Dans son édition du jour, le journal L’équipe a donné la parole à deux anciens sélectionneurs du XV de France, à savoir Guy Novès et Philippe Saint-André.
Les deux techniciens ont été invités à prendre la parole sur le trois-quarts centre international Français Gaël Fickou.
Philippe Saint-André débute.
Il évoque un véritable surdoué. Extrait:
« Gaël était un surdoué, avec un potentiel énorme. On l’avait appelé durant la tournée de novembre 2012, sans le faire jouer. Il manquait d’expérience, mais il avait un talent fou. J’ai encore en mémoire son essai contre l’Angleterre quand il entre et offre la victoire (26-24, 1er février 2014). Il était félin, il sentait le rugby et gagnait ses duels. Je l’avais mis devant Mermoz pour sa rapidité, sa faculté à jouer pour les autres. Malgré son jeune âge, il avait aussi cette faculté à gérer les événements importants.
À ses débuts, il était plutôt considéré comme un pur attaquant. Son rôle était de faire des différences, notamment en fin de match. En changeant de club, en se mettant en danger, il est devenu un leader défensif, un régulateur. Il sait garder de la lucidité, comme cet essai du bonus offensif contre l’Écosse (32-21, le 26 février). Il a beaucoup grandi. »
Guy Novès enchaîne.
Il explique pourquoi le statut de Gaël Fickou a évolué ces dernières années. Extrait:
« Gaël était encore en formation, même si on sentait qu’il avait déjà de grosses qualités. Si on l’a sélectionné, c’est surtout au regard de ses performances. On ne le considérait pas forcément comme un attaquant ou un défenseur. On misait sur le package. À cette époque, il a pris du vécu, de l’expérience, notamment au travers des défaites.
Il a aussi appris au côté des anciens qui l’entouraient (Fofana, Lamerat, Bastareaud). En revanche, on ne ressentait pas cette âme de leader qu’il a aujourd’hui. Il était à l’écoute. C’est un garçon intelligent, qui comprend très vite. Aujourd’hui, il est à maturité. »