Le troisième ligne international Français Anthony Jelonch poursuit sa course contre la montre pour pouvoir disputer la Coupe du monde avec le XV de France, lui qui s’est gravement blessé à un genou au mois d’avril dernier.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier fait un point sur sa situation. Extrait:
“J’en suis à trois mois et demi de rééducation, tout le monde est content jusque-là. J’ai bien récupéré sur le genou et sur l’ischio, j’ai repris la course. Je vais partir la semaine prochaine au Cers de Capbreton pour tout juillet et on en saura davantage à la fin du mois.”
Il l’affirme : pour le moment, tous les signaux sont au vert. Extrait:
“Oui, tous les signaux sont au vert. C’est bien, mais je n’en dirai pas plus. Certes, je suis en avance là mais je ne le serai peut-être pas dans un mois. Disons que je suis, pour l’instant, dans les objectifs que je m’étais fixés.
Avoir la Coupe du monde en tête aide à se lever tous les matins, c’est évident. Mais, même s’il n’y avait pas eu cet événement, je me serais fixé d’autres objectifs et j’aurais aimé revenir vite pour aider mon club. Mon ambition, c’est de retrouver les terrains. Voilà pourquoi, chaque matin, j’ai envie d’aller bosser, me soigner, me rééduquer.”
Au mois de mai, il a travaillé durant cinq semaines avec le kiné de l’équipe de France Bruno Boussagnol. Extrait:
“On a bossé en pleine nature, en montagne, dans l’eau à la mer… On a fait du travail spécifique qui m’a beaucoup aidé et m’a fait bouger du Stade toulousain, changer de cadre. J’ai une très bonne relation avec Bruno, il m’a permis d’avancer sur cette période.
Cela vient surtout du bon rapport que j’ai avec lui à la base. Bien sûr, c’est grâce au XV de France. Je m’entendais bien avec lui, j’allais souvent le voir et, dès qu’il m’a proposé de me prendre avec lui cinq semaines, j’ai accepté. J’en ai donc parlé au club pour avoir cette option, pour changer d’air avec une personne de confiance.”
Il apprécie également d’être en relation constante avec le staff Tricolore. Extrait:
“C’est bénéfique d’avoir ce suivi, cela me motive encore plus à accélérer ma rééducation. Mais, attention, je ne peux pas non plus aller plus vite que la musique. Il y a des temps de repos à respecter.”
Il avoue cependant avoir connu des périodes de doutes. Extrait:
“Oui, quand je suis fatigué… ça arrive mais la baisse n’est pas mentale. C’est juste qu’il n’est plus possible de bosser parce que je n’en peux plus. Mais, je ralentis deux ou trois jours, je me repose un peu, et je repars.”
Une chose est sûre : Anthony Jelonch croit fort en sa possibilité de jouer le Mondial. Extrait:
“Moi, j’y crois, tout le temps, et je me donnerai à fond pour continuer à y croire. Mais, de manière générale, je suis convaincu qu’on n’arrive pas au haut niveau sans un gros mental.
J’y croirai jusqu’au bout. Même si je ne suis pas dans la liste des trente-trois au départ, tant que la Coupe du monde n’est pas finie, je bosserai à fond. Je ne souhaite pas qu’il y ait un problème avec un joueur mais, si c’est le cas et s’il faut aider l’équipe, je serai présent.”
Sa volonté première est d’être apte pour la mi-août. Extrait:
“Oui, mais je ne vais pas me mettre la tête au fond du seau si je n’y arrive pas. Comment ira mon genou ? Comment est-ce que j’acceptterai les charges de travail ? Si tous les voyants sont encore au vert, feu. Sinon, je travaillerai encore plus en club et j’attendrai. Le Mondial dure deux mois, c’est long.
Je savais, depuis le départ, que je ne pourrais intégrer le groupe qu’en cours de route, que je ne serai pas pris au début. C’est tout à fait normal. On ne retient pas un infirme pour une préparation de Coupe du monde. C’est à moi de bosser dur de mon côté et on me laissera peut-être une chance de me montrer. On verra si je suis en forme mi-août.
Je suis désolé de le répéter mais c’est la vérité. Je pense au XV de France tous les jours mais je ne dois pas en faire une fixette. Oui, c’est mon objectif, ma ligne de mire. Mais, si ça ne veut pas, c’est comme ça. Ce que je sais, c’est que j’aurai tout donné pour y être. Il y a aussi une part de destin là-dedans.
Je connais tout le monde, je suis extrêmement bien intégré dans le groupe France. J’en suis conscient mais il faut que mon genou aille bien.
Si je parviens à revenir dans le groupe avant cette Coupe du monde, je peux vous assurer que la première Marseillaise va me foutre les frissons. Ce sera exceptionnel, mais je pense d’abord à être prêt à temps.”
Une chose est sûre : Anthony Jelonch ne regrette pas d’avoir plaqué Duhan van Der Merwe pour le priver d’un essai en bout de ligne, action qui a provoqué sa blessure. Extrait:
“Si c’était à refaire, je referai exactement la même chose. Mais je croiserais les doigts pour ne pas que ça pète cette fois (sourire). Quand la ligne est aussi proche, tu ne te poses pas de question et tu agis pour l’équipe. Je vais faire en sorte que cette blessure me rende plus fort. Certains sont passés par là et m’ont confié que ce serait le cas.”