Présent en conférence de presse cette semaine, le nouveau manager de l’Union Bordeaux-Bègles, Yannick Bru a évoqué la saison 2023 / 2024 à venir.
Dans un premier temps, il a indiqué être très heureux de pouvoir travailler avec l’UBB. Extrait:
“Je suis ravi bien sûr de me retrouver ici et d’avoir été sollicité par Laurent. J’ai suivi la progression de cette équipe depuis une dizaine d’années. Dans mon esprit elle est passée d’une équipe romantique et sympa qui a su remplir le Stade Chaban-Delmas au statut d’un demi-finaliste régulier. Le mérite de toute cette construction revient à Laurent Marti. Je suis motivé à l’idée d’être ici et d’être épaulé par un staff de grande qualité. Car le président m’a aussi permis de travailler dans les meilleures conditions.”
Au total, le staff technique de l’UBB sera composé de 26 techniciens. Extrait:
“Il sera composé de 26 personnes. On voulait conserver les gens qui souhaitaient rester ici et qui ont particpé à l’ascension du club. Nous avons aussi renouvelé les contrats qui s’arrêtaient. Les renouvellements n’ont concerné que les postes occupés par des gens dont le contrat était stoppé.
Il y aura six personnes concernés par le coaching sportif, dont moi-même car je conserverai quelques missions sur le terrain. Je ne me considère pas assez vieux pour rester en costume sur le bord de la touche.
Le responsable de l’attaque sera l’Irlandais Noël McNamara qui a eu des responsabilités dans la province du Leinster, responsable de l’Académie entre autres. Il fut aussi entraîneur de l’équipe d’Irlande des moins de 20 ans. Je l’ai croisé chez les Sharks en Afrique du Sud l’an passé où il s’occupait de l’attaque depuis deux ans . Mais il voulait revenir en Europe pour des raisons familiales, je suis bien placé pour savoir que cet aspect des choses n’est pas facile en Afrique du Sud.
Il aurait pu trouver un poste dans une province irlandaise mais avec Laurent nous avons su le convincre.
Christophe Laussucq sera responsable de la défense. Il est de me génération, je le connais bien , je l’ai cotôyé comme joueur et entraîneur en Top 14 et en Pro D2. Je le respecte l’apprécie et j’ai toujours eu des vues communs avec lui sur le jeu. Il était déjà là, dans une fonction plus organisationnelle mais il voulait se rapprocher du terrain . Outre la défense, il sera responsable du jeu au pied, des sorties de camp, du jeu de pression l’occupation notamment, chose très important dans le rugby actuel. Mais je l’épaulerai dans certains secteurs.”
Il évoque ensuite l’entraineur des avants. Extrait:
“Ce sera Aksventi Giorgadze, dit Globus pour ceux qui ont suivi La Rochelle. Je le connais bien. Quand j’entraînais les avants du Stade Toulousain, je lui ai mis le pied à l’étrier comme entraîneur. Il est très structuré, très travailleur, il s’est occupé des lanceurs au sein du staff du XV de France, dans ses tours de France, il avait su séduire le stade Rochelais. Je l’ai aussi retrouvé à Durban où son travail a achevé de me convaincre sur sa capacité à s’occuper des avants d’un grand club de Top 14.
Par ailleurs, Heini Adams reste responsable des Skills, Jean-Baptiste Poux restera en charge de la mêlée, lui évidemment, je l’ai bien connu à Toulouse, j’ai joué avec lui et je l’ai entraîné. L’UBB est désormais sa deuxième famille.”
Vient ensuite la préparation physique. Extrait:
“Le directeur sera Thibaut Giroud, je le connais bien depuis l’époque où il entraînait Glasgow puis les Saracens. Il a pris une autre dimension ces dernières années. Il a montré une hyper compétence sur le travail d’accélération. On a vu tout ce qu’il a amené au XV de France . Il sera aidé par Ludovic Loustau qui a passé quatre ans avec moi à Bayonne et qui est, on peut le dire, un enfant de l’UBB puisqu’il était en poste ici auparavant. Il y aura avec eux Cyril Gomez, un autre ancien de l’UBB mais qui a aussi assisté Thibaut Giroud chez les Bleus et que j’ai aussi côtoyé à Bayonne. …. Nous aurons le concours d’un Data Scientist qui gèrera la charge de travail et toutes les données athlétiques en étroite relation avec Thibaut.”
Puis le staff médical. Extrait:
“Une arrivée : celle de Christophe Foucaud, que j’ai côtoyé à Toulouse, en équipe de France et à Bayonne. Il a de multiples compétences sur la kiné, ostéopathie, il s’intéresse à beaucoup de choses, l’hypnose, les techniques vibratoires. C’est une boule d’énergie , il est hyper positif et il transmet de la bonne humeur. Mais avec lui, ma relation n’est pas qu’affective.”
Il s’est ensuite confié sur le recrutement de Damian Penaud. Extrait:
“Il a fallu lutter pour le convaincre et Laurent Marti a fait un boulot incroyable. . Nous sommes passés par beaucoup de sentiments. Nous n’étions pas favoris au départ, il a fallu rattraper ceux qui étaient devant nous et réussir un « cassé » pour gagner le sprint. A 27 ans, il est dans la plénitude de sa carrière.”
