Le puissant deuxième ligne du Stade-Toulousain, Emmanuel Meafou s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique pour évoquer la finale de Top 14 à venir contre le Stade Rochelais, programmée samedi soir au Stade de France.
Ce-dernier explique avoir fait évoluer son jeu depuis son arrivée à Toulouse.
Par exemple, il arrive à rester davantage sur le terrain malgré ses 145 kilos.
Il explique les efforts qu’il a effectué. Extrait:
“Quand j’étais encore en Australie, je jouais 40 minutes si je démarrais, ou j’étais remplaçant et je disputais les 30 dernières. En Espoirs au Stade toulousain, ou quand j’ai commencé en équipe première, je ne jouais jamais plus de 45 ou 50 minutes.
Physiquement, c’est toujours dur mais, avec le vécu des matchs, je suis mieux mentalement. Je pèse toujours entre 140 et 145 kg, et je suis encore fatigué à partir de la 50e ou la 60e minute. Mais la différence, c’est que je me sais capable aujourd’hui de jouer les 80 minutes. J’ai la confiance des coachs qui me laissent sur le terrain. Ils voient que je suis fatigué mais, s’ils ont besoin de moi, pas de soucis. Je travaille. Je maîtrise mieux cette fatigue, et c’est aussi parce que Will Skelton m’a inspiré.”
Dans la foulée, Emmanuel Meafou explique pourquoi il est en totale admiration devant le deuxième ligne Rochelais Will Skelton. Extrait:
“Parce que c’est un très grand joueur et qu’il a exactement le même profil physique que moi. Je l’ai vu jouer à de nombreuses reprises 80 minutes ces dernières années, même dans des grands matchs. Je me suis dit : “Si Will peut le faire, pourquoi pas moi ?” Cela m’a motivé. Notamment en l’observant, même si je peux faire encore mieux sur les dix ou vingt dernières minutes, j’ai appris à mieux me gérer. Au bout d’un moment, tu sais à quel instant tu dois bosser fort dans un match et quand tu peux être un peu plus tranquille. L’important, c’est de mettre beaucoup d’impact sur les actions qui comptent vraiment. Les performances de Skelton m’ont fait comprendre qu’on peut le faire, même quand on pèse plus de 130 kg. C’est d’abord une question de mentalité.
Will m’envoie très régulièrement des petits messages. Au début, on ne se connaissait pas et il ne m’écrivait donc pas, mais il a vu que je progressais en France et il s’est mis à me suivre de plus près. Il me dit de continuer sur ma lancée, que je réalise de bons matchs et il me donne quelques conseils.
L’un des déclics qui m’a aidé à franchir un cap, c’est quand il a été nommé pour être élu meilleur joueur de Champions Cup la saison dernière. Il était parmi les finalistes pour obtenir ce prix. J’ai vu ça et je me suis dit : “Put…, c’est fou, il y a tellement de joueurs en Europe, des buteurs qui mettent plein de points, des ailiers qui vont vite et marquent plein d’essais… Et lui qui joue deuxième ligne, qui fait deux mètres et pèse 140 ou 150 kg, il est là pour être désigné comme le meilleur.” Dans ma tête, c’était clair : j’ai le même physique que lui, un jeu comparable au sien, donc je peux y arriver aussi.”
Les deux joueurs s’affronteront ce week-end en finale du Top 14.