C’est désormais officiel : le trois-quarts Samuel Ezeala, en fin de contrat avec Clermont au mois de juin prochain, va quitter l’ASM dès la fin de la saison actuelle.
Interrogé via L’équipe, le joueur Auvergnat a expliqué que sa prolongation de contrat était ficelée.
Mais suite au licenciement de Jono Gibbes et l’arrivée de Christophe Urios, le club a décidé de revenir sur sa décision. Extrait:
“Avec Clermont, on avait validé un accord pour les trois prochaines saisons avant que Jono Gibbes ne soit viré. Christophe Urios est arrivé ensuite et l’a aussi validé. J’ai concrètement accepté cette proposition, et ce par un accord écrit. On s’est serré la main avec le club et Christophe. Mais deux mois et demi plus tard, on m’annonce que le club veut changer mon contrat et modifier les termes de l’accord, ce que j’ai refusé. Et en avril, cette fois, on m’a dit que je n’allais pas être prolongé la saison prochaine et je me retrouve mis à l’écart. Le président m’a envoyé un mail pour me dire que j’étais libre de négocier avec n’importe quel club la saison prochaine.”
Il ne comprend pas un tel revirement de situation et se dit très déçu car Clermont, c’est son club de coeur.
Il ne comprend absolument pas la manière de faire de ses dirigeants. Extrait:
“Je n’ai pas compris. J’étais forcément déçu parce que Clermont est mon club de coeur. J’y suis arrivé à l’âge de quinze ans en venant d’Espagne. Je suis attaché à l’ASM et à la région. Ce qui me déçoit surtout, c’est la manière de faire. Ce n’est pas le problème d’être conservé ou pas, ça fait partie du rugby et du monde professionnel. Je suis déçu de la manière dont j’ai été traité. Depuis début octobre, le club m’avait dit qu’il voulait me proposer une prolongation mais l’offre n’arrivait pas. J’étais alors allé voir les dirigeants pour les prévenir que j’avais des contacts un peu plus chauds avec d’autres clubs. Et avant d’approfondir, je voulais savoir si j’allais bien avoir une proposition. Je l’ai dit par respect pour Clermont et pour tout ce que le club a fait pour moi. Ils m’ont envoyé ensuite l’offre et on a trouvé un accord en janvier.”
Il avoue être découragé. Extrait:
“C’est dommage que ça finisse comme ça avec l’ASM. J’aurais aimé que ce soit bien différent. Mais je veux rebondir ailleurs et je dois rester en forme pour montrer ce que je vaux. C’est décourageant de ne pas pouvoir jouer mais il faut penser à son futur.”
Il pense qu’il ne rejouera plus cette saison. Extrait:
“Je me suis déjà mis un peu en tête que ça allait être compliqué de rejouer jusqu’à la fin de saison. Je vais m’entraîner comme si j’allais jouer. Et si le club a besoin de moi, je me donnerai à 100 %. Je dois rester carré et droit.”
Samuel Ezeala en veut à Christophe Urios de l’avoir fait miroiter pour finalement annuler la proposition de contrat. Extrait:
“C’est un coach très réputé que je respecte. Il a ses choix dans sa tête, ses profils de joueurs dont je ne fais peut-être pas partie. Ce que je regrette, c’est qu’il ait validé le contrat, qu’il ait attendu deux mois pour me dire qu’il voulait changer l’accord et ne plus le garder. C’est le timing qui pose problème. J’aurais préféré, avant de valider la proposition, qu’il me dise “Sam, je n’ai rien contre toi mais je ne te connais pas, je préfère te donner une réponse dans un mois quand je t’aurais vu jouer, et aux entrainements, mais tu peux continuer avec les autres clubs intéressés”, et on aurait vu à la fin pour formaliser l’accord. De janvier à avril, ce sont des mois très importants pour le recrutement. C’est ça qui pose un souci, ce n’est pas comme si c’était arrivé en décembre…
J’ai la chance que nous ayons un vestiaire très uni. On s’encourage entre nous. Les autres se mettent dans ma situation et comprennent mon point de vue. Malgré tout, on bosse dur. Cette semaine par exemple, on a fait une très bonne semaine d’entraînement pour aider le groupe à avoir de bons résultats. On fait profil bas. Il faut rester professionnel dans la meilleure ambiance possible.”
Pour conclure, Samuel Ezeala évoque son avenir. Extrait:
“J’ai quelques pistes qui peuvent m’intéresser. Ce ne sera pas encore un choix facile. C’est sûr que cette situation me prend un peu la tête, ainsi qu’à mes proches. Je ne l’avais pas anticipée. Dans ma tête, j’avais acté le fait que j’allais rester trois ans de plus ici… C’était un peu la panique au début. Heureusement que j’ai quelques opportunités aujourd’hui, même si rien n’est concret.”