Le futur technicien du Racing 92, Frédéric Michalak s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la Champions Cup et l’intégration des équipes Sud-Africaines dans la compétition.
Ce-dernier l’affirme : les Sud-Africains prennent cette compétition très au sérieux et veulent la jouer à 200%. Extrait:
“C’est une compétition qui a été prise au sérieux en Afrique du Sud. Après la pandémie de Covid 19, les franchises sud-africaines ont été « exclues » des compétitions du Sud. Ils n’étaient plus invités vers le Super Rugby. Ils ont pu intégrer d’abord la Ligue celte puis les compétitions européennes cette année. La logique fait que derrière, vu l’engouement pour ce sport dans ce pays et le nombre de pratiquants, leurs formations sont compétitives.”
Frédéric Michalak est d’ailleurs très emballé par l’arrivée des Sud-Africains en Champions Cup. Extrait:
“Complètement. Pour avoir joué en Afrique du Sud, je sais quelle importance a ce sport dans leur culture. Le rugby n’est plus un sport de blancs. C’est le sport national, qui génère des stars et fait rêver les enfants. Le rugby est très implanté au niveau scolaire, tous les élèves le pratiquent. Et puis, avec l’avènement en 2019 de Siya Kolisi, qui est LA grande star, il a encore pris une nouvelle dimension. Tout un pays est derrière les Springboks.
Or, pour qu’ils réussissent encore, il faut que les équipes dites professionnelles puissent évoluer à un haut niveau, se confrontent au plus haut niveau. Le pays cherche aussi à faire revenir les stars au pays, qu’elles n’évoluent plus en Top 14 ou au Japon. Et le championnat de haut niveau qui s’offre à eux, c’est cette Champions Cup mais aussi l’URC qu’ils prennent au sérieux.”
Pour Frédéric Michalak, l’intégration des franchises Sud-Africaines en Champions Cup, ce n’est que du positif. Extrait:
“Les équipes sud-africaines ont envie de performer dès cette année. Elles savent qu’il y a des réticences à leur intégration à la Champions Cup et elles en tirent une source de motivation. Regardez, les résultats des Sharks ou des Stormers en huitièmes ! C’est aussi un rugby porté vers l’offensive. Le style de jeu est différent. Nous l’avons vu aussi en Challenge avec le RCT face aux Cheetahs, il y avait énormément de phases offensives et très peu de sorties de balle lentes sur les rucks. Cela donne des matchs avec beaucoup de rythme.
Je vois aussi un autre avantage à cette intégration : pour des joueurs dits de club, c’est le seul moyen d’affronter ce style de joueurs. Je parle pour ceux qui ne sont pas en sélection nationale. Ils ont l’occasion d’être confrontés à un autre rugby. C’est enrichissant. Quand il y a une dizaine d’années, on organisait des matchs de gala entre les Sharks et les Saracens ou Toulon, Toulouse, cela faisait le plein. Et puis c’est presque plus naturel pour les franchises sud-africaines d’affronter des équipes européennes qu’australiennes ou néo-zélandaises.
L’Afrique du Sud est sur le même fuseau horaire. Quand ils jouaient en Super Rugby, les équipes partaient sur des tournées de trois ou quatre semaines pour l’Australie ou la Nouvelle-Zélande, avec à chaque fois un gros décalage horaire à évacuer. Là, en huit heures d’avion, tu es en France ou en Angleterre. Pour moi c’est du gagnant-gagnant. Cette ouverture est bénéfique”