L’ex-directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023 en France, Claude Atcher, mis à pied pour « des pratiques managériales alarmantes » en août puis révoqué en octobre, s’estime victime « d’un acharnement judiciaire et médiatique qui n’a cessé de croître depuis le mois de juin», selon un communiqué de ses avocats transmis ce mardi, en ajoutant toujours s’interroger sur les « motivations ». « Nous appelons l’institution judiciaire à la plus grande vigilance face à cette affaire qui méconnaît les droits de la défense les plus élémentaires et met en péril la réputation d’un homme en l’absence de preuve », poursuit le communiqué.
Les conseils de Claude Atcher estiment qu’il a été « victime d’une rupture abusive de son contrat de travail notifiée le 10 octobre dernier, pour un prétendu motif de harcèlement moral », rupture intervenue selon eux « au terme d’un simulacre de procédure et d’un rapport de l’inspection du travail commandité par la ministre des Sports (Amélie Oudéa-Castéra)». En ce sens, l’ancien patron de la Coupe du monde 2023 a saisi « le Conseil des prud’hommes pour contester tant la procédure que le motif de la rupture de son contrat de travail et obtenir le respect par le GIP de ses droits légaux et contractuels ».
L’affaire Atcher a débuté en juin à la suite d’un article du quotidien sportif L’Equipe révélant au travers de témoignages anonymes l’existence d’un « climat de travail extrêmement dégradé » au sein de France-2023, avec un « malaise social profond » parmi le personnel, où se mêlent burn-outs, démissions et crises d’anxiété sous le coup d’un « management par la terreur » exercé par Claude Atcher et sa cheffe de cabinet.
Le ministère des Sports avait dans la foulée décidé de saisir l’inspection du travail sur « des éléments préoccupants ». Le 29 août, le ministère des Sports a annoncé la mise à pied « à titre conservatoire » de Claude Atcher pendant le temps nécessaire à la clôture de l’enquête de l’Inspection du travail. Le 11 octobre, à moins d’un an du coup d’envoi du Mondial, il a finalement été officiellement démis de ses fonctions.
Outre le volet harcèlement moral, à la suite d’autres articles de L’Equipe, la justice française a ouvert début novembre une enquête préliminaire visant le comité d’organisation pour favoritisme, trafic d’influence, corruption et tout autre délit connexe à la suite d’un signalement conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale de l’éducation.