Licencié par le Castres Olympique en cours de saison dernière, le technicien Français Pierre-Henry Broncan a récemment intégré le staff technique de l’Australie à l’approche de la Coupe du monde.
Interrogé via Midi Olympique, ce-dernier a accepté d’expliquer son quotidien.
Il évoque des moments intenses. Extrait:
“Déjà, c’est très intense, bien sûr parce que c’est une préparation de Coupe du monde, qu’il y a le Rugby Championship à jouer actuellement. Depuis que je suis arrivé fin mai, nous avons eu trois jours de coupure seulement. Avec les entraîneurs, nous sommes toujours ensemble, aussi avec les joueurs le plus souvent possible.
Je passe d’un hôtel à l’autre (sourire). Nous bougeons un peu dans le pays pour nous entraîner et sommes restés dix jours en Afrique du Sud, à Johannesbourg puisque le match contre les Springboks était à Pretoria, où c’était beaucoup moins agréable car nous étions cloisonnés à l’hôtel en raison de l’insécurité. En revanche, en Australie, c’est vraiment sympa. Ici, c’est le plein hiver.
Le mois de juillet est quand même ensoleillé, avec des températures comprises entre 20 et 25 degrés. Ce n’est pas l’hiver français, ou encore mois anglais.”
Il n’est pas du tout déçu. Extrait:
“Je savais que ce serait aussi intense, parce qu’il y a peu de temps pour se préparer et que c’est un nouveau staff. Mais c’est extrêmement enrichissant pour moi. Je vis quelque chose d’incroyable.”
Il indique apprendre le système d’entrainement Australien. Extrait:
“Heureusement, j’étais passé par l’Angleterre, donc je connaissais un peu le système d’entraînement des Anglo-Saxons et leur approche globale. Le fonctionnement est assez proche de ce que j’y avais vécu. Je n’ai pas eu de choc culturel ou de temps d’adaptation. Maintenant, je commence à avoir de plus en plus mes marques dans le pays, et notamment à Sydney, où nous avons été essentiellement basés.
Par exemple, j’ai rencontré personnellement l’entraîneur des avants des Waratahs. De manière générale, je discute avec des gens extérieurs au cercle des Wallabies, aussi parce que les Australiens sont très cool, ont un premier abord facile. Et leur vie est axée sur le sport.”
Il adore cette nouvelle aventure. Extrait:
“C’est génial de le découvrir. Sincèrement, j’ai eu une opportunité énorme, qui me permet de côtoyer un rugby différent. Au-delà de la Coupe du monde en France, il y a le Rugby Championship. En Afrique du Sud, on a vécu un gros match au Loftus Stadium. On va affronter les All Blacks deux fois, dont une à Dunedin. L’Argentine aussi le week-end dernier… Ce sont tout de même de sacrés événements, que je vis pleinement. Puis, je suis allé au rugby à XIII, voir des entraînements du Queensland ou des Blues de New South Wales. C’est impressionnant, ce sont des grosses machines, très professionnelles.”
Il ne manque pas d’encenser Eddie Jones, le sélectionneur Australien. Extrait:
“Il est très dur, très intense également. Il ne vit que pour ça. Eddie Jones est sans relâche, ultra-méticuleux. Après plus de deux mois, je le perçois encore mieux et je connais son fonctionnement. J’attaque mes journées à 4 heures du matin ! Il fait avancer les choses et tu ne peux qu’apprendre à ses côtés. Au-delà de la culture et du pays, le fait de travailler avec lui est très intéressant. J’apprends beaucoup et j’ai de la chance, même si les résultats ne sont pas là pour l’instant.”
Il précise ne pas être inquiet après les défaites contre l’Afrique du Sud et les Pumas. Extrait:
“Non, je ne suis pas inquiet, ça va venir. On a des joueurs de qualité et on a besoin de plus de cohésion dans le groupe mais on ne perd pas notre temps. En tout cas, je ne perds pas le mien. Eddie sait où il veut aller et comment il veut y aller. Ces matchs permettent de jauger les mecs. Certains ont été bons en Super Rugby et sont jugés sur les matchs, d’autres moins et sont en préparation physique avant de revenir plus tard. Le groupe n’est pas énorme mais assez fourni. La sélection de 33 noms est à donner à la fin du mois, pour partir en France. Les places seront chères.
Pour l’instant, on fait rire du monde mais on sera prêts à la Coupe du monde, en septembre. Il y a des attitudes à changer, individuelles et collectives. Du style “on perd, ce n’est pas grave, on verra le match suivant”. Eddie Jones n’est pas du tout dans cet esprit. Là, nous avons attaqué un camp d’entraînement dans le Gold Coast qui va piquer. Et plus ça va aller, plus les joueurs vont comprendre qu’il leur mettra la pression.”