Les internationaux Français et meilleurs amis Gaël Fickou et Teddy Thomas se sont confiés dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer leur amitié et leur carrière de rugbyman.
L’occasion pour les deux joueurs de revenir sur l’image négative renvoyée par l’ailier Teddy Thomas auprès des médias et des supporters.
Le trois-quarts centre Gaël Fickou ne comprend pas les critiques effectuées à l’encontre de Teddy Thomas. Extrait:
“Tout le monde pense qu’il fait le beau. Comme c’est Teddy Thomas, ça passe mal. Je lui ai dit de changer. Arrête de célébrer tes essais ! Mais bon, il y aura toujours une raison de critiquer Teddy Thomas. Sauf que, souvent, ce n’est pas justifié. Je me souviens, une fois, il a fait un cœur. Ça n’a pas loupé, tout le monde a dit qu’il faisait le beau alors que c’était pour un petit qui lui avait demandé.
Pourtant, tous ceux qui le rencontrent, comme mes anciens partenaires du Stade Français, disent à chaque fois : “Il est génial Teddy Thomas !” Alors qu’avant, ils avaient un a priori négatif, du genre : “Gaël, comment tu peux être pote avec lui ?” Tout le monde me dit : “Je me suis trompé sur lui.” Teddy organise tous les événements pour l’équipe, tous les jeunes l’adorent. Il est respecté. Il porte de l’intérêt aux jeunes. C’est quelqu’un de très important dans l’équipe.
J’ai connu ça aussi. Au début, j’étais considéré comme un branleur. Mais les choses changent. Et si on est toujours au plus haut niveau aujourd’hui, en équipe de France, c’est qu’il y a une raison.”
De son côté, Teddy Thomas explique en avoir marre d’être critiqué en permanence. Il affirme ne manquer de respect à personne.
Mais il affirme s’être fait à l’idée qu’il sera toujours critiqué quoi qu’il fasse.
Selon lui, tout le monde adore Gaël Fickou et l’image qu’il renvoie contrairement à lui, détesté de tous. Extrait:
“Dans le fond, Gaël a raison. Moi le premier, ça m’embête d’être si critiqué. Peu de personnes ont la chance de ressentir ce que je ressens quand je marque un essai. C’est inexplicable. C’est ma manière à moi de faire passer ma joie, des messages à mes amis ou ma famille. En réalité, je suis à la cool, je ne me prends pas la tête. Et je ne manque jamais de respect à personne. D’un côté, j’en ai marre d’être critiqué. D’un autre, si je ne célèbre pas, je ne serais plus moi.
Je me suis fait à l’idée que, quoi que je fasse, ce sera mal interprété. J’ai commencé à 18 ans et, à 20 ans, j’avais l’impression que j’étais la bête noire du rugby français parce que j’étais arrivé en retard à un étirement en équipe de France. J’ai 28 ans aujourd’hui et c’est toujours aussi dur à avaler. C’est ce qui a créé le personnage que je suis aujourd’hui. La différence entre Gaël Fickou et moi, c’est que lui, on l’adore, on l’idéalise. Moi, on me déteste. Je peux comprendre qu’on n’aime pas le joueur de rugby que je suis. Il n’y a aucun problème là-dessus. J’accepte les critiques.”