Le directeur de la performance du Rugby Club Toulonnais, Sébastien Bourdin s’est confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer la préparation du RCT dans l’optique de la saison 2023 / 2024.
Dans un premier temps, il affirme que le groupe Toulonnais est en forme. Extrait:
“En forme. Les saisons de Coupe du monde sont toujours particulières, car il faut préparer les joueurs en deux temps. Avant même que ne démarre la saison, nous avions donc fait le choix de laisser sept semaines de vacances aux mecs, contre quatre ou cinq habituellement. Sachant que lors des trois dernières semaines, nous avions demandé aux pros de suivre un programme.”
Il explique que les jeunes doivent également être en forme dès le début de la saison, en l’absence des internationaux. Extrait:
“Avec quinze joueurs absents pendant la Coupe du monde, il était indispensable que nos jeunes arrivent prêts. C’est pour cela qu’on les a gardés un peu plus longtemps en fin de saison passée [trois semaines supplémentaires]. Ensuite, ils ont eu trois semaines de coupure et sont revenus une semaine plus tôt que les pros.”
Il l’affirme : la priorité est de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour éviter de rater le début de la saison, quelque chose qui semble être devenu une habitude pour le RCT, depuis plusieurs saisons désormais. Extrait:
“En faisant l’analyse de nos saisons passées, on s’est rendu compte qu’on avait tendance à louper nos débuts d’exercices. Pour différentes raisons, mais notamment à cause des blessés… Donc on veut limiter cela cette année. Selon nous, la préparation physique ne te fait pas gagner des matchs, mais elle peut t’en faire perdre. On a donc choisi de les libérer sept semaines, mais en contrepartie, ils devaient revenir à un poids donné.
On les a appelés lors des trois dernières semaines pour s’assurer qu’ils suivaient leur programme. Puis dès leur retour, ils ont eu un test physique pour voir s’ils avaient joué le jeu. L’objectif de ce travail en amont devait leur permettre d’endurer la charge de travail de la première semaine.”
Dans la foulée, il a évoqué la spécificité de ce début de saison avec 15 internationaux absents. Extrait:
“Il manque toujours des mecs, mais pas aussi longtemps… D’autant que d’habitude, seuls les Français sont absents. Là, on doit composer sans les Français, mais également sans les Samoans, les Anglais, les Écossais… Cependant, on veut le voir comme une opportunité de faire progresser nos jeunes. Et de créer un noyau fort. Oui, ils ne sont pas internationaux, mais ces joueurs sont indispensables. Ce sont eux qui font la différence, parce qu’ils te permettent d’être constant. Si cette équipe du début de saison est capable de gagner des matchs, elle rendra la suite de la saison plus simple. Et que quand les mondialistes rentreront, l’équipe tournera déjà, n’aura pas accumulé de retard. Notre volonté, c’est de ne pas parler de ceux qui ne sont pas là. Car ils ne vont pas influer sur les premiers matchs. On parle des joueurs présents aujourd’hui.”
Il s’est ensuite confié sur les jokers Coupe du monde et leur préparation physique. Extrait:
“Il y a deux types de jokers: ceux pour lesquels on a pu anticiper, qui ont pu faire le programme individuel, et ceux qu’on a signé plus tardivement, et qui arrivent en plein milieu de la présaison. C’est alors à nous d’évaluer leur état de forme, afin de trouver comment faire en sorte qu’ils apportent à l’équipe le plus rapidement possible.”
Aussi, il reste conscient que la coupure Coupe du monde va perturber un peut tout le monde. Il veut anticiper ce problème. Extrait:
“Par expérience, c’est difficile pour les mecs de repartir alors qu’ils ont déjà fait une présaison, et quelques matchs. Donc la clé va être de leur proposer quelque chose de différent sur le deuxième cycle. Par chance, on récupérera le Campus à ce moment, avec le nouveau terrain, avec peut-être la possibilité de partager certains exercices avec les Springboks, ce qui créera un cadre un peu différent pour les mecs. Mais évidemment qu’il faudra réussir à être innovants, pour pas que les mecs aient l’impression de refaire la même prépa qu’ils ont faite un mois plus tôt. Cependant, je vois ce séquençage de la saison comme l’opportunité d’avoir un peu plus de temps. La base sera déjà en place, car même s’ils auront une coupure, les corps n’auront pas oublié le travail de la présaison.”
Pour conclure, Sébastien Bourdin explique pourquoi il compte énormément sur la chaleur pour forger la condition physique du groupe Toulonnais. Extrait:
“C’est un choix de notre part. Comme on l’a fait l’an passé. Je veux utiliser la chaleur pour préparer les joueurs. D’abord parce que notre premier match se jouera à 16 heures sur synthétique à Lyon, donc on s’attend à ce qu’il fasse chaud (rires). Et ensuite, parce qu’on sait que la chaleur a de gros bénéfices au niveau de la capacité de résistance. D’ailleurs, on a évalué les joueurs à leur retour de vacances, on a refait le test en ce début de troisième semaine, et les augmentations de performances sont significatives.”