Puis sur le pilier Carlu Sadie. Extrait:
“C’est un spécialiste de la mêlée fermée. Et nous avions des besoins à ce niveau. Mais il aura évidemment d’autres missions, en 2023, on ne peut pas se limiter à une seule tâche.”
Puis sur la recrue Ben Tapuai. Extrait:
“Je l’ai côtoyé chez les Sharks. Il a gagné le Super Rugby, il a joué pour les Wallabies et pour les Harlequins. C’est un très bon professionnel. Il avait envie de découvrir le Top 14. Nous avons estimé que nous avions besoin de leadership dans notre ligne de trois quarts qui est très jeune. C’est un spécialiste du poste de premier centre, il pourra assister nos ouvreurs.”
Yannick Bru a ensuite expliqué le recrutement de Raphaël Lakafia. Extrait:
“Oui, Raphaël Lakafia. Il a terminé son aventure à Toulon peut être pas de la manière dont il le souhaitait . Nous l’avons fait venir pour couvrir trois absences potentielles liées à la Coupe du Monde, Guido Petti, Peter Samu, autre recrue, et Tevita Tatafu.”
Il explique comment il a construit son staff. Extrait:
“Je sais que l’urgence est de mis en Top 14. Je me suis entouré de gens compétents, et avec qui j’ai des automatismes. Nous avons cinq semaines de préparation , trois semaines de remise en route du corps, deux semaines avec des matchs amicaux et, tout de suite, trois journées de Top 14 importantissimes. Souvenez-vous, la qualification pour le Top 6 s’est jouée à un point. Il faudra être prêts très vite. Et il est vrai que j’ai voulu m’entourer de gens avec qui j’allais gagner du temps.”
Yannick Bru ne cache pas vouloir faire jouer l’UBB à la Toulousaine. Extrait:
“Je ne vais pas porter un jugement sur ce qui a été fait ici dans le passé, mais les résultats étaient bons incontestablement. Mais je suis un produit de l’éducation toulousaine, c’est mon ADN, à Bayonne j’ai essayé de garder le ballon en mouvement, ce qui nous a couté quelques défaites d’ailleurs. Mais à l’image de son public, de sa direction, de son management et de l’émotion véhiculée à Chaban, je pense que l’UBB doit être une équipe imprévisible et résolument offensive. Mais il faudra respecter les incontournables de 2023 , la discipline, la domination du territoire, la conquête. Je ne suis pas un rêveur.”
Il a ensuite évoqué sa relation avec le président Laurent Marti. Extrait:
“J’étais parti pour me ressourcer et apprendre de nouveaux trucs. Ça m’a fait beaucoup de bien. Il me présentait l’UBB sous son meilleur jour et moi j’avais envie de le convaincre que c’était moi qu’ il fallait pendre . Dans mon développement personnel, il me manquait d’être entraîneur numéro un d’un club qui vise le titre et l’UBB coche pas mal de cases, au niveau du club et de la ville. En fait, je n’espérais qu’une chose que l’UBB me contacterait.
Il m’a dit de faire un petit audit sur l’UBB, je lui a dit sincèrement ce qu’on pouvait améliorer : des choses qui resteront entre nous. On s’est retrouvé sur cette vision. Je pense que je resterai moi-même, quelqu’un assez organisé et rigoureux.
Je vais vous dire une chose, j’ai joué à Toulouse et chaque fois que nous avons gagné des titres, nous nous sommes appuyé sur un cinq de devant performant, qui faisait le boulot. Pour moi la dernière finale du Top 14, fut l’exception qui confirme la règle, c’était la première fois que Toulouse était dominé dans ce secteur sur une finale. Je peux vous dire qu’il y avait l’expression « jeu de mains jeu de toulousains » pour le marketing, mais Guy Novès ne nous préparait pas à ça. Ceci dit, les moments de créativité ne surgissent pas comme ça d’une inspiration divine. On réussit ce genre de choses, parce que des joueurs y croient , ont travaillé des choses, ont développé certaines complicités.
Je voudrais aussi que nous soyons une équipe bien préparée physiquement, redoutable mantalement sur l’esprit de compétition ; J’ai découvert en Afrique du sud qu’on pouvait être très cool, même le week end et se transformer en guerrier.
Je vous rassure, j’espère garder une touche de créativité et d’inspiration, elle a guidé notre recrutement avec Ben Tapuai par exemple. Il suffit de voir notre ligne de trois quarts, Matthieu Jalibert, Bielle-Biarrey, De Poortère on est obligé de proposer un jeu en adéquation avec tous ces talents.”
Il ne cache pas préférer le Brennus que la Coupe d’Europe. Extrait:
“Évidemment, à mon avis pour ancrer le projet de l’UBB,il faudrait aller chercher un trophée national. Ça me paraît très important. Mais je sais que la Coupe d’Europe est importante, tout est lié, nous ne négligerons rien. La Coupe d’Europe peut impulser une dynamique positive dans son effectif, à l’inverse, c’est une compétition à manipuler avec précaution.
Nous allons nous jeter à fond dans les deux épreuves, mais personnellement, dans la relation que j’ai du club, j’aimerais qu’on soit… très compétitifs sur le territoire national.”