Le pilier de Montpellier, Enzo Forletta est devenu le roi des troisièmes mi-temps du côté du MHR tant il a fait parler de lui sur les réseaux sociaux lors des bringues effectuées pour célébrer le titre de champion de France.
Pourtant, ce-dernier n’a pas disputé un seul match des phases finales du Top 14.
Interrogé à ce sujet dans les colonnes du Midi Olympique, Enzo Forletta est revenu sur cette blessure qui l’a contraint de déclarer forfait pour la demi-finale et la finale. Edxtrait:
“Quand je me suis blessé à La Rochelle en quart de finale de Champions Cup, le premier diagnostic était que je risquais de porter un corset pendant trois mois parce qu’une de mes vertèbres était fracturée. Ça ne s’annonçait pas drôle… Finalement, une IRM complémentaire a révélé qu’il ne s’agissait que d’une grosse entorse, donc ça m’a donné l’espoir de rejouer avant la fin de la saison. Ma déception s’est transformée en motivation, je suis venu tous les matins au stade de 7 h 30 à 18 heures, en m’y filant comme un âne pour revenir.”
Il précise avoir été tout proche d’être prêt physiquement pour jouer la finale. Mais il s’est totalement bloqué les cervicales juste avant la finale. Extrait:
“Physiquement, j’étais prêt. Deux semaines avant les demies, je me suis testé, et les stats disaient que j’étais pratiquement en meilleure forme qu’avant ma blessure. Mais une semaine avant le match contre l’UBB, lors d’une opposition sur ballon porté avec les avants, j’ai fait une « tête contre tête » avec Fufu et j’ai immédiatement ressenti une grosse douleur dans les cervicales. Là, je me suis dit : « ce n’est pas possible, je ne peux pas jouer une demie dans cet état ». Là, le staff m’a dit de rester au frais et de continuer les soins en cas de qualification pour la finale. Au lendemain de notre qualification contre l’UBB, j’étais à l’entraînement avec l’équipe, tout allait bien. Mais le soir, je me suis dit que j’allais me faire un bonus de renforcement musculaire en plus…
J’ai réalisé tous les exercices prévus dans mon protocole, mais sur la dernière série du dernier exercice, je me suis flingué. Bloqué comme jamais, à cinq jours de la finale… J’ai espéré jusqu’au bout mais à 48 heures du coup d’envoi, j’ai dit aux coachs de laisser tomber, que ce n’était pas possible pour moi. J’étais déçu, bien sûr, mais la douleur était telle qu’il n’y a pas la moindre place pour un regret. Ça n’aurait servi à rien car je n’aurais servi à rien, je me serais juste mis en danger. Tout ça mis bout à bout a atténué ma déception.”
A-t-il pensé à mentir sur sa blessure pour jouer coûte que coûte cette finale de championnat ? Enzo Forletta répond par la négative et explique ne pas être un abruti. Extrait:
“Cette finale, j’en rêvais vraiment, depuis toujours. Mais à un moment donné, je ne suis pas un abruti. Depuis que je suis gosse, on m’a toujours dit : « si tu n’es pas à 100 %, tu vas pénaliser l’équipe. » Les intérêts des coéquipiers sont plus importants que la performance individuelle. Je n’allais pas, pour mon petit plaisir et pour me dire « j’ai joué une finale du Top 14 », pénaliser l’équipe et me pénaliser tout court. Car au final, s’il avait fallu que je plaque, c’est moi qui serais passé pour un charlot, et qui aurais peut-être coûté très cher à mon équipe. De toute façon, cette question ne s’est jamais posée parce que vraiment, j’avais trop mal. Je ne pouvais pas courir sans souffrir.”
Pour conclure, lorsque le journaliste lui demande s’il se sent tout de même champion de France, Enzo Forletta tente de relativiser son absence des phases finales. Extrait:
“Je sais que j’ai contribué à ce titre même si je n’ai pas joué la finale. Quand tu vois qu’à la fin du match ou que, même plus tôt dans la saison, tes coéquipiers te témoignent de la reconnaissance, c’est tout ce qui importe. Il y a eu des mots dans la préparation de la finale qui m’ont aidé à faire passer la pilule. En plus, je n’étais pas le seul dans ce cas. Je pense à Julien Tisseron, qui s’est tapé tous les matchs et qui s’est blessé lors du même match que moi, à cinq minutes d’intervalle… On s’est consolé en sachant que nous avions compté aux yeux du groupe, qui était fier de nous.”