L’ouvreur du LOU Rugby, Léo Berdeu s’est longuement confié dans les colonnes du journal L’équipe pour évoquer sa belle montée en puissance lors de cette saison 2021 / 2022.
Ce-dernier concède dans un premier temps qu’il est plaisant de sentir la confiance que lui font ses coéquipiers, pendant les matches. Extrait:
“Je l’ai senti. Déjà dans le regard de mes coéquipiers. Ils sont plus à l’écoute, ils ont confiance en moi. Ça fait du bien au moral de sentir qu’on est considéré, qu’on a un rôle. Tu ressens les responsabilités et pour un numéro 10, c’est primordial.”
Mais quel a été le déclic ? Léo Berdeu explique avoir eu une discussion importante avec son manager Pierre Mignoni, il y a exactement un an. Extrait:
“Une discussion avec Pierre Mignoni. C’était il y a un an, à cette même époque, juste avant la phase finale. J’avais vécu une saison décevante et compliquée, aussi bien sur le plan sportif que dans ma vie de tous les jours. On a mis les choses à plat. Il m’a dit ce qui n’allait pas et moi je lui ai fait part de ce qui ne me plaisait pas. On avait passé la saison un peu chacun de son côté alors que j’avais connu à Agen des entraîneurs avec qui j’étais beaucoup dans l’échange. Ça me manquait. On s’est dit les choses très ouvertement, en toute honnêteté.
Ça a tout changé. Aujourd’hui, on discute, il m’inclut régulièrement dans les réunions de leaders. Les performances changent tout. L’an dernier, faute de confiance, je me disais que je n’avais pas le droit à l’échec, je tentais moins pour ne pas échouer car j’avais peur de sortir de l’équipe à cause de ça, ça tournait en boucle dans ma tête !”
D’ailleurs, il a songé – un temps – à quitter le LOU Rugby, quand ça n’allait pas fort pour lui. Extrait:
“Je me suis posé la question. Chez moi, tout tourne autour du rugby. Je me lève rugby, je mange rugby, je vis rugby. Depuis que je suis né. Mon père a joué au rugby, mon frère, mes cousins jouent au rugby, mon grand-père y a joué, mes oncles. Même ma maman travaille à l’école de rugby. C’est une passion familiale. Et quand ça se passe mal sur le terrain, je le vis mal. Je prends moins de plaisir à sortir, je me referme sur moi-même. Et la saison dernière, ça n’allait pas.
Avant de partir à Agen, on m’avait dit : “Qu’est-ce que tu vas faire là-bas ? Tu vas t’emmerder dans cette petite ville, c’est triste”. Mais j’étais heureux ! Tout allait bien sur le terrain, j’étais dans une ville rugby, avec des gens qui ne me parlaient que de ça et j’étais heureux ! Tu gagnais un match, tu allais en ville comme un champion du monde. Et quand tu perdais, tu évitais d’y aller…”
Pour conclure, Léo Berdeu a évoqué l’arrivée à Lyon de l’ouvreur international Néo-Zélandais Lima Sopoaga. Extrait:
“Son intégration tardive m’a profité. Maintenant, je suis content qu’il soit là. Sans la concurrence, tu n’avances pas. Je me connais, peut-être que je me serais installé dans une routine qui ne te fait plus progresser. Quand son arrivée a été annoncée, tout tournait autour de lui. Et quand tu joues au même poste, ça pique un peu. Je gardais tout pour moi mais pendant tout l’été je me répétais eh bien on va voir, on va voir ! Ça piquait et en même temps ça a été une source de motivation. J’avais jusqu’à octobre pour montrer que j’avais ma place. Maintenant je m’entends hyper bien avec lui, c’est un bon mec ! Il a plus de trente ans, il sait que l’avenir du club c’est certainement plus moi que lui.”