Le manager du Stade-Toulousain Ugo Mola s’est confié via La Dépêche pour évoquer la demi-finale de Champions Cup à venir contre le Leinster, ce samedi après-midi à l’Aviva Stadium.
Dans un premier temps, ce-dernier a ironisé en expliquant que seul Ed Sheeran attire plus de monde que le Stade-Toulousain ces derniers temps. Extrait:
“Il n’y a que Ed Sheeran qui fait plus de monde que nous en ce moment. D’autant plus qu’entre-temps on est allé à Marseille devant 65 000 personnes contre Toulon, on a aussi joué au Stadium face à La Rochelle devant 30 000 personnes. C’est le choc thermique lors du retour en Top 14 qui va être violent. Mais sportivement c’est génial, on joue ce qui se fait de mieux au niveau du rugby européen avec des caractéristiques très marquées. Que ce soit l’Ulster, le Munster et le Leinster qui pour moi reste une référence dans le rugby européen […].
Va-t-on être capable de battre ces trois équipes irlandaises ? Personne ne l’a jamais fait dans leur championnat. Mais nous, on est toujours en quête de choses quelque peu exceptionnelles donc si on est en mesure de faire le triptyque on ne va pas se gêner.”
Questionné sur l’état de fraicheur de ses troupes, il affirme avoir misé sur la récupération cette semaine. Extrait:
“On a pris le parti de vraiment récupérer cette semaine. On a privilégié la fraîcheur en ne s’entraînant que jeudi avec une intensité mesurée. Ça n’a échappé à personne que notre effectif est en délicatesse, notamment derrière. Nous n’avons pas les retours des joueurs souhaités. On sait qu’il faut se régénérer mais je suis partagé entre le poids du haut niveau qui t’amène à te galvaniser et gagner en expérience et le besoin de récupération qu’implique ce haut niveau. Il faut trouver un juste milieu mais je ne vous cache pas que j’aurai aimé un week-end de récupération entre ces deux matchs. Mais c’est comme ça.”
Ugo Mola ne manque pas de pester contre le calendrier qui ne laisse aucun repos à ses joueurs. Selon lui, ses joueurs ne peuvent souffler que lorsqu’ils sont confrontés à des blessures. Extrait:
“On bricole fort. On a la capacité à mesurer la fraîcheur physique car aujourd’hui les outils qui sont à notre disposition nous permettent d’y voir assez clair. C’est beaucoup plus performant qu’il y a 5 ou 10 ans. Ce qui est certain c’est qu’il y a beaucoup de récidives, beaucoup de casse. Ce qui m’affole un peu c’est que le temps de récupération est lié aux calendriers et que la guerre des calendriers n’est pas réglée. Tant qu’on pensera que les joueurs ne récupèrent que lorsqu’ils sont blessés, on fera fausse route.
Mais aujourd’hui ils ne récupèrent que lorsqu’ils se blessent. Les choses ne changeront que le jour où une nation majeure se retrouvera à être pénalisée car ses joueurs majeurs se seront blessés au moment où les échéances arrivent. Et là tout le monde va crier au loup en disant qu’on aurait dû changer les calendriers. Sauf qu’il faudrait le faire tout de suite. En ce qui nous concerne, nous n’avons eu que trois semaines pour couper en fin de saison dernière, puis nous avons fait trois semaines de préparation, un pauvre match amical et c’était reparti. Et à cause des reports de match (Covid), on aura coupé qu’une semaine en novembre et une semaine en février. Les blessures sont donc logiques et l’état de fraîcheur sera ce qu’il est. Mais on est tous ravi de jouer ces matchs-là, tous ravis d’aller s’exposer et peu importe avec qui. Des fois on aimerait être plus armé mais c’est la vie.”