Le deuxième ligne de Montpellier, Bastien Chalureau s’est longuement confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer sa carrière sportive.
Ce-dernier espère réellement intégrer le groupe France pour la Coupe du monde de 2023. Extrait:
“J’ai fait un pari avec un ami d’enfance quand j’avais 17 ans. Je lui ai dit que je participerais à une Coupe du monde, je n’avais pas précisé si ce serait en tant que joueur, arbitre ou porteur d’eau. Après, j’ai galéré et je n’y suis pas encore (rires) ! Je vais tout donner pour y arriver. Tout mon début de carrière, jusqu’à mes 29 ans, j’ai tourné à 60 % de mes capacités. Je jouais, c’est tout. Depuis que je suis arrivé à Montpellier, je me donne à 100 %. Je m’entraîne avec un seul objectif : augmenter mon niveau de jeu. Le staff du XV de France m’a donné des axes de progression. Il faut que j’augmente mes standards si je veux prétendre faire partie de l’aventure. Si je fais cette Coupe du monde, j’aurais pris ma revanche sur la vie.”
Il avoue qu’il ne s’attendait vraiment pas à être appelé au sein du groupe France lors de la Tournée d’automne. Extrait:
“C’était bizarre, je ne m’y attendais pas puisque je n’avais pas joué en début de saison et en même temps, je n’étais pas vraiment surpris parce qu’il y avait beaucoup de blessés. Dans ma tête, je me suis dit : « pour faire la Coupe du monde, il faudrait que je fasse au moins un match de la tournée d’automne pour peut-être participer au Tournoi ». Je faisais des calculs en me disant que si je n’étais pas appelé rapidement, cela deviendrait très compliqué de viser le Mondial. Finalement William Servat m’appelle et me dit : « prépare tes affaires, demain tu montes ». J’arrivais dans la cour des grands, il fallait que je montre les meilleures facettes de moi-même.”
Il précise avoir été très excité par cette aventure. Extrait:
“Je ne suis jamais stressé. Quand le XV de France m’a appelé, c’était vraiment de l’excitation. À ce moment-là, je ne sais pas pourquoi, j’ai fait un point sur mon niveau. Je pensais : « est-ce que j’ai tout fait pour être au top » ? Et puis, je me suis dit que ça allait le faire… (sourire) Je voulais me montrer à 100 %. Il s’est passé un truc dans ma tête, je ne voulais pas me montrer à 80 % de mes capacités comme j’avais pu le faire dans le passé. Je voulais donner le maximum à chaque entraînement.”
Il affirme avoir été choqué par la virilité des impacts au cours de cette rencontre. Extrait:
“J’ai été choqué par les impacts. Sur le banc des remplaçants, on voyait les joueurs sortir au compte-gouttes pour des commotions ou des blessures… Au vu de la physionomie du match, ils étaient tous rentrés et j’étais le dernier sur le banc. Je me disais : « je suis cuit, je ne vais pas rentrer » (rires). Je regardais le chrono, il restait dix minutes, huit minutes… J’étais appuyé sur le banc en pensant qu’au moins, j’aurais participé à l’aventure. Puis le staff m’a appelé pour jouer cette dernière mêlée. C’était chouette.
Il restait trois minutes à jouer. On menait d’un point et il y a eu cette mêlée en face des poteaux, à 20 mètres. J’ai dit à Reda (Wardi, pilier gauche) : « accroche-toi parce que là, ça va envoyer ! ». Moi, j’étais à 100 % de mes capacités, je venais de rentrer donc ça allait. On a récupéré la pénalité et on a gagné le match. Je me suis dit que j’avais apporté ma petite pierre (sourire).”
Pour conclure, Bastien Chalureau affirme que lorsqu’il était plus jeune, de nombreux observateurs pensaient qu’il allait être la relève de Fabien Pelous. Extrait:
“Plus jeune, tout le monde me voyait aller loin. J’ai été élu meilleur joueur des 6 Nations en moins de 20 ans. Les médias disaient que j’étais la relève de Fabien Pelous. C’est vrai que je me sentais vraiment bien mais ensuite, pendant la Coupe du monde des moins de 20 ans en Afrique du Sud, je me suis blessé. Une rupture des ligaments croisés lors du premier match (face à l’Argentine en 2012, N.D.L.R.). J’ai été ciblé et au bord d’un ruck, on m’a plongé dans le genou. À ce moment-là, ce fut la descente aux enfers. Je n’avais jamais connu les blessures et Guy Novès m’avait dit : « si tu rentres de la Coupe du monde sur tes deux jambes, tu signes un contrat de quatre ans en pro avec le Stade toulousain ». Je reviens donc avec une jambe en moins et il me propose une seule année de contrat professionnel. J’ai alors fait le pari de partir à Perpignan, qui était en Top 14 quand j’ai signé mais qui est finalement descendu en Pro D2.”