L’arrière du Stade-Toulousain, Thomas Ramos s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer ses 5 matches de suspension pour un coup de tête et une suspicion de fourchette sur un joueur adverse.
Il revient sur cette rencontre tendue contre Sale qui a provoqué ce carton rouge.
Il réfute totalement l’idée de toute éventuelle fourchette. Extrait:
“Il y a deux cartons jaunes pour des fautes sur moi, pas mal d’insultes qui ont fusé pendant le match. Et cette action où je tombe sur le demi de mêlée adverse, qui était totalement involontaire et anodine pour moi.
Ça fait mal d’apprendre le lendemain, à trente minutes de l’heure limite de citation, que je suis cité pour une fourchette. Quand on connaît les sanctions pour ce geste, ça fait peur et la pression monte. Puis j’ai découvert le récit du demi de mêlée…
Que je lui ai mis trois doigts dans l’œil pendant cinq secondes ! Déjà, aucune image ne le montre. Je sais pertinemment que je n’ai jamais fait ça. Vous imaginez trois doigts dans l’œil pendant cinq secondes ? Vous ne pouvez pas rejouer dans la minute suivante et vous avez l’œil rouge au moins une semaine. Le mec était intact. Il s’est relevé et a joué. Je le raconte avec du recul mais sur l’instant, je l’ai très mal vécu. Il y a un manque de sincérité de sa part qui est énorme. C’est dur à accepter.”
Il affirme ne jamais avoir effectué de fourchette. Extrait:
“Je suis parti à la commission en disant qu’il fallait me défendre sur le carton rouge parce qu’il y a eu un contact avec la tête et que je risquais une suspension. Mais j’ai affirmé à Ugo (Mola) et Jérôme (Cazalbou) : « Je ne vois pas comment je pourrais être sanctionné pour une fourchette vu que je n’ai rien fait. » J’étais certain d’être blanchi là-dessus. À l’arrivée, j’ai pris davantage pour la fourchette que pour le rouge… C’est incroyable.”
Il regrette d’ailleurs que cette accusation se retrouve sur son casier disciplinaire. Extrait:
“Ça m’embête de le voir dans mon casier disciplinaire. Quand tu es accusé, tu dois te défendre. Mais la parole du mec qui m’a accusé n’a jamais été remise en cause alors qu’aucune image ne le montre. C’est ce qui me gêne le plus. On est passé d’une commission durant laquelle on me dit à l’oral « on suspecte qu’il y ait pu avoir une fourchette » à écrire noir sur blanc « intention de mettre une fourchette ». Je ne veux pas avoir l’image du mec qui met une fourchette à un joueur au sol.”
J’étais énervé les deux ou trois premiers jours. Mais on a décidé de ne pas faire appel et j’ai pris mon mal en patience. Ils ont fusionné les deux sanctions, de quatre semaines pour le carton rouge et cinq semaines pour la fourchette et retenu la plus longue. On avait peur qu’en faisant appel, ils additionnent les deux et m’infligent une durée de suspension beaucoup plus longue. Le problème était aussi sur la difficulté de me défendre…
Aucune image ne prouve que je suis coupable, donc aucune ne prouve malheureusement que je suis innocent. Les plans, où on peut essayer de voir quelque chose, étaient très éloignés, donc pas vraiment exploitables en zoomant. Nous serions partis sans élément nouveau et je risquais une sanction alourdie.”
Il se demande vraiment la direction que prend le rugby avec de telles accusations. Extrait:
“Je sais que je n’ai jamais mis de fourchette à ce joueur. On parle beaucoup du rugby, des valeurs, de la solidarité, de l’exemplarité, etc. Mais, quand il arrive un truc pareil, je me demande où va notre sport. Si je me prends le bec avec un mec sur le terrain, je sors du match et je dis qu’il m’a mis un doigt dans l’œil ? C’est la citation à tout va ! Si on en arrive là, ça devient grave. Je trouve dommage que la parole de ce joueur n’ait pas été remise en question, sachant que son propre médecin avait fait un compte rendu qui allait en ma faveur.
Je ne suis pas un saint sur le terrain. Il m’arrive parfois de chambrer, de brancher. Mais de nombreux joueurs font ça, c’est dans le feu dans l’action. Je suis tout sauf méchant, je ne mets pas de mauvais coups. Alors, un geste pareil ? Je connais les sanctions qu’on risque. Dans une saison de Coupe du monde, je ne suis pas fou, je ne m’amuserais jamais à faire ça. Et je n’aimerais pas en être victime, donc je ne le fais pas à un autre.”