Gravement touché au genou en septembre 2022, le centre Montpelliérain Arthur Vincent est sélectionné en équipe de France pour affronter l’Ecosse à Edimbourg (samedi 5 août, à 16h15).
De quoi lui redonner l’espoir de disputer la coupe du monde en France (8 septembre-28 octobre).
Le joueur du MHR prendra place sur le banc des remplaçants contre l’Ecosse.
Lors d’un entretien accordé à Midi Libre, Arthur Vincent a avoué que le temps a été long pour lui. Extrait:
“Ça a été long, au moment de l’opération, du verdict, de la décision du chirurgien… Neuf mois, pas de matches, ça compromettait pas mal de choses. C’était assez compliqué à accepter. Mais ça a clairement été mon objectif, ma carotte, notamment sur la convalescence qui a été longue. Je voulais tout donner et on verrait bien ce qu’il en était.
Il y avait cinq semaines sans poser le pied par terre, des mois de béquilles… Avant de penser à quoi que ce soit, il fallait prendre les étapes les unes après. Il fallait rester +focus+ pour avancer. Ce n’était pas forcément gagné au départ! (sourire).”
Il se rappelle avoir coupé avec le rugby juste après s’être blessé. Extrait:
“Au départ, j’ai pas mal coupé. Pendant deux mois, je ne pouvais pas faire grand-chose. Le mot d’ordre, c’était de bien récupérer. Après, évidemment que les copains, le vestiaire… te manquent. C’est un peu notre dope. Les week-ends, sur le canapé ou en tribunes, n’étaient jamais de bons moments. Mais j’avais eu cette première expérience qui était encore toute fraîche, ce vécu-là m’a servi, je savais où j’en étais, où j’allais, à quelles étapes j’allais être confronté. Je voulais que ces expériences me servent mais je pense que je n’ai pas encore fini de vivre ces frustrations.”
Il ne s’attendait pas vraiment à être appelé dans le groupe France pour préparer le Mondial. Extrait:
“Ça dépendait des semaines! (rires) Il y a des moments, t’as l’impression que ça n’avance pas, que tu n’y arriveras jamais… Est-ce que je m’y attendais? Non. Est-ce que je l’espérais? Oui. Maintenant, je veux jouer ma carte à fond, me donner toutes mes chances.”
Lorsque le journaliste lui demande s’il pense à une éventuelle rechute, Arthur Vincent répond. Extrait:
“On le sait, ça fait partie du sport de haut niveau. Ce sont des cases à cocher. Moi, c’est bon, j’espère qu’elles sont bien cochées (sourire). Il faut apprendre à faire avec ça. Si tu t’entraînes ou que tu joues avec la peur de la blessure, tu te mets dans les meilleures conditions pour te blesser. Il faut apprendre à le gérer.”
Pour conclure, Arthur Vincent indique avoir effectué un gros travail psychologique. Extrait:
“Ça a été primordial pour moi. Dès la première blessure, j’ai pu commencer ce travail-là avec un préparateur mental pour traiter la blessure: ce sont des traumatismes donc il y a des choses à faire à ce niveau-là. Dans mon cas, les croisés, c’est très long… J’ai découvert un peu ce que c’était les week-ends! (sourire) Le rugby, c’est ma passion et, de ne pas avoir quelque chose d’aussi fort à côté, c’était un peu la peur du vide. Il y a tout un travail qu’on a mis en place tout au long de ma convalescence pour revenir.
Aujourd’hui, ça m’accompagne et c’est vachement important pour ma carrière. Il y a des techniques qui stimulent certaines zones du cerveau pour avoir le moins d’appréhension, de l’imagerie mentale, visualiser… Mentalement, ça m’a aidé, de peaufiner, d’être dans le détail pour me donner toutes les chances de revenir correctement. Le but, ce n’était pas de revenir mais de revenir plus fort.”