Légende du Stade Montois et ancien joueur du XV de France, avec qui il a signé le Grand Chelem en 1968, Benoît Dauga est décédé à l’âge de 80 ans, ce jeudi.
L’ancien international Benoît Dauga, acteur majeur du premier Grand Chelem tricolore en 1968, est mort jeudi à l’âge de 80 ans. Dans une interview publiée par le quotidien Sud Ouest, son ancien co-équipier Jo Maso s’est dit “bouleversé” par l’annonce de son décès. “C’était un ami intime, j’aimais beaucoup Benoît. Un homme admirable de gentillesse et de sincérité. Un immense joueur avec qui j’ai fait un bon bout de chemin”, a ajouté l’ancien trois quarts centre du XV de France qui l’a côtoyé en sélection.
Surnommé le Grand Ferré, en référence au paysan picard doté d’une force prodigieuse qui avait été un héros de la Guerre de Cent Ans face aux Anglais, Benoît Dauga comptait 63 sélections avec les Bleus dont neuf comme capitaine. Deuxième ligne ou numéro 8 imposant (1,95 m avec une envergure exceptionnelle pour l’époque), le natif de Montgaillard (Landes) a remporté trois fois le Tournoi des cinq nations.
Une carrière liée au Stade Montois
Dauga est resté fidèle toute sa carrière au Stade Montois, que ce soit comme joueur dans les années 1960 aux côtés notamment de trois autres internationaux, les frères et centres Guy et André Boniface et l’ailier Christian Darrouy, ou comme dirigeant en prenant la présidence du club jaune et noir de 2003 à 2006. Légende du rugby français, Benoît Dauga a été l’un des hommes du premier Grand Chelem du XV de France en 1968 et restera comme l’un des premiers joueurs concassés par le rugby.
Le 12 janvier 1975, à 32 ans, alors qu’il vient d’être rappelé en équipe de France pour encadrer les jeunes, un plaquage met un terme à sa carrière. En plein match avec le Stade Montois, son front cogne la hanche du deuxième ligne adverse qu’il essaie de plaquer, sa tête part en arrière: c’est le coup du lapin. Dauga reste paralysé au sol, seuls ses yeux et ses lèvres bougent. Il est hospitalisé à Bordeaux où les médecins détectent une élongation de la moelle épinière.
Dauga est paralysé des quatre membres. Mais après une longue rééducation, il retrouve peu à peu des sensations. Au bout de trois ans, il recouvre son autonomie complète et, lui qui n’avait pas de métier à côté du rugby, rejoint la société Ricard. C’est l’un des premiers accidents graves et médiatisés du rugby, bien avant les commotions à répétition actuelles.
Après un passage par l’encadrement de l’équipe de France pendant six ans, il devient entre 2003 et 2007 président de son club de toujours, le Stade Montois. Benoît Dauga aimait pratiquer la chasse et jouer aux cartes à Mont-de-Marsan, où on pouvait l’apercevoir encore récemment dans les couloirs du stade Boniface. “Le milieu du rugby ne m’a pas laissé tomber”, aimait-il dire pour expliquer la source de sa force de résilience après son accident. Le Grand Ferré et le rugby, c’était donnant-donnant.