L’opposant de Bernard Laporte, Florian Grill s’est longuement confié via Le Figaro pour évoquer la démission de Bernard Laporte de la présidence de la Fédération Française de Rugby.
Florian Grill fait le point sur la situation. Extrait:
“Il était déjà en retrait. Il est définitivement plus là. Mais, au rugby, on gagne et on perd en équipe. En toute logique, il faut donc un nouveau président mais aussi une nouvelle équipe qui va avec. Et puis, il faut reconnaître que, sans Bernard Laporte, dont le charisme est évident, la plupart des membres du Comité directeur n’auraient pas été élus. Ça aurait donc été tout à leur honneur de ne pas le lâcher et de démissionner en même temps que lui. Mais ils sont dans leur tour d’ivoire. Ils n’ont pas compris qu’en défendant leurs intérêts particuliers, ils ne défendent pas l’intérêt général.”
Il demande au Comité directeur de se réveiller de ce cauchemar. Extrait:
“Que le Comité directeur se réveille de ce cauchemar qu’ils nous font vivre en organisant des élections rapides, qui auraient lieu juste après le Tournoi des six nations. Il n’y a pas d’autres leviers… Je ne fais aucun deal, aucun accord de gouvernance, avec les élus de l’équipe Laporte.
Il y a de nombreux clubs qui sont en colère. Ce qui est très gênant, c’est de changer les règles du jeu en cours de match. Si, d’entrée, ils avaient opté pour cette solution de nommer un président par intérim, il n’y aurait rien eu à dire. Mais là, ils prennent l’option d’un référendum et, comme le résultat ne leur convient pas, ils décident de faire autrement. C’est choquant. Les clubs, qui se sont réunis pour prendre une décision, sont amers. Ils ont l’impression de s’être fait voler le résultat de ce référendum. 90% des clubs ont participé et 51%, en dépit de l’appareil FFR mis à contribution – y compris les coups de fil d’un président soi-disant en retrait -, ont voté contre. En 2020, quand j’ai été battu 51-49 par Laporte, avec un écart infime de treize clubs, j’ai reconnu l’élection, j’ai respecté la démocratie.”
Selon lui, les élus de Bernard Laporte se sont mis à dos la Ligue Nationale de Rugby. Extrait:
“Les élus de l’équipe Laporte se sont mis à dos la Ligue Nationale de Rugby. Or les clubs professionnels sont quand même les employeurs de nos internationaux. Ils se sont également mis à dos l’État. Quand on prépare une Coupe du monde qui n’existerait pas sans l’État, qui a donné sa caution financière, qui va organiser toute la sécurité de l’événement. L’État qui paye une trentaine de cadres d’État à la FFR, qui a été là financièrement pendant la crise de la Covid. L’État qui est donc plus qu’un partenaire, qu’un élu fédéral se permette de dire que l’avis d’un ministre, on s’en moque… Politiquement, ce n’est pas malin, c’est une vraie faute. La FFR a besoin de travailler main dans la main avec l’État. Là, c’est un affront aux recommandations de la ministre. Ils plongent le rugby dans l’instabilité alors qu’il faut protéger la Coupe du monde.”