Le manager de Montpellier, Philippe Saint-André s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la victoire de son équipe contre Castres en finale du Top 14.
Ce-dernier a notamment expliqué sa décision de re-devenir manager pour sauver le club de Montpellier. Extrait:
« Il faut remettre les choses dans leur contexte : je reviens pour essayer de sauver la place du MHR en Top 14. Je remets le survêtement mais l’équipe perd ses cinq premiers matchs sous mes ordres. Après la défaite contre le Racing 92 à domicile, je rentre chez moi, je pleure de rage et je me dit: «Je ne sais plus faire». à partir de là, je me suis totalement remis en question, j’ai gardé le cap que je m’étais fixé et on a enchaîné dix victoires d’affilée. Mais, dans mon esprit les choses étaientclaires : à la fin de saison, je reprenais mon costume de directeur de rugby. D’ailleurs, c’est pour cela que nous avions contacté Pierre Mignoni ou Franck Azéma. Mais bon, le trio que l’on formait avec Olivier Azam et Jean-Baptiste Elissalde fonctionnait bien… Au départ, je suis resté plus pour eux.
Si un nouveau manager arrivait avec son staff, au moins l’un des deux allait être débarqué. Or Olivier et Jean-Ba voulaient continuer à travailler ensemble. J’ai alors dit banco à la condition d’étoffer le staff avec un directeur de performance (Benjamin Delmoral) et deux adjoints (Alexandre Ruiz et Bruce Reihana). Mohed Altrad, qui nous observait, a validé le projet. »
Dans la foulée, il a évoqué son échec avec le XV de France du temps où il était le sélectionneur des Bleus, entre 2011 et 2015.
Il l’affirme : il était devenu le naze qui avait pris 62 points contre les All-Blacks. Extrait:
« J’avais l’habitude d’avoir du nez, de bien recruter et d’avoir des résultats. Que ce soit à Gloucester, Bourgoin, Sale ou Toulon cela avait toujours marché. En équipe de France jusqu’en novembre 2012, nous suivons à peu près notre feuille de route : on termine l’année 2012 par deux victoires probantes sur l’Australie et l’Argentine. Sauf qu’à ma signature, j’avais demandé des garanties sur la libération de joueurs qui devaient arriver à mi-mandat. Et elles ne sont jamais venues… J’ai essayé, avec une préparation intense, de faire récupérer à mon groupe le retard physique et dans le développement à deux mois du Mondial.En vain, ça n’a pas marché… Je ne vais pas le cacher : après un tel revers, il y a forcément une remise en question.
Après l’élimination face à la Nouvelle-Zélande, la souffrance est venue petit à petit. Dans l’esprit des gens, sur les réseaux sociaux, il n’était plus question de mes 69 sélections, 34 capitanats à 78 % de victoires chez les Bleus. J’étais juste le naze qui venait de prendre 62 points contre les Blacks. Elles étaient oubliées mes cinq finales comme entraîneur avec Sale, Gloucester ou Toulon… Je peux vous dire que ça fait mal. Surtout quand tu vois tes prochessouffrir. Voilà pourquoi je ne voulais pas redevenir entraîneur principal. »
Pour conclure, Philippe Saint-André explique pourquoi il a finalement accepté la mission que lui a confié le président de Montpellier Mohed Altrad. Extrait:
« La mission confiée par Mohed Altrad au départétait d’être en soutien de Xavier Garbajosa sur l’extra-sportif, cela m’allait très bien. J’aime bâtir, effectuer le travail de fourmi pour structurer un club. Il y avait beaucoup de choses à faire à Montpellier. Notamment sur l’identification et l’image que l’on devait avoir auprès nos supporters et dans cette ville. Finalement, le cours des choses a décidé pour moi… »