L’ancien capitaine du XV de France, Thierry Dusautoir a publié un édito sur le site de L’équipe pour analyser la victoire du XV de France remportée contre l’Afrique du Sud, ce samedi soir au Stade Vélodrome de Marseille.
Ce-dernier explique notamment pourquoi ce match l’a marqué. Extrait:
“Falatea, Wardi, Macalou à l’aile, Chalureau… L’équipe de France qui a fini le match hier (victoire face à l’Afrique du Sud 30-26) ne ressemble pas vraiment à celle des titulaires. Il y a moins de noms ronflants, des joueurs débutants à ce niveau. Et pourtant, ils ont arraché la victoire. Ça part d’un état d’esprit, dont s’imprègnent tous les joueurs. Les vingt-trois sur la feuille de match, mais aussi les quarante-deux appelés dans la semaine.
On a ressenti beaucoup de solidarité, l’envie chez chaque joueur d’apporter sa pierre à l’édifice, y compris chez ceux entrés en jeu. Ça pourrait paraître comme une évidence d’avoir un tel niveau d’engagement de la part de tous, mais ça ne l’est pas. J’ai connu d’autres temps où des joueurs arrivaient à Marcoussis en reculant. Et je ne crois pas que cet état d’esprit est uniquement dû à la dynamique de victoires. Il y a aussi chez chacun l’envie de partager ce projet-là, de vivre une aventure collective.
Face à cette Afrique du Sud, comme contre l’Australie, la France n’a pas été en totale maîtrise. Ça montre la difficulté du niveau international, où rien n’est figé. Les Bleus ont gagné un statut au cours des derniers mois, et on a encore vu que ça change le traitement de l’adversaire les concernant. Les Springboks ont su s’engouffrer dans des faiblesses actuelles de l’équipe de Fabien Galthié – la défense sur maul en est une – ou ont proposé des choses qui privent les Bleus de certaines armes.
Ce qui m’a marqué, également, c’est que les Sud-Africains ont tellement monté l’intensité qu’ils ont su faire oublier pendant une trentaine de minutes qu’ils étaient un de moins sur le terrain – ils l’ont d’ailleurs peut-être payé en fin de match… Cette intensité physique, les Bleus ne l’avaient peut-être affrontée que face à l’Australie, l’Irlande ou l’Angleterre. On a vu, comme la semaine dernière, que face à une équipe qui rivalise physiquement, ils arrivent face à des limites stratégiques.”