Le troisième ligne et capitaine du Stade Rochelais, Grégory Alldritt s’est confié via Midi Olympique pour évoquer la finale de Top 14 à venir contre Toulouse.
Ce-dernier l’affirme il n’avait pas la prétention de devenir rugbyman professionnel quand il était plus jeune. Extrait:
“Quand j’étais jeune, oui, je n’avais pas la prétention de devenir rugbyman professionnel. Je ne l’imaginais même pas. Je faisais du rugby car j’adorais ça, tout simplement. Et à côté de ça, je suivais des études afin de me préparer à un métier pour plus tard. C’est vrai que tout a été très vite. Ça m’est tombé dessus et j’en suis ravi. Dans mes rêves les plus fous, je ne me voyais pas jouer en Top 14, en Coupe d’Europe, avec l’équipe de France.”
C’est finalement lorsqu’il a eu l’opportunité de rejoindre La Rochelle qu’il a compris qu’il pourrait faire carrière. Extrait:
“La bascule est arrivée quand j’ai eu l’opportunité de rejoindre La Rochelle. J’ai alors mis les études en suspens, je suis parti loin des copains et de la famille… J’avais deux ans pour tenter ma chance. Je me suis dit : “Ce serait dommage d’avoir des regrets toute mon existence car je n’ai pas fait l’effort.” J’ai voulu mettre toutes les chances de mon côté en travaillant très dur. Je ne concevais pas de faire les choses à 50 %. C’était clair dans ma tête : “Tu as deux ans, tu te donnes à 100 %.” Une fois que j’avais commencé à toucher au monde professionnel, je n’avais plus qu’une envie, c’était d’y monter. Je ne voulais pas m’arrêter au niveau espoirs. J’ai fini par y arriver. C’est vraiment en arrivant à La Rochelle que j’ai eu le déclic.”
C’est grâce à Grégory Patat qu’il s’est retrouvé à La Rochelle. Extrait:
“”Greg” a joué un grand rôle là-dedans, c’est sûr. Sans lui, je ne serais pas là. Le discours de Patrice (Collazo) a aussi compté. C’est le seul club où l’on ne m’a pas fait de promesse quand j’ai passé l’entretien. Il m’a dit : “Je ne te promets pas que tu vas jouer, loin de là, mais si tu es assidu et que tu travailles, tu joueras.” C’est un discours qui me parlait, proche de celui que j’avais à Auch. J’ai retrouvé à La Rochelle les valeurs qu’il y avait à Auch. Avec dix fois plus de moyens et d’infrastructures (sourire). Mais la mentalité était proche.
Avant tout, ce n’était que du bonheur. Une partie de ma mentalité a changé : ce n’était plus le jeu du week-end avec les copains où l’on fait la fête après, c’était devenu un endroit où je voulais performer. Ça a demandé plus d’investissement et de travail pour progresser rapidement mais j’ai toujours gardé cette approche de plaisir en premier à l’esprit.”
Dans la foulée, il explique d’où vient son caractère de compétiteur. Extrait:
“Ce sont mes parents qui ont fait de leur mieux pour que j’aie ce tempérament. Depuis l’enfance, tout ce que j’ai pu avoir, il a fallu que je travaille pour l’obtenir. J’ai eu une très belle enfance, je n’ai manqué de rien (sourire). Mais, si j’avais besoin d’argent de poche, il fallait que je donne de ma personne. Mon père et ma mère m’ont bien fait comprendre que rien n’était gratuit dans la vie. Quand je jouais le week-end, ils étaient au bord du terrain. Ils venaient s’assurer que j’avais la gnac suffisante. La technique, ça leur était égal mais l’envie, ça comptait beaucoup. Il y avait aussi l’émulation avec mes grands frères. Tout ça germe en moi depuis tout petit.
Ma mère travaillait à Airbus et mon père tenait un gîte sur une propriété de 10 hectares. Autant dire qu’il y avait du boulot à faire en extérieur. Si je voulais un billet, je n’avais qu’à sortir et aller ratisser ou bêcher.”
Pour conclure, Grégory Alldritt se confie sur la finale à venir. Extrait:
“Toulouse est une très très grande équipe. On veut prouver à tout le monde que l’on est une grande équipe. Il nous faut encore le prouver en Top 14. On a un double titre de champion d’Europe à assumer.
Bien sûr, l’objectif est de gagner un maximum de titres et de monter le club le plus haut. Il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers. Il faut aussi toujours travailler dur, vivre le moment présent à fond. La suite, elle s’écrira toute seule.
Avec Antoine Dupont ? On s’envoie souvent des messages mais je vous avoue que l’on parle peu de rugby à distance. C’est plus pour se balancer des conneries qu’autre chose. Le rugby, on en discute assez quand on se voit.”