A l’issue de la victoire de l’USAP remportée contre Mont-de-Marsan lors de l’access match, le manager de Perpignan, Patrick Arlettaz avait pesté contre les faibles moyens du club Catalan et notamment les infrastructures vieillissantes du club.
Cette sortie médiatique avait d’ailleurs fait le buzz sur le web.
Interrogé à ce sujet dans les colonnes du Midi Olympique, le président de l’USAP, François Rivière a donné son avis sur le sujet.
S’il comprend le sujet sur le fond, en revanche, il n’a pas apprécié la forme.
Le président du Biarritz Olympique, Jean-Baptiste Aldigé en prend pour son grade gratuitement. Extrait:
“Sur le fond, Patrick a raison. Sur la forme, je ne partage pas son observation. Ici, on n’est pas à Biarritz, on ne fait pas du Jean-Baptiste Aldigé. La méthode Aldigé, ce n’est pas la mienne. Son intervention peut aussi être considérée comme sévère et injuste. La situation n’est pas due à la nouvelle municipalité de Perpignan qui n’est là que depuis deux ans et qui s’est mise au travail sur cette période. Le problème est que l’on a vingt ans de retard et que ça ne se rattrape pas en deux ans. On n’a rien fait en vingt ans si ce n’est l’éclairage.
L’autre obstacle est que le temps administratif est devenu incroyablement long. Après, sur le fond, Patrick a raison de dire attention et de poser ces enjeux sur la table. Nous sommes très en retard, tant sur le plan de l’hébergement des jeunes du centre de formation que sur le centre d’entraînement ou le réceptif. Si rien n’est fait, Perpignan jouera en Fédérale dans cinq ans. Quand on voit ce qui est fait à Bayonne, à Agen, à Pau, qui sont des clubs de taille comparable…
Chacun est conscient de la nécessité d’aider l’Usap. C’est un effort collectif à avoir. Ce n’est pas le temps des polémiques mais celui du travail et de la concertation. Il faut être alignés. Avec la mairie comme avec le département et la région, nous avons un fonctionnement apaisé.”
Dans la foulée, François Rivière détaille ce qui est le plus urgent pour le club Catalan, à l’heure actuelle. Extrait:
“Chaque point est une priorité. Ça fait neuf ans que je suis au club et ça fait neuf ans que je m’époumone à dire aux collectivités et aux partenaires que ces évolutions sont essentielles. Il n’est pas possible d’augmenter le chiffre d’affaires si l’on n’a pas un meilleur accueil, de meilleures buvettes, plus de réceptifs. On a 30% d’hospitalités en moins que Bayonne et Pau… Sur le plan du centre de formation, nos jeunes sont éparpillés aux quatre coins de la ville, dans des logements qui ne sont pas toujours de grande qualité, avec des installations qui ne sont pas top. On ne pourra plus garder nos meilleurs jeunes si l’on n’est pas très vite capable de leur apporter des conditions satisfaisantes.
Concernant le centre d’entraînement, on a quitté Aimé-Giral, car la pelouse était fatiguée, pour venir au Parc des sports. Qui a payé ce centre provisoire ? C’est moi. J’ai mis 1,2 million d’euros de ma poche. Mais ça ne devait être que temporaire. Le Covid et les élections sont passés par là. N’empêche que le centre d’entraînement est digne de la Fédérale. Il y a un projet qui est sur le bureau du maire et des collectivités. Maintenant, il faut avancer. Les dossiers sont prêts, il est temps d’appuyer sur le bouton pour que ce soit fait d’ici une ou deux saisons. On est patients. Les joueurs et le staff ne sont pas idiots, ils savent que ça n’arrivera pas demain mais ils veulent que ça devienne concret.”
Fort heureusement, cette victoire remportée contre les Montois lui a redonné de la force. Extrait:
“De la fatigue, il y en a régulièrement. Mais en allant à Mont-de-Marsan, j’ai retrouvé de la patate pour cinq ans. Rien ne suscite autant d’émotions que le rugby. C’est pourquoi j’y mets toute mon énergie et de l’argent personnel. La seule contrepartie que je demande est d’avoir tout le territoire derrière moi. Si ce n’est plus le cas, j’arrêterai et je ferai autre chose. Mais c’est un tel marqueur identitaire pour la Catalogne que l’on ne peut pas ne pas réussir.”