Le président de l’Aviron Bayonnais, Philippe Tayeb s’est confié via Poulain Raffute pour évoquer son ambition à la tête de l’Aviron Bayonnais.
Ce-dernier est dans un premier temps revenu sur la défaite concédée contre Montpellier le week-end dernier. Extrait:
“C’est un peu le problème des équipes qui se retrouvent à 14 : elles arrivent à se resserrer beaucoup plus vite que celles qui sont à 15. On a eu un excès de confiance et on a surjoué. Mais je reste très optimiste. Mais ce match ne reflète pas le sérieux de notre début de saison. On a fait de bonnes chose mais on s’est précipité. On peut basculer à la mi-temps devant et on se prend un contre de 70 mètres. Ca va nous servir et ça va nous rappeler qu’il faut que l’on joue au niveau que l’on doit être et peut-être en tenir compte dans le futur car le Top 14, il faut rester sur les basiques. Mais je trouve que des défaites sont constructives et celle-là est constructive.”
Dans la foulée, le patron Bayonnais a parlé de son ambition avec Bayonne.
Il rappelle que l’Aviron Bayonnais possède une économie réelle et précise qu’il n’est ni milliardaire ni mécène du club. Extrait:
“L’important est d’avoir une économie réelle. Je ne suis pas milliardaire ni mécène. Je travaille tous les jours au club. Je pense 40 ou 50 heures au club de manière bénévole pour ceux qui ont des doutes. Je suis un homme de challenge et quand je me suis retrouvé à ce poste de président, j’ai été propulsé là par hasard ou par défaut. Quand je me fixe un objectif, j’avance et je ne regarde que ceux qui veulent avancer avec moi. On a une mairie proche de mes équipes et proche de moi. On a construit ce nouveau club avec des garçons de ma génération, des familles du Pays Basque, des gens très discrets, à l’écoute et observateurs. C’est une belle communauté et elle donne envie de se dépasser. La culture du travail ça a toujours été la culture du pays basque. Quand on président travaille, tout le monde doit travailler. Il n’y aura pas quelqu’un pour combler les trous d’un manque. Il n’y a pas de zone de risque dans notre budget. Il n’y a pas un partenaire qui a plus de 2% de notre économie. Demain, même si on perd un grand partenaire, on ne pourra pas une situation financière catastrophique.
Il faut rester humble et prudent. Il faut jouer le maintien. Je suis un président ambitieux et pas prétentieux. Je veux voir Bayonne un jour dans le top 6 pour faire des phases finales et une Coupe d’Europe. On sait le budget qu’il faudra, on n’en est pas loin et tous les ans on travaille pour construire cette masse salariale qui sera à notre avantage. On est une région attractive, on a des joueurs qui viennent pour vivre cette atmosphère. Et si chaque année on arrive à gagner une place au classement, on sera bientôt dans le top 6.
L’Aviron ne sera jamais à 26 ou 27 millions d’euros mais plutôt 24 ou 25 millions. C’est une certitude. On n’est pas capable de construire 26 ou 27 millions, mais peut-être 24,5 millions toujours en refusant de mettre plus de 2 ou 3% sur un seul partenaire. On ne veut pas de mécène, on veut rester majoritaire. Je ne crois pas au rugby riche. Je crois en un vrai rugby, on est une région, une terre avec des joueurs du terroir. La preuve en est avec le retour d’Iturria. Bayonne n’était pas le club le plus offrant mais jouer avec cette pression permanente, tout le monde te parle de ce club et il y a un avantage. Quand vous êtes comme nous reconnus de partout, c’est un bonheur et les joueurs apprécient cela.
Mais l’humilité fait partie du rugby car quand tu arrives tu veux tout révolutionner et ça ne se passe pas comme ça, généralement tu vas droit dans le mur. Il faut bien s’entourer. Je dirige le club comme je le fais avec mon entreprise. La confiance s’est établie avec la mairie, les joueurs, le staff et les administrateurs. Tout le monde œuvre dans le même sens et c’est important. Je me lève à 5 heures du matin. Il m’a beaucoup éduqué au travail. Je suis quelqu’un qui préserve ma vie perso car j’ai un grand garçon de 22 ans, une petite de 3 ans et une femme un peu plus jeune. Si tu veux rester jeune mets toi avec une jeune (rire). Je finis les journées à 18, 19 ou 20h00 mais toujours avec l’idée de préserver ma vie perso, ma vie de famille. J’ai une vie de famille extraordinaire. Mais quand vous travaillez avec joie, les 15 heures de boulot deviennent 4 heures.”
“Quand Yannick Bru a décidé de ne pas continuer avec l’Aviron, on a eu quelques candidatures. On est un club attractif, les gens parlaient de notre projet et savaient qu’on allait grandir. On a fait le choix de Grégory Patat car il a une humilité exceptionnelle. Il veut grandir, apprendre, c’est un mec taiseux et il a les valeurs du Basques. Il peut nous amener de l’expérience rugbystique et avoir l’humilité de vouloir apprendre. Ce n’est pas donné à tout le monde. Il est toujours à l’écoute et toujours bienveillant. A part les quatre ou cinq premières recrues avec Machenaud et Lopez notamment, c’était une période d’opportunités. Mais c’est Grégory Patat qui gère tout le recrutement et le sportif. Le président préside, l’entraineur entraine et les joueurs jouent. Je ne m’initie jamais dans le rugby, dans la composition et dans le recrutement. Le manager fait son staff et je suis le dernier maillon de la chaîne pour la négociation financière. Mais il faut donner son entière confiance envers son staff et son manager.”