Des tensions sont apparues dans le groupe Bordelais, il y a une dizaine de jours, à l’issue de la défaite de l’UBB sur la pelouse de Perpignan, dans le cadre de la 26ème et dernière journée de la phase régulière du Top 14.
Le manager Bordelais Christophe Urios n’a pas manqué de sévèrement recadrer ses joueurs.
Il a d’ailleurs refusé de leur adresser la parole la semaine dernière et a attendu jusqu’à vendredi pour réintégrer le groupe, leur reparler et les entrainer. Durant quatre jours, les Bordelais se sont pris en charge seuls donc.
Suite à la victoire remportée contre le Racing 92, les tensions semblent doucement s’apaiser, même si certaines déclarations étaient encore limites entre Christophe Urios et ses joueurs dimanche soir.
Interrogé via Sud-Ouest, le président de l’Union Bordeau-Bègles, Laurent Marti a fait un point sur la situation.
Il refuse d’évoquer une fracture entre Christophe Urios et ses joueurs. Extrait:
“Une fracture entre les joueurs et Christophe Uriso ? Non. Il y a tout simplement une situation liée au fait qu’on est dans le sport de haut niveau, le sport professionnel. À ce niveau, tu retrouves des hommes fiers, compétiteurs dans l’âme. Cela peut créer des petits dérapages. Cela ne me dérange pas. J’ai même envie de dire bien au contraire. Je ne pense pas qu’on puisse construire une histoire dans un contexte trop lisse. On sait que la dernière fois que ce club a été champion, c’est en 1991. Je n’ai pas le souvenir que c’était un groupe très lisse. Il devait y avoir quelques tensions mais elles n’étaient pas médiatisées comme maintenant.
Je suis sûr qu’il se passe la même chose ailleurs. Je ne pense pas que Ronan O’Gara soit un entraîneur lisse, je ne pense pas qu’Ugo Mola soit un entraîneur lisse. Je ne pense pas qu’ils aient des joueurs leaders lisses. Cela ne me dérange pas. Je le vois plutôt comme la force de caractère qui s’installe dans ce groupe. Elle est indispensable pour espérer continuer à haut niveau.
Moi, je suis plutôt dans la devise « On perd ensemble, on gagne ensemble ». Sur la durée d’une saison, il y a forcément des déceptions pour Christophe, pour le staff sur le comportement des joueurs. Tu attends les joueurs et ils ne sont pas là. À l’inverse, les joueurs peuvent être déçus par ce qu’un club peut leur proposer. On a tous des coups de mou. C’est pour ça que je pense qu’on a perdu ensemble contre Perpignan, et gagné ensemble contre le Racing 92. C’est tout ce qui m’intéresse.”
Selon lui, cette situation tendue est plutôt un avantage. Il s’explique. Extrait:
“Je la vois plus comme un avantage. Ce n’est rien. C’est déjà oublié. C’est lundi, il fait beau, on a vu une deuxième mi-temps fabuleuse dans une ambiance magique. Car le public a été extraordinaire ; certains m’ont dit que cela leur avait rappelé l’ambiance de Girondins – Juventus. Maintenant, on est tous focalisé sur la demi-finale contre Montpellier. Il n’y a que ça qui compte. Et je pense que ça va être compliqué.”
De son côté, Laurent Marti affirme avoir toujours été proche et respectueux de ses joueurs. Extrait:
“J’ai toujours été proche des joueurs et j’ai toujours été respectueux d’eux. Ils me le rendent. Sinon, je ne vois pas l’intérêt d’être président. Je mets un point d’honneur à laisser les clés à Christophe et à ne pas interférer. Ce qui ne m’empêche pour les plus jeunes ou ceux que je connais depuis plus longtemps de donner quelques conseils qui peuvent être pris pour des recadrages. Mais il n’y en a pas toujours besoin. Et puis encore une fois, si l’on ne veut avoir que des joueurs lisses, on n’ira pas très loin.”
Pour conclure, le président du club Bordelais indique que son équipe a simplement rempli l’objectif fixé en début de saison, à savoir une qualification pour les demi-finales du Top 14. Extrait:
“Dimanche soir, nous avons seulement rempli l’objectif que l’on s’était fixé. On a juste fait le boulot. Je m’explique : le groupe s’était fixé la qualification directe en demi-finale. On a rattrapé notre retard dû notamment à notre défaite à Perpignan. Il ne vous aura pas échappé que nous sommes inconstants, depuis plusieurs semaines. On restait sur neuf défaites en douze matchs. Nous souhaitons désormais écrire notre histoire.”