Récemment, le sélectionneur du XV de France, Fabien Galthié a déclaré que le Rochelais Uini Atonio était certainement le meilleur pilier droit du monde.
Interrogé via Sud-Ouest, le principal concerné a réagi à ce compliment. Extrait:
“Il faut le prendre ! Mais en mêlée, tu peux être bon deux ou trois matchs de suite et celui d’après te faire fracasser. C’est un métier dans le métier. Mais ça fait juste partie de mon boulot.
Je n’ai pas changé depuis mes débuts où j’ai appris à faire des mêlées avec Collazo. Mais tu ne peux pas être tout le temps à ton meilleur niveau. Quand on dit de moi que je suis le meilleur pilier droit, je le prends bien. Mais la semaine d’après, il faut y aller sur le terrain ! Tu as une cible sur la tête, tout le monde te vise (sourire).
En Europe, il y a un gros focus fait sur ce secteur : on essaie de gagner des pénalités, on fait des doubles poussées… En Nouvelle-Zélande, lorsque j’y jouais il y a 12 ou 13 ans, ce n’était pas une phase qui comptait beaucoup. Il fallait juste la tenir, introduire le ballon et le sortir pour jouer. Il n’y avait pas de plan de jeu spécifique. Aujourd’hui, on l’utilise comme un véritable atout.
Quand tu récupères une pénalité importante face aux poteaux après avoir fait une double poussée, tu sens que tu as vraiment aidé l’équipe. Si j’aime ça, c’est en raison de l’aspect collectif. Ce que j’apprécie vraiment, c’est quand on se regarde avec les huit de devant après avoir fait un bon boulot. C’est cette sensation qui m’intéresse.”
Dans la foulée, Uini Atonio a confirmé son côté chambreur lors des matches. Extrait:
“C’est vrai que j’aime bien parler avec les premières lignes en face. Il faut dire que je commence à connaître pas mal de monde en Top 14. J’aime bien mettre des pièces pour savoir s’ils sont prêts à pousser en mêlée (sourire). Ce sont des petites choses que je dis sur le moment, mais ce n’est pas méchant. Pas comme à l’époque où ça mettait des coups de tête.
Tu as beau être copain en dehors du terrain, une fois en match, tu ne peux pas faire des clins d’œil : tu pousses à fond. Mais après le match, après s’être cassé la gueule pendant 80 minutes, on boit une bière tous ensemble.”
Il explique devoir énormément à Patrice Collazo qui a cru en lui. Extrait:
“J’ai beaucoup appris avec « Collaz ». Je ne sais pas quel potentiel il a vu en moi ! Alors que même moi, je n’y croyais plus au bout d’un moment. Est-ce que j’aimais la mêlée au début ? Pas trop, mais quand tu te fais gueuler dessus tous les week-ends, tu as envie de progresser au bout d’un moment (sourire). Avec lui, c’était simple : soit tu avances, soit tu sors. Je me souviens de certains matchs où il a sorti des piliers au bout de 10 ou 15 minutes. C’était une façon assez brute d’apprendre la mêlée. Mais je pense qu’on a gardé un peu cette mentalité de ne jamais reculer. La technique, c’est 20 % de l’ensemble.
Tu peux faire 600 kilos, si tu as zéro technique et zéro envie, ça sert à rien. Mais avec autant de masse à l’impact, c’est sûr que ça aide. Avec Will, on forme un bon côté droit qui peut faire mal à pas mal de monde. De la même manière, je ne suis pas sûr que les gens soient contents de prendre une tonne en mêlée à chaque fois.”