L’ancien international Français Imanol Harinordoquy s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique sur l’équipe de France et le début du Tournoi des Six-Nations qui approche à grands pas.
Ce-dernier a dans un premier temps évoqué le grand nombre de joueurs internationaux blessés. Il exprime son inquiétude. Extrait:
“Malheureusement, on revient à la normale. C’était quand même assez exceptionnel que le XV de France ne soit pas davantage frappé par les blessures ces deux dernières années. Et tant mieux. En revanche, ce qui m’inquiète, c’est qu’il y a de plus en plus de blessures de longue durée. Quand ça casse, ça casse vraiment plus fort. Peut-être que nos joueurs ont été en surrégime pendant deux ans. Aujourd’hui, quand un joueur se blesse, il y a souvent une rechute. C’est un signe fort envoyé par le corps : ça signifie que l’organisme dit stop. Et puis, peut-être que certains joueurs, en raison d’une forte concurrence, de l’échéance de la Coupe du monde, cherchent aussi à revenir plus vite. Dans ce groupe, même un cadre n’est pas sûr de retrouver sa place tant on s’aperçoit que le vivier est grand.”
Concernant la concurrence Thomas Ramos – Melvyn Jaminet au poste d’arrière, il donne son avis. Extrait:
“Fabien Galthié doit avoir mal à la tête (rires). Je n’ai pas vu tous ses matchs depuis son retour, mais il me semble que Melvyn Jaminet n’a pas retrouvé encore son meilleur niveau. Surtout pour moi, Thomas Ramos a quelque chose en plus. Il n’a peut-être pas la longueur du jeu au pied de Jaminet mais dans le jeu courant il a apporté sa « grinta », sa « vista ». Dans la balance, il a plus d’arguments que Jaminet pour prendre ce maillot. Je sais aussi que Fabien Galthié aime ce profil de joueur comme Jaminet, peut-être plus sûr et qui a progressé notamment sur les ballons hauts. Maintenant, les performances de Thomas Ramos en novembre ont prouvé qu’il était un joueur très fiable, sans oublier ce mental de leader. Mais… Au regard des performances de Thomas Ramos, ça va être compliqué de tout le temps lui dire : «On compte sur toi mais t’es remplaçant ». C’est terrible mais son problème, c’est sa polyvalence. Pour Fabien, c’est un luxe d’avoir un joueur qui peut être le meilleur arrière, mais aussi le meilleur ouvreur. Bref, Ramos, c’est le remplaçant idéal.”
Dans la foulée, il affirme que François Cros n’a pas encore retrouvé son meilleur niveau avec Toulouse. Extrait:
“Pour moi, il n’a pas encore eu le temps de retrouver son meilleur niveau. Je ne le vois pas retrouver une place de titulaire dès le début du Tournoi. Sans doute sera-t-il remplaçant au départ car il peut couvrir tous les postes de la troisième ligne. Ensuite, il est possible qu’avec sa montée en puissance, il gratte du temps de jeu. Au détriment de quel joueur de troisième ligne ? Sans doute Charles Ollivon. François est un excellent joueur de conquête aérienne et c’est un capitaine de touche, ce qui n’est pas anodin. De ce point de vue, il a une intelligence supérieure dans l’analyse. Mais, c’est vraiment un problème de riche pour Fabien Galthié. Après, l’état de fraîcheur sera un élément important. J’ai le sentiment que les joueurs concernés par la troisième ligne ont déjà beaucoup joué.”
Il se dit très triste de voir qu’Emmanuel Meafou ne puisse pas encore jouer pour les Bleus. Extrait:
“Je suis d’ailleurs assez déçu que le deuxième ligne de Toulouse Meafou ne soit pas sélectionnable pour le Tournoi. Lui, c’est vraiment le joueur d’avenir pour l’équipe de France.”
Dans la foulée, il affirme avoir été bluffé par un joueur Tricolore : Sekou Macalou. Extrait:
“Franchement, il m’a bluffé en novembre. Moi, ancien troisième ligne, jamais je ne me serais senti à l’aise dans ce rôle-là. Avoir des repères sur deux postes très différents, ce n’est pas simple. Pour lui, ce n’est pas un cadeau. Après, quand tu cours aussi vite que lui, c’est plus facile (rires). En tout cas, cette option de six avants et deux trois-quarts sur le banc me plaît bien.