Le demi-de-mêlée du Racing 92, Nolann Le Garrec s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe à l’approche du barrage de Top 14 contre le Stade-Français Paris, programmé ce samedi après-midi.
Ce-dernier s’attendait à une saison compliquée car plus surveillé par les adversaires. Extrait:
“Je savais que ce serait plus dur parce que j’allais être plus surveillé ou étudié par les adversaires, que les gens attendraient plus de moi. Le fait que le club me donne de nouvelles responsabilités aussi. Plus tu as de responsabilités, plus ça t’amène à la faute. Oui, j’étais préparé. Je le suis depuis que je suis tout petit parce que j’ai toujours été avec les plus grands, surclassé.
Je reviens avec beaucoup d’énergie, de motivation. J’ai goûté au niveau international, le truc qui me manque encore. Avant la tournée avec les Bleus, je fais un super match avec les Barbarians britanniques à Twickenham. On met cinquante points contre l’Angleterre (52-21). Au Japon, le format de la tournée était un peu court pour que je puisse connaître ma première sélection mais je suis très en forme, je m’exprime pleinement, je me plonge dans le projet de jeu des Bleus, je suis content de l’image que je donne. J’échange beaucoup avec Fabien Galthié et Laurent Labit. Moi, j’adore parler de rugby, je ne suis pas fermé sur le jeu. Une phrase de Fabien me reste en tête : que j’étais toujours face au jeu. Ça veut dire avoir la tête haute, voir les espaces, et il m’a dit que ça lui plaisait beaucoup. On a aussi parlé de ce que je devais améliorer. Je n’avais pas du tout le sentiment de perdre mon temps. Je me suis senti à ma place.”
Le jeune Francilien revient ensuite sur son match totalement raté contre Castres, en ouverture du Top 14. Extrait:
“C’est l’exemple typique. C’est moi, quoi ! Je veux en faire trop. Je force tout. Je rate, sauf que quand je rate, je ne me cache pas. Donc je retente. Sauf que je ne joue plus juste. Je fais clairement n’importe quoi. Personne ne me le dit parce que tout le monde sait que je sais. C’est mon défaut : vouloir trop faire, vouloir tout faire alors que je peux déléguer, être plus sobre, bien faire jouer l’équipe et attendre le bon moment pour piquer. Le meilleur pour ça, c’est Romain Ntamack. Il est capable de contrôler une partie pendant 70 minutes et piquer sur l’action qu’il faut.
Je sais que je perds pied. C’est un mélange d’émotions parce que tu as tellement envie de bien attaquer la saison, de montrer que tu es là, que tu es en forme. Et tu commences l’année de la pire des façons, même si on gagne.
Moi, j’ai zéro filtre. J’ai qu’une envie : être le week-end prochain pour rejouer. Le week-end d’après on va à Bayonne et je fais un bon match (défaite 31-25). J’adore jouer ces matches. J’adore ces publics. Même s’ils sont contre nous, ça m’anime.”
Le match retour contre les Tarnais est également compliqué pour le demi-de-mêlée Francilien. Extrait:
“Encore une fois, je veux trop apporter. Je suis remplaçant, je n’entre pas dans la bonne optique. Je ne suis pas aussi froid que d’habitude. Cette saison, surtout au début, j’ai trop cherché le gros match. Ces dernières semaines, je me sens mieux.”
Il l’affirme : le staff de l’équipe de France n’était pas satisfait de son début de saison. Extrait:
“Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas satisfaits de mon début de saison. Mais j’ai aussi fait de bons matches en janvier en Coupe d’Europe, contre les Harlequins et au Leinster. J’ai reproduit ce que je faisais l’an dernier, mais avec plus d’armes.
Physiquement, je me suis endurci. J’ai pris 2-3 kg. C’était nécessaire pour pouvoir enchaîner beaucoup de matches à 80 minutes. L’an dernier, je faisais plutôt 50-60 minutes. La confiance du staff des Bleus, avant l’Italie, m’a boosté. Je suis remplaçant à Rome et persuadé que si je dois entrer je maintiendrai l’équipe à niveau. Mais ça ne se fait pas, je suis déçu, et les gens ne me parlent que de ça. Donc t’as l’impression d’être passé à côté de quelque chose alors que vu la physionomie du match, ça se comprenait de garder Antoine Dupont sur le terrain. Le vrai coup derrière la tête, c’est après, quand je me blesse (ischio-jambiers) à Marcoussis avant l’Écosse. Ça fait chier, je sens que je n’étais pas loin de jouer pour la première fois en équipe de France. Quand je rejoue, ça coïncide avec la victoire au Stade Français (26 mars, 13-17) et tout de suite je sens que cette fin de saison va être positive, que le groupe a basculé.”