Lors d’un entretien accordé à Midi Olympique, l’ouvreur Toulousain Romain Ntamack est revenu sur la victoire de son équipe en finale du Top 14 contre LA Rochelle.
Il exprime sa joie. Extrait:
“C’était hyper sympa. Déjà, pour le trajet qui a été effectué en train, on avait un peu plus de temps que dans l’avion habituellement. Nous nous sommes mis dans un coin, tous ensemble et nous avons continué à fêter ce titre avec nos proches. Tout le monde avait envie de profiter de chaque instant, jusqu’à l’arrivée au Capitole où on a retrouvé nos supporters. C’est toujours un moment unique. On sent un soutien énorme, comme j’ai senti une ferveur incroyable toute la saison à Ernest-Wallon. Nous sommes fiers de leur ramener ce nouveau Brennus.”
Il indique avoir revu son essai depuis la fin du match. Extrait:
“Oui, forcément. Il passe en vidéo sur les réseaux sociaux notamment… Cela fait bizarre d’y jeter un œil et de se dire qu’on a réussi à faire un truc pareil. Franchement, je n’arrive toujours pas vraiment à réaliser, à me dire que c’est bien réel. C’est assez particulier comme sensation mais j’ai l’impression que ça fait déjà partie de l’histoire de notre championnat et de ce club-là. Ça, j’en suis heureux.
Je suis encore dans l’émotion, j’ai juste envie de profiter de tout ce qu’il se passe depuis cet essai. En regardant les images, j’ai vu les gens qui se levaient au bord du terrain, les joueurs sur le banc de touche qui ont explosé de joie comme des fous. Tout le monde avait la tête baissée, pensait qu’on allait perdre… Et, quand j’ai vu tous ces mecs chavirer sur le moment et entrer sur la pelouse, c’était fantastique. Si j’analyse une chose pour l’instant, c’est notre bonheur (rires).”
Il explique son échec à cinq minutes de la fin du match, en manquant une penaltouche. Extrait:
“Sur ce coup-là, je me suis dit que je devais trouver une touche la plus proche de l’en-but possible pour avoir l’opportunité de marquer. On connaît les qualités des Rochelais en défense, notamment sur les mauls portés. On sait très bien que, si le ballon n’arrive pas à cinq mètres de l’en-but, les chances d’inscrire un essai contre eux sont quasiment nulles. J’ai tenté le tout pour le tout, et ça ne m’a pas réussi. Je l’ai mis en ballon mort.
Je n’étais pas dévasté ou anéanti. Mais j’étais déçu de moi. À mes yeux, la balle de match venait de passer… L’occasion était clairement manquée, je n’avais pas su récompenser le travail de mes coéquipiers à ce moment-là. Mais ces mecs, à côté de moi, sont extraordinaires. Ils sont tout de suite venus me relever la tête et me dire que ce n’était pas terminé. Je ne sais pas si quelqu’un veille sur nous ou sur moi là-haut mais, en tout cas, la bonne étoile était de mon côté.
J’ai en mémoire François Cros qui vient me dire : « Allez Rom, ce n’est pas fini, il reste trois ou quatre minutes, rien n’est joué, donc on ne lâche rien. » J’étais un peu au fond du seau, je m’en voulais mais ces quelques mots m’ont fait basculer. Oui, ils ont peut-être été décisifs dans l’issue du match.”
Il l’affirme : ce titre était une réelle obsession pour Toulouse. Extrait:
“Oui, c’est vrai, c’était une obsession. Et je vais même vous dire que notre obsession, c’était de repartir avec les deux trophées, en Champions Cup et en Top 14. Pour la première compétition, nous avons connu un échec en demi-finale au Leinster même si je suis convaincu que nous avions les cartes en mains pour faire mieux. Dans notre sport, on ne maîtrise pas tout et nous étions extrêmement déçus après la défaite à Dublin. Chacun avait à cœur de bien finir en championnat.”
Pour conclure, Romain Ntamack évoque son échange avec Emmanuel Macron. Extrait:
“Oui, même si ce qu’il m’a dit va rester entre lui et moi. Il était très heureux pour nous et a eu des mots très gentils à mon égard. C’est un honneur de les avoir entendus. J’ai aussi reçu des marques d’affection de beaucoup de gens qui me sont chers. Ce sont des choses qui font plaisir, qui me donnent envie d’aller plus loin. C’est également pour ce genre de récompenses qu’on joue au rugby.”