L’été dernier, l’ailier international Argentin Bautista Delguy quittait l’Union Bordeaux-Bègles afin de rejoindre les rangs de Perpignan avec un contrat d’une saison avec une année optionnelle supplémentaire.
L’USAP aurait aimé conserver son joueur. Mais l’ailier des Pumas en a décidé autrement.
En effet, l’ailier de 25 ans s’est engagé en faveur de Clermont pour les saisons à venir et n’a pas souhaité poursuivre sa carrière avec Perpignan.
C’est une grosse déception pour l’USAP étant donné que l’Argentin effectuait de belles prestations sous les couleurs Catalanes.
Interrogé à ce sujet dans les colonnes du Midi Olympique, le président de Perpignan, François Rivière est revenu sur le départ de son joueur.
Il regrette la décision de son ailier mais rappelle avoir une philosophie : ne jamais retenir un joueur qui veut partir. Extrait:
“J’ai une philosophie à ce sujet : on ne retient pas un joueur qui a envie de faire carrière ailleurs. Ça ne sert à rien. L’Usap est un club suffisamment attractif pour le rester. Bautista avait envie de partir, libre à lui de le faire. Je ne rentrerai jamais dans des surenchères déplacées. L’autre point est qu’avec ce joueur, nous avions signé un 1 + 1. Ça faisait partie du « deal ». On avait fait pareil avec Paddy Jackson et ça n’avait pas marché. Delguy, lui, avait trouvé sa place. On est un peu déçu qu’il s’en aille. Moi le premier, je trouve qu’il aurait peut-être dû se donner un an de plus avec nous. Je lui ai dit d’ailleurs : «Je trouve que tu gères ta carrière un peu comme tu joues sur le terrain. On se sait jamais ce qui va se passer. » C’est ce qui fait sa force comme joueur. Pour sa carrière, j’ai un petit doute. Mais c’est sa décision.”
Il précise que ce dossier n’a absolument rien à avoir avec le départ de Jaminet vers Toulouse, même s’il n’accepte pas vraiment qu’un club puisse réunir une vingtaine d’internationaux. Extrait:
“Le débat avec Jaminet était complètement différent. Il était avec nous depuis quatre ans. Et c’est un joueur international qui voulait être certain de son exposition. Il est logique qu’il parte. En plus, il a fait le job sur le dernier match. Je lui ai dit: « Bravo, bon vent et sache que tu auras toujours une place qui t’attendra. » Entretemps, j’espère que l’Usap aurait rejoint le gotha du rugby français. Melvyn est un bon garçon et je lui souhaite une belle carrière. Le vrai sujet, c’est que ce n’est peut-être pas raisonnable qu’un club regroupe une petite vingtaine d’internationaux. Et pourtant, je suis un libéral. Sur Delguy, je n’ai pas d’état d’âme non plus, c’était le deal de départ. On avait été plus agacé par le départ de Roussel à Bordeaux l’an dernier. Vis-à-vis du club, ça n’avait pas été très élégant.”
Pour conclure, François Rivière ne cache pas son inquiétude concernant les départs de plusieurs jeunes pépites du club. Extrait:
“Je le vois avec inquiétude. C’est une raison de plus pour restructurer très vite les conditions d’hébergement du centre de formation. Je pense que beaucoup de parents hésitent à nous confier leurs enfants quand ils voient ce qu’on leur propose. Le deuxième sujet est à un niveau fédéral. On a gardé tous les jeunes que l’on voulait conserver car Bruno Rolland a fait en sorte que les cas prioritaires restent mais c’est vrai qu’il y a eu une attaque en règle de la part des clubs puissants. On est obligé de se battre contre de grandes écuries qui ont tout pour attirer les meilleurs jeunes afin de se constituer un vivier. Il faudra se pencher sur cette problématique qui est un sujet majeur.”