Lors d’un entretien accordé au journal L’équipe, l’entraineur des arrières du XV de France, Laurent Labit a parlé de plusieurs sujets chauds à l’approche de la Coupe du monde.
Dans un premier temps, il a évoqué les sifflets entendus lors du match du XV de France contre le Japon.
Certains supporters ont pesté contre le jeu de dépossession à outrance pratiqué par les Bleus.
Laurent Labit comprend les sifflets mais précise que cela ne perturbe en aucun cas son équipe. Extrait:
“Quand tu viens voir l’équipe de France, tu t’attends à voir du jeu à la française. On le comprend. Nous aussi, nous aurions aimé faire plus de rugby ce jour-là. Mais parfois on peut, parfois on ne peut pas. On n’est pas une équipe de club, on a moins de temps. Le Japon est arrivé après deux gros matches qui avaient laissé des traces, l’équipe avait beaucoup changé, la pluie tombait fort en première période… Les sifflets, les critiques, cela ne nous perturbe pas. Ce qui nous intéresse, c’est avant tout de gagner les matches.”
Dans la foulée, il a parlé de la forte concurrence au poste d’arrière entre Thomas Ramos et Melvyn Jaminet. Selon lui, c’est une excellente chose pour le groupe France. Extrait:
“Elle se fait sur les prestations des joueurs mais on tient compte aussi de comment on veut jouer et comment nos adversaires nous perçoivent. Tout ça va nous donner des enseignements. Ces choix, c’est ce que l’on souhaitait avoir. Plus on a des joueurs comme ça, plus on sait que le niveau de l’équipe ne baissera jamais. Ils ont des profils différents et c’est intéressant. On sait que l’on ne peut pas gagner une Coupe du monde avec quinze joueurs, ni vingt ou vingt-cinq. On l’a vu en novembre. On a vu après l’Australie et l’Afrique du Sud qu’on avait laissé cinq ou six joueurs sur le bord de la route. Un mec qui est chez lui, dans son canapé en train de regarder le quart de finale, peut se retrouver à jouer la finale. Il faut un groupe de cinquante-soixante joueurs. Qu’on ait des richesses à des postes, ce sont des problèmes de riches. C’est aussi le cas à l’ouverture avec Matthieu (Jalibert), Romain (Ntamack) mais aussi Antoine Hastoy qui est en train d’acquérir l’expérience des matches de Coupe des champions qui lui manquait.”
Pour conclure, le journaliste demande à Laurent Labit si Matthieu Jalibert va finir par se contenter d’un rôle de super remplaçant, lui qui est barré à l’ouverture par Romain Ntamack. Extrait:
“En novembre, à chaque fois qu’il est entré, il a été décisif, et sans vouloir montrer qu’il pouvait commencer. C’était la solution de novembre. Est-ce que ce sera aussi celle du Tournoi et de la Coupe du monde ? Les matchs qui arrivent nous le diront. Les joueurs sont focus sur un objectif : être champions du monde. Quand tu l’es, c’est au-dessus de tout, au-dessus de ta position, de ton numéro dans le dos, de ton statut de remplaçant ou titulaire. Ils l’ont compris et on le voit dans leur comportement. En plus de trois ans et demi, personne n’est sorti du cadre. Aucune déclaration. Ils savent ce qu’ils veulent. Bien sûr que Matthieu veut être titulaire. C’est comme Gabin (Villière, souvent blessé ces derniers mois) qui doit ronger son frein dans son coin. Ça doit être plus compliqué pour sa femme et ses entraîneurs à Toulon que pour nous (rires).”