Dans sa chronique diffusée sur Rugbyrama, Jean-Baptiste Lafond a expliqué avoir énormément apprécié le Tournoi effectué par le XV de France.
Selon lui, les Bleus n’avaient pas du tout intérêt à remporter un deuxième Grand Chelem consécutif.
Il estime que cette défaite en Irlande tombe au meilleur moment pour l’équipe de France. Extrait:
“Le Tournoi a été parfait pour préparer la Coupe du monde. Quatre victoires et une défaite. Pas une énorme défaite, pas une branlée qui remet tout en question, mais juste une petite défaite qui évite les nuits blanches et les heures de vidéo, qui nous évite de plonger dans le doute et l’interrogation. Un deuxième Grand Chelem de suite aurait été insupportable pour les joueurs. Imaginez les papiers, les articles, les louanges générales… Imaginez cette folie qui se serait emparée de l’entourage du XV de France. On aurait été champion du monde et on aurait été les archi favoris. Ca aurait été le meilleur moyen de prendre une carotte lors du Mondial.
En France, quand on parle de triomphe, on a le superlatif lourd, très lourd et on ne le supporte pas. Alors cette petite défaite fait du bien car trop plein de victoires et on s’endort !
On termine bien le Tournoi contre les deux équipes les plus faibles contre les Anglais et les Gallois qui s’étaient un peu requinqués en Italie. Il faudrait qu’ils baissent la retraite à 35 ans pour ces deux équipes.
Alors qui sera champion du monde en 2023 ? L’Irlande ? J’ai du mal à y croire. C’est un jeu continue à haute intensité. C’est la conservation du ballon poussée à son paroxysme, c’est la vidéo. Et à l’intérieur de tout ce schéma de jeu, il y a quand même une certaine créativité. Il y a aussi l’Afrique du Sud, ils sont violents, ils sont solides. Il vaut mieux les jouer en quart de finale car ils n’ont jamais perdu une finale de Coupe du monde. Puis il y a peut-être une bête blessée : la Nouvelle-Zélande. Ils hibernent, on n’a pas de nouvelle, ils sont loin, ils sont perdus de vue.
Quand à l’équipe de France, Fabien, tu l’as dans la main, il n’y aura plus de tests et d’essayage. L’épine dorsale est énorme : le 2, le 8, le 9, le 10 et le 15. Marchand énorme, Alldritt, Dupont, Ntamack et Ramos. Ramos est passé du couteau suisse à la montre suisse. Perfection, ponctualité et précision. L’homme qui ne rate jamais sa cible. Jamais ! Si on évite cette indiscipline qui peut revenir à la surface. Si on évite la fatigue et l’épuisement de ce Top 14 qui va finir au mois de juin, si on évite les blessures, alors là on peut rêver. On peut rêver à une bonne préparation et surtout une intensité. Et pour avoir une intensité qui dure, il faut avoir de la fraîcheur. Je pense aux 20 dernières minutes contre l’Irlande
Donc la clé du Mondial : la fraîcheur et la discipline. Et là, on peut rêver.”