Le président de l’USAP, François Rivière s’est confié via L’équipe à l’issue de la victoire de son équipe remportée contre Grenoble lors de l’access match.
Cette victoire permet à Perpignan de se maintenir en Top 14.
Ce-dernier ne le cache pas : il s’agit d’un grand soulagement. Extrait:
“C’est d’abord un soulagement. Au-delà de l’aspect purement sportif, Patrick Arlettaz méritait de terminer son aventure à Perpignan par un maintien en Top 14. Ça aurait été cruel qu’il parte sur une relégation. Il faudrait s’atteler, à partir de l’an prochain, à ne plus vivre cet access match. Ça suffit ! Deux saisons de suite, c’est un peu usant. Mais la place de l’USAP en Top 14 est méritée. Il faut maintenant mettre en place les conditions pour ne pas revivre les deux saisons très difficiles desquelles nous sortons (deux fois 13e). Je ne vais pas cacher que la peur m’a envahi.”
Il avoue avoir peur lors de tous les matches de l’USAP, et cela depuis neuf ans désormais. Extrait:
“La vérité, c’est que j’ai peur à tous les matches depuis neuf ans ! C’est un drame… Mais le sport est une activité qui t’apprend l’humilité. Il ne faut jamais faire le malin. La preuve, à la mi-temps, nous étions en Pro D2. Les Grenoblois se sont battus, il faut leur rendre hommage. Après, si nous ne nous étions pas maintenus en Top 14, cela aurait été un frein à notre développement. Nous devons désormais dimensionner notre projet Top 14. Le soulagement fait place à la détermination. Le club va vivre une nouvelle évolution avec l’arrivée de Franck Azéma comme manager sportif.”
Désormais, il espère que Perpignan va entrer dans une nouvelle étape et éviter de jouer chaque saison ce match de barrage. Extrait:
« Avoir gagné cet access match est une étape très importante. Patrick Arlettaz a été indispensable dans la reconstruction du club lors de son arrivée en 2016. À l’époque, c’était compliqué. Mais avec Christian Lanta (qui a quitté l’USAP en 2021), ils se sont attelés à la tâche. Désormais, il est nécessaire d’entrer dans une nouvelle étape pour voir plus loin et ne plus revivre certaines situations. Comme ce premier match de la saison à Pau où nous perdons dans les dix dernières minutes (16-14). Idem à Bayonne dans les cinq dernières minutes (24-20, le 22 octobre). Je pense également à cette défaite à Aimé-Giral face à Montpellier (22-23, le 25 mars) et même face à Brive (6-17, le 10 septembre).
Il y a plusieurs matches où nous n’avons pas su assumer un leadership. On doit travailler là-dessus. Ensuite, notre projet passe par le développement de nos infrastructures comme l’augmentation de la capacité d’Aimé-Giral. Nous venons également de lancer la transformation de notre centre d’entraînement. Suivra le lancement d’un nouveau centre de formation. Il faut réaliser des travaux d’ouvrage. L’USAP à Perpignan est un vrai projet de territoire qui englobe aussi nos partenaires et nos supporters. Nous l’avons vu avec ce déferlement de 5 000 supporters sur la pelouse de Grenoble, sans le moindre incident. C’est important de le préciser. »
François Rivière vise la 10ème place du Top 14. Extrait:
« Je veux qu’on vise la 10e place ! Pour y parvenir, nous devons travailler sur quatre points. Le premier : notre budget. Nous devons continuer à développer notre partenariat. Notre budget est de 20 millions. Nous espérons l’augmenter à 21, voire 22 millions. Avec plus de budget, nous aurons plus de masse salariale. Le second : les infrastructures du stade. Il faut des investissements des collectivités territoriales pour bénéficier de capacités de réception plus importantes, comme cela a été fait à Pau ou Bayonne par exemple. Troisièmement : la formation.
C’est un chantier pour avoir une unité de lieu entre la partie hôtelière et la partie pédagogique. Franck Azéma est d’ailleurs très sensible à ce sujet. Quatrièmement : densifier nos relations avec les clubs amateurs de la région. C’est une des équations de la feuille de route d’Azéma. »
Pour conclure, le président de l’USAP a évoqué l’arrivée de Franck Azéma à Perpignan. Extrait:
« Franck va déjà apporter l’ADN chromosomique catalan ! C’est très important, presque indispensable. J’ai tout fait pour que Franck vienne. Mais je n’étais pas certain que Bernard Lemaître (président de Toulon) accepte de le libérer (il était sous contrat jusqu’en 2026). Raison pour laquelle Vern Cotter et Pierre-Henry Broncan étaient des pistes très sérieuses et non des leurres. Mais Franck Azéma cochait toutes les cases. Il est sorti de Perpignan puis il a réussi dans d’autres clubs (Clermont et Toulon). Il a vécu d’autres expériences.
Après toutes ces années avec Patrick Arlettaz ou Christian Lanta, à qui je rends hommage, il est bon de s’enrichir d’expérience extérieure. Il est là pour nous amener un éclairage différent. On le voit déjà dans le recrutement et ce n’est pas terminé. Il apporte une vision différente du rugby. Franck a pour ambition d’être fort dès les premiers matches. Il veut constituer un groupe puissant en dehors du contexte et des contraintes de la Coupe du monde (du 8 septembre au 28 octobre). »