Le manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Christophe Urios aime se faire remarquer lors des conférences de presse.
Adepte des coups de gueule et des expressions fortes face aux médias, le technicien de l’UBB n’hésite pas à taper du poing sur la table quand son équipe ne répond pas à ses attentes.
Après la défaite contre Perpignan dimanche dernier, Christophe Urios a recadré ses joueurs et notamment deux de ses internationaux : Cameron Woki et Matthieu Jalibert. Extrait:
« On n’est pas sérieux ! On joue à la baballe quand il faut jouer dur, on joue dur quand il faut se faire des passes, on joue individuellement… Notre état d’esprit n’est pas bon. Je n’ai peur de rien ! Si, encore une fois, on n’est pas capables de rebondir et de mordre dans le quart de finale, ça veut dire qu’on n’est pas des champions. C’est ça la vérité. Moi, j’en ai plein le cul de ça. Ça fait six mois qu’on fait oui-non… Ça me fatigue.
On a des internationaux, des mecs qui ont plein d’ambitions, qui veulent des trucs incroyables… Cameron, je ne le vois pas, Matthieu, je ne le vois pas. Il n’y a pas d’impact dans nos attaques, nous ne sommes pas dangereux. On ne fait rien de simple. Je vais voir comment je vais me mobiliser, comment transmettre mon énergie aux joueurs, mais je me connais, ce n’est pas gagné. »
Ce mercredi, Le Figaro énumère quelques-uns des nombreux coups de gueule de Christophe Urios au cours de ces dernières saisons.
Lyon-UBB (27-10), 5 octobre 2020.
«J’ai dit dans la semaine, sur le ton de la boutade, qu’on allait faire un match universitaire car c’était le lundi soir. Eh bien on a fait un match universitaire… Lyon a essayé de nous écraser et de mettre de la pression dans les rucks. C’est bien loin de ce que j’avais imaginé. (…) La semaine va être musclée, on va faire jouer ceux qui ont envie de jouer. Là, j’ai un peu les boules. Demain, j’aurais les boules, après-demain encore plus les boules. Je déteste qu’on triche comme ça, qu’on fasse semblant. (…) Dix jours pour préparer ce match pour un tel résultat ! Je me suis trompé dans la composition d’équipe, notamment devant. Je n’ai pas l’habitude de me tromper deux fois. Cela va remettre les pieds sur terre à ceux qui pensaient qu’on était les meilleurs du monde. Je ne vais pas mettre de GPS à l’entraînement. Parfois on enc… un peu les mouches avec les datas. Je vais sentir les mecs. Et certains, je ne vais pas les sentir longtemps. L’attitude m’a déçu. Je déteste qu’on triche. Le club fait l’effort de mettre un avion à disposition pour faire l’aller et retour dans la journée ! On aurait mieux fait de venir en bus !»
UBB-Castres (20-16), 15 mai 2021.
«On me dit qu’à l’UBB, c’est plus difficile d’être laborieux… Justement, il faudra être capable de l’être, sinon, on ne sera jamais champion de France. Ceux qui se disent qu’un match comme ça, ce n’est pas du rugby, je réponds : si, c’est du rugby ! Moi, j’ai entraîné dans l’équipe d’en face. On se régalait à jouer comme ça. Les mecs prenaient du plaisir. Si, nous, on pense qu’il faut juste jouer à la baballe pour être champions… Non ! Le rugby, ce n’est pas que ça. Qui a dit que le rugby, c’est des passes de la contre-attaque ? Le rugby, on le joue comme on veut, selon le profil de son équipe, de son histoire, de son territoire. Alors, vous allez me dire que le jeu pragmatique, ce n’est pas notre histoire. D’accord ! Mais si on nous y amène, il faut y aller. Sinon on perd les matchs et dans ce cas, je ne vous fais pas un dessin. Tous les ans, on va terminer septième ou huitième, comme Bordeaux l’a trop souvent fait. Ça me fait du bien de le dire !»
Biarritz-UBB (27-15), 4 septembre 2021.
«C’est bien, c’est ça le rugby, il y a toujours un chemin vers la victoire pour une équipe qui a plus envie que l’autre, même si elle n’a pas le plus gros budget ou les meilleurs joueurs. On a pris une vraie leçon d’enthousiasme, de courage, de couilles (sic) et de rugby. Avec Oyonnax, on venait de monter dans l’élite et on avait mis 40 points à Clermont lors de la première journée. En fait, c’est la même chose. On avait eu plus envie qu’eux. Là, pareil. Ils nous ont mangés dans l’agressivité. On n’est pas partis à l’heure, quoi ! On a eu un déchet terrible. Quand on a eu le ballon, on s’est souvent isolés, on a trop cherché la solution individuelle. C’est un bon coup de pompe au cul ! »
UBB-Toulon (16-29), 1er mai 2022.
«On avait une opportunité aujourd’hui, on l’a laissée s’échapper. On est mal sorti de notre camp sur les coups d’envoi, c’était déjà le cas à Montpellier. Il faut faire le job. Trop de joueurs ne l’ont pas fait, ça m’a un peu gonflé. Je me suis sûrement trompé dans la préparation du match et de l’équipe. On verra ça demain (lundi) avec eux. (…) On avait prévu une semaine de vacances la semaine prochaine, mais je ne sais pas. On verra. Je me laisse le droit de changer. Là, c’est possible que je change.»
Avant UBB-Lyon (victoire 42-10 le 21 mai 2022), dans les colonnes de Sud Ouest.
«On n’a plus de marge, on peut finir septième. On avait besoin de se remettre les idées au clair. Le match de Toulon a montré que nous n’étions pas une équipe. Entre les bilans des uns et des autres, c’est ce qui ressort. Donc quand tu n’es pas une équipe, il faut repenser les choses. Je ressens de la légèreté. Il fait beau, tout le monde est gentil, il y a quand même 30.000 personnes au stade… Moi, j’ai honte. Et j’aimerais que tout le monde ait honte. (…) Maintenant, on va voir. Si certains tremblent, il ne faut pas qu’ils mettent le maillot. On est face à nos responsabilités. On en est capable mais il fait que tout le monde regarde dans la même direction. Il ne faut pas qu’on pense à Roland-Garros, à machin, à truc… La priorité, c’est le Top 14.»
UBB-Toulouse (10-21), 4 juin 2022.
«J’ai passé ma semaine à gueuler. L’entraînement de mardi était dégueulasse, on a deux joueurs qui sont arrivés en retard aujourd’hui. Sur l’état d’esprit, ce n’était pas bon, notre rugby, c’était nul (…) On s’amuse. Ça me rappelle le Bordeaux d’il y a quelques années. Je ne me suis pas reconnu dans l’équipe. C’est une bonne piqûre de rappel avant ce qui va nous arriver la semaine prochaine. Si on ne change pas, ça peut s’arrêter très vite et je pense que je vais changer mes vacances. (…) On se regarde marcher, on fait les beaux, Clermont va nous mettre à la page, sec, car Clermont est une équipe très physique. Si on fait les beaux, on va se faire ramasser. Il faut vite basculer, se remettre la tête à l’endroit. Il faut travailler dur dans ce sport. Quand on est fainéant, on perd.»