Le deuxième ligne international Français de Clermont, Sébastien Vahaamahina n’a plus joué depuis le 10 décembre dernier.
Victime d’une fracture du nez et d’une commotion cérébrale lors d’un match de Champions Cup contre les Stormers, le puissant deuxième ligne Auvergnat ne pensait pas que sa carrière allait probablement s’arrêter ainsi.
Ce-dernier a longtemps gardé le silence avant de finalement tout déballer dans les colonnes du journal L’équipe.
Il affirme d’ailleurs que ce sera son unique interview.
Il revient tout d’abord sur cette action qui a fait vriller sa carrière, le 10 décembre dernier. Extrait:
“J’ai subi une fracture du nez et une commotion. En six ans, c’est la dixième répertoriée. Il y en a eu d’autres mais elles n’ont apparemment pas été enregistrées dans mon dossier médical. J’ai des symptômes de plus en plus fort après chaque commotion, avec un impact sur ma vie de joueur de rugby professionnel mais aussi sur ma vie privée.”
L’ASM lui conseille alors d’arrêter sa carrière. Extrait:
“Le 12 décembre, les médecins du club me disent que c’est trop et qu’ils sont favorables à un arrêt de carrière. C’est brutal et douloureux, très douloureux même. Je comprends que c’est dangereux de retourner sur un terrain de rugby.
Après cette commotion, les dix premiers jours ont été très durs. J’ai eu des maux de tête, des vertiges, de la fatigue. Une semaine après, j’ai voulu venir au stade en conduisant seul. Résultat : je me suis endormi sur le parking en arrivant tellement j’étais épuisé d’avoir conduit même pas 15 minutes. On a dû aussi repousser mon opération du nez car l’anesthésie n’était pas conseillée dans mon état.”
Finalement, tout est bien plus grave que prévue pour Vahaamahina. Extrait:
“Après plusieurs examens médicaux, on m’a expliqué que j’avais une brèche dans le crâne et que du liquide céphalo-rachidien s’échappait. Le risque était que des bactéries puissent entrer dans mon crâne. Le soir du 23 décembre, je me suis fait opérer pour boucher cette brèche. La chirurgienne, qui a demandé que mon épouse soit présente, me parlait de méningite et d’une opération d’urgence. Ça faisait flipper. J’ai passé trois jours et demi strictement alité à l’hôpital. Je ne pouvais même pas relever la tête. J’ai voulu voir mes enfants le jour de Noël mais j’ai à peine tenu dix minutes. J’ai même cru que j’allais mourir, ne plus jamais remarcher, vivre avec des maux de tête violents toute ma vie. Je dormais quinze heures par jour depuis le 10 décembre.”
Au mois de janvier, Sébastien Vahaamahina va un peu mieux.
Désormais, il affirme ne plus avoir de symptômes violents. Extrait:
“Je n’ai plus de symptômes aussi violents. J’ai encore quelques pertes de mémoire et des maux de tête épisodiques. Mais j’ai repris une vie presque normale. Je fais du sport pour mon bien-être et essayer de me défouler. Ma femme est bien présente et je suis suivi par une psychologue. Je vis avec une épée tranchante au-dessus de ma tête. Je sais que les démences, Alzheimer et toutes ces maladies dégénératives peuvent désormais se déclencher. Cela peut être le cas dans trois ans comme jamais…”