La semaine dernière, la Ligue Nationale de Rugby a pris acte de la nomination d’Alexandre Martinez au poste de président intérimaire de la Fédération Française de Rugby.
Mais depuis quelques jours, certains présidents de clubs s’offusquent de ne pas avoir été consultés par le président de la Ligue, René Bouscatel, avant la publication d’un tel communiqu1é.
Dans les colonnes du journal L’équipe, dimanche, Pierre-Yves Revol, le président de Castres, dénonçait ainsi « une position amendée […] sans consultation des clubs » qu’il disait ne pas comprendre et qui, selon lui « ne reflète pas la position des clubs ».
Le président du Racing 92, Jacky Lorenzetti a également exprimé sa vive colère.
Selon L’équipe, les mécontents se sont réunis dans la soirée et ont décidé de demander plus de précisions à Bouscatel sur ce communiqué, qui les a surpris.
Interrogé via L’équipe, le président de Bayonne, Philippe Tayeb a également exprimé son agacement. Extrait:
“Je l’ai découvert par mail. Ce qui m’a beaucoup surpris, c’est le contenu et surtout la prise de position du bureau sans une consultation des présidents. Ça va aux antipodes de ce qui avait été dit au début d’une présidence où il allait y avoir une certaine forme de concertation, de rassemblement et d’unité. C’est quand même un communiqué fort qui implique l’ensemble des présidents des clubs professionnels. La position du mois de décembre est bien claire. Mais il faut rendre aux électeurs du monde amateur ce qu’ils ont demandé, c’est-à-dire une élection et se ranger derrière la position ministérielle. C’est gênant tant ce communiqué cautionnerait le contraire de ce que souhaite la ministre des Sports (Amélie Oudéa-Castéra). C’est regrettable.
Je le répète, le bureau a écrit au nom de tous ces présidents, sans être concertés. On ne nous a pas demandé notre avis. C’est ça qui me gêne. On a depuis échangé avec beaucoup de présidents de Top 14 et Pro D2, on s’est entretenu. Tout le monde est unanime : il faut se plier à la volonté des présidents d’association qui ont voté majoritairement pour le non au référendum, ce qui voulait dire une nouvelle élection générale. Ça me paraît normal. Si la LNR doit prendre demain (mardi) une autre décision pour assurer la sécurité et la stabilité du rugby français durant la Coupe du monde, il faut le faire collectivement.”
Il s’est confié sur la réunion qui a eu lieu dimanche soir. Extrait:
“On a échangé durant une heure pour avoir la position de chacun. Et celle-ci va vers le premier communiqué, fait au mois de décembre, avec une volonté à la majorité d’avoir de nouvelles élections et celle aussi de la ministre. On doit regarder ce que les gens ont décidé. Si de nouvelles considérations doivent être intégrées, c’est bien avec l’adhésion des clubs. On doit travailler tous ensemble. Il n’y a pas de malaise à la Ligue. Je crois que c’est plus une maladresse mais ce qui pose problème est d’avoir communiqué sans nous avoir consultés.”
Il conclut en expliquant ce qu’il va désormais se passer. Extrait:
“Deux porte-parole, membres du comité directeur, vont demander aujourd’hui (lundi) une forme d’explications à René (Bouscatel) pour savoir comment le bureau a rédigé ce communiqué sans une consultation. L’assemblée générale est souveraine, René Bouscatel est le représentant de la Ligue. Mais il faut des consultations sur les décisions de ce type, comme annoncé lors de la campagne pour la présidence de la Ligue. René Bouscatel a été élu (en mars 2021) et nous respectons cette élection. René est assez diplomate et intelligent pour comprendre qu’il y a besoin de réunir ses présidents et leur donner des explications. On est aujourd’hui à sept mois de la Coupe du monde. Tout le monde regarde l’intérêt de l’équipe de France. Il faut que les choses s’aplanissent pour repartir sur de bonnes bases.”