Sur son site, RMC Sport évoque l’emballement des transferts dans le rugby, et plus précisément en Top 14.
Interrogé à ce sujet, le trois-quarts centre du XV de France, Gaël Fickou explique que les mentalités doivent désormais évoluer.
Il rappelle combien il est important pour un joueur de savoir de quoi sera fait son avenir de plus en plus tôt. Extrait:
“Le rugby évolue. Par rapport au football, on a 15 ou 20 ans de retard. Je vois tous les commentaires sur les réseaux sociaux qui disent que c’est une honte mais aujourd’hui le joueur a besoin de savoir de quoi sera fait son avenir. Il joue pour un club, il aime son club mais il a besoin de visibilité pour sa famille, pour ses projets, son ambition. Il faut faire évoluer les mentalités. Les transferts font partie du futur.”
De son côté, l’agent Miguel Fernandez rappelle que les mutations ont toujours expliqué dans le rugby. Extrait:
“Les mutations ont toujours existé. Il n’y en a pas plus ou moins qu’avant. Statistiquement, 90% des joueurs vont au bout de leur contrat. On parle d’une poignée de joueurs. En Top 14, il y a potentiellement 5, 6 clubs acheteurs ce qui limite énormément ce type de mutations que l’on pourrait comparer au foot. Le rugby en soit est un tout petit marché.
Ce qui pose problème dans le milieu du rugby ce n’est pas tant les mutations, c’est l’annonce. Quand est-ce qu’on le fait ? Quand communique-t-on ? Parce que ça peut déstabiliser un club de savoir qu’il a un élément qui part. Ça, on pourrait essayer de l’encadrer. Il y a eu des tentatives. Le système des mutations fonctionne mais il faut trouver une solution pour les annonces liées au recrutement.”
Concernant l’augmentation des montants des transferts, il évoque une certaine logique et souhaite relativiser. Extrait:
“Il y a une certaine logique aujourd’hui dans les montants de transferts et les émoluments des joueurs. L’argent est plus présent, on vit la croissance d’un sport qui est plus professionnel. On n’a pas le recul qu’ont les footballeurs ou les sports américains. Mais il faut relativiser, on parle d’un sport qui est une niche. C’est subjectif mais je pense qu’on vit à l’ombre du foot dans lequel le mercato est un évènement pour le consommateur. J’ai la sensation que dans le rugby on a tendance à en faire beaucoup quand il y a un transfert ce qui n’arrive que trois, quatre fois par saison.”
De son côté, le Directeur Général du Stade-Français Paris, Thomas Lombard explique que le rugby doit vivre avec son temps. Il s’explique. Extrait:
“Il faut vivre avec son temps. Aujourd’hui, on a des capitaines d’industries à la tête des clubs. Ils ont des moyens qui ne sont pas les mêmes que ceux du passé. C’est vrai qu’on assiste à un phénomène qui est nouveau. Je trouve ça un peu gênant. Quand les deux parties sont d’accord pour se séparer, pourquoi pas… Si c’est un joueur ou un club qui dit : “on ne compte plus sur toi, débrouille-toi pour trouver une porte de sortie ou j’ai envie de partir parce que j’ai un contrat mais je ne suis plus bien ici”, je trouve ça un peu plus discutable.”