Xavier Garbajosa est arrivé à la tête du LOU Rugby afin de remplacer Pierre Mignoni, lequel a décidé de relever un nouveau challenge sportif du côté du Rugby Club Toulonnais.
Lors d’un long entretien accordé au journal L’équipe, le nouvel homme fort du LOU a expliqué comment s’est passée sa signature à Lyon.
Il ne cache pas avoir donné son accord à un autre club avant de finalement accepter l’offre Lyonnaise. Extrait:
“On avait commencé à discuter pour la saison prochaine dans le cas où Pierre ne prolongerait pas. Mais me projeter à 18 mois, c’était compliqué pour moi. J’avais donné mon accord à un autre club sans fermer la porte avec Lyon car ce club me plaît, son côté famille, le stade, l’environnement… Et la ville de Lyon ! Je suis assez “toulousain chauvin” mais je découvre vraiment une ville magnifique. Il y a l’OL et une offre sportive incroyable mais le LOU existe de plus en plus. Quand j’étais venu avec les Barbarians en novembre dernier, j’avais vu un stade rempli avec une ambiance de fou. Même chose sur les derniers matches du LOU la saison dernière, contre Montpellier, la Rochelle. Quelque chose est en train de naître ici.”
Il précise que le président Yann Roubert souhaitait absolument le recruter, il y a quelques années déjà. Extrait:
“Yann est le premier à m’avoir fait une proposition à l’époque de Tim Lane et Olivier Azam mais j’avais choisi la Rochelle par accointance avec Patrice Collazo. J’ai connu Yann juste après ma carrière alors que j’étais consultant sur Eurosport pour les matches de Pro D2. Il venait d’arriver à la présidence du club. L’histoire remonte à loin mais a été longue à se concrétiser.”
Dans la foulée, il affirme ne pas avoir découvert de mauvaise surprise depuis son arrivée à Lyon. Extrait:
“Je n’ai pas eu de surprise car Pierre Mignoni m’avait permis de pouvoir venir durant les jours off pour discuter avec l’ensemble du staff et avancer. J’avais pu anticiper. Je n’avais pas eu de contact avec les joueurs, je ne voulais pas car c’est compliqué de parler d’un nouveau projet quand ils sont en train de vivre le leur. Il faut du temps pour apprendre à se connaître. Jusqu’ici, tout va très bien mais la compétition n’a pas commencé. Il y aura des moments plus compliqués, il faudra faire preuve de solidarité et de transparence. On a insisté là-dessus : ne rien garder sur le coeur car ça fait cocotte-minute et ça ne sort jamais au bon moment.”
Xavier Garbajosa revient ensuite sur la saison 2021 / 2022 du LOU Rugby et explique ce qui n’a pas fonctionné selon lui. Extrait:
“J’ai en mémoire des défaites à Toulouse, à Castres, à Clermont… Des matches lourds de conséquence pour la suite. Ce n’est pas le dernier match face à la Rochelle qui est déterminant, c’est avant. Il y a des moments clés où la saison se joue sans qu’on s’en rende compte sur le moment. On se dit “C’est qu’un point, on rattrapera le coup le week-end prochain…” Mais non, c’est grave ! Quand tu as l’opportunité de gagner un match à l’extérieur, qui plus est contre un concurrent, tu ne peux pas passer à côté. Ce n’est pas à la fin quand tu es acculé, fatigué que tu feras la différence. L’exploit, ça ne marche pas toujours. Il faut identifier ces histoires-là, ensemble, les revivre un moment pour éviter que ça recommence. Mais je peux leur dire tout ce que je veux, c’est à eux d’en prendre conscience.
L’important, c’est quelle image ils veulent donner d’eux en tant qu’équipe. Le public s’est régalé à Gerland la saison dernière. Il faut qu’on ait du relief, que les gens s’intéressent à nous. On ne doit pas plaire à tout le monde, ne pas être lisse, avoir notre propre personnalité. L’objectif est de passionner les gens et pour cela, il faut proposer une histoire qu’on n’a pas déjà raconté. Le titre européen a validé sept années de travail, un projet qui a apporté une force nouvelle, une identité nouvelle avec des joueurs du cru comme les (Félix) Lambey, Couilloud, (Thibaut) Regard… On a consolidé les bases, on a pérennisé une culture et le titre a validé ça. Mais maintenant on fait quoi ? Comment on fait pour construire autre chose, gagner autre chose ?”
Pour conclure, le technicien évoque le titre de Challenge Cup remporté par le LOU, la saison dernière. Extrait:
“Je ne crois pas que ce soit un groupe encore mature. C’est un groupe qui a découvert ce que c’était que la joie de gagner un titre. Il faut capitaliser dessus. Vous avez gagné quelque chose, vous avez éprouvé des émotions, voulez-vous y regoûter ? On va aller jouer les Bulls en Afrique du Sud(pour la première journée de Coupe d’Europe le week-end du 10 décembre) et pour moi, ce sera un test de personnalité. Pas besoin de faire un discours. On peut être les premiers à faire un résultat là-bas. Vous voulez en profiter ou pas ? Vous voulez vous situer face à une équipe comme celle-ci ou pas ? Pareil avec les Saracens, notre autre adversaire. Même chose en Top 14. C’est eux qui décident de gagner là, là ou là. Vous pouvez faire tous les beaux discours, être gentil, être véhément, ce sont eux qui décident de leur histoire commune avant de monter dans le bus. Le staff, on est là pour leur donner les outils.”