Depuis plusieurs saisons déjà, l’attente est immense autour du Stade Rochelais.
Le Stade Marcel-Deflandre est plein à craquer pour chacun des matches du club Maritime, et cela depuis plusieurs saisons désormais.
Forcément, le titre de champion d’Europe remporté au mois de mai dernier contre le Leinster au Stade Vélodrome de Marseille n’a fait qu’amplifier la ferveur qui règne autour du club.
Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le Directeur Général du Stade Rochelais, Pierre Venayre a raconté comment ce titre a permis au club de susciter une attractivité encore plus forte.
Il l’affirme : de très nombreuses entreprises veulent devenir partenaire du club. Le Stade Rochelais compte d’ailleurs plus de 700 partenaires ! Extrait:
“Ça a créé une dynamique incroyable, une curiosité médiatique, une attractivité forte de la marque avec encore plus d’entreprises qui veulent s’engager dans le projet. En interne, le titre ne change pas grand-chose. Le club garde sa stabilité, avec un système qui reste très collectif, où personne ne déborde : le président préside, le DG dirige, les entraîneurs entraînent. Ça nous conforte dans notre mode de gestion du club et dans notre actionnariat partagé, avec plus de 700 partenaires. C’est ce modèle qui a permis de nous développer et nous allons continuer sur cette voie.
Ce qui change le plus, c’est la manière dont on est regardé, attendu. Quoi qu’on fasse, il faut se comporter en champions d’Europe désormais. Ça rehausse nos standards et nos exigences. C’est un nouveau chapitre de l’histoire du club mais il n’y a pas de rupture.”
Les supporters n’ont évidemment pas levé le pied. Pour preuve : 6 000 supporters étaient présents pour la reprise de l’entrainement, cet été. Extrait:
“C’est du jamais vu. Cet été, il y a eu 6000 personnes à un de nos trois entraînements ouverts, c’est dingue. Nous avons fait voyager la Coupe d’Europe dans la région et en France. Ça a généré une effervescence. Le moment sur le port de La Rochelle avait été hallucinant. C’est notre façon de vivre le club, de manière très communautaire. Le fait que la victoire soit autant partagée, ça la rend encore plus belle. C’est une grande équipe du Stade rochelais qui a gagné, mais c’est le trophée de tout un peuple.”
Il refuse cependant que le club s’enflamme suite à ce titre. Il rappelle que le rugby est une histoire de cycle et que tout peut évoluer très rapidement dans un sens comme dans l’autre. Extrait:
“Il faut alimenter la dynamique mais ne pas s’enflammer. C’est ça le piège. La chance que l’on a, au club, c’est que Vincent Merling est là depuis 30 ans, moi depuis 20 ans, Sébastien Boboul, Romain Carmignani et Robert Mohr ont connu les années creuses de Pro D2. On a même joué le maintien une saison. On connaît des heures brillantes mais on sait qu’il y a des cycles. Le jour où l’on aura l’impression que l’on est arrivé, ce sera la fin de tout. Ce qui est génial, c’est que le rugby français va très bien et est de plus en plus concurrentiel. Ça nous incite à rester en éveil.”
Questionné au sujet du taux de remplissage du stade qui est de 100% depuis de nombreuses saisons, Pierre Venayre explique que le club compte 13 000 abonnés pour 16 000 places au stade. La liste d’attente pour s’abonner à La Rochelle ne cesse de s’allonger. Extrait:
“On a toujours plafonné les abonnements pour laisser un certain nombre de places à d’autres personnes et pour que le stade se régénère. Sur les 16000 places, il y a 13000 abonnés. Dans des périodes où l’engouement est aussi fort, les listes d’attente s’allongent et il y a de petites frustrations qui se créent, c’est inévitable. Il y a aujourd’hui un phénomène de rareté, c’est pourquoi les entreprises sont si demandeuses. Le sésame a une vraie valeur.”
D’ailleurs, le Stade Rochelais songe à agrandir légèrement son stade pour accueillir davantage de supporters. Extrait:
“Nous travaillons actuellement sur des projets d’extension de la capacité du stade pour 2023. C’est fait prudemment. On a vécu des périodes où l’on pouvait s’allonger dans les tribunes sans embêter personne. Ça fait quatre ans que c’est plein mais on ne sait pas comment ce sera dans dix ans. La vision est à moyen, long terme, en se disant qu’il faut que le stade reste plein. Ok, on peut jouer sur la jauge mais il ne faudrait pas que l’offre de places dépasse la demande. Il n’y aurait pas de cohérence à avoir un stade à 25 000. Il y a un projet de développement d’une tribune avec création de places. On fait les choses petit à petit : on a été à 10 000, 12500, 15000, 16000 et là, ça portera la capacité à 16500-16700 personnes.”
Pour conclure, le Directeur Général Rochelais évoque l’attractivité du club sur le marché des transferts. Extrait:
“Il y a eu la signature de Victor Vito qui a été notre première grande recrue. Ça a été marquant pour nous. Les joueurs l’ont appelé après et le bouche-à-oreille a fonctionné. À côté de ça, il y a notre stade qui est plein, la région qui est agréable… Il y a autre chose que je ressens, désormais : c’est que les joueurs perçoivent qu’en venant chez nous, ils peuvent à la fois gagner et avoir des ambitions internationales. Ça peut même être un accélérateur de carrière pour le XV de France. Quand on voit un joueur comme Brice Dulin qui s’est relancé ou ceux qui ont découvert les Bleus en se développant au sein du club… Dans un plan de carrière, ça a du sens. Il y a en plus un staff attractif, autour de Ronan O’Gara, et un climat serein.”