Le trois-quarts centre international Français Virimi Vakatawa pourrait rejouer au rugby, lui qui avait annoncé la fin de sa carrière il y a près d’un an en raison d’une anomalie cardiaque qui lui avait été décelée.
En effet, il est annoncé que le centre Français va prochainement refouler les terrains de rugby en portant les couleurs des Barbarians Britanniques, face aux Samoa, le 18 août prochain à Brive.
Interrogé à ce sujet via L’équipe, Virimi Vakatawa l’a affirmé : il savait que le rugby n’était pas terminé pour lui. Extrait:
Tout d’abord, il y a un an, ç’avait été très dur de faire cette annonce parce qu’au fond de moi je n’étais pas du tout inquiet (pour sa santé). Il n’y avait pas de panique. C’était juste le fait d’annoncer que j’arrêtais qui me rendait triste. Derrière, j’ai dit que c’était fini, mais, au fond de moi, je savais que le rugby, pour moi, ça n’était pas fini. Il fallait le faire, donc je l’ai fait. Mais je savais que ce n’était pas la fin.
Il précise n’avoir jamais rien ressenti d’anormal au niveau du coeur. Extrait:
Comme je l’ai dit à l’époque, lors de ma conférence de presse au Racing, je ne ressentais rien du tout. On était l’été dernier au Japon avec l’équipe de France, il faisait très chaud (il se marre). J’étais rentré ensuite de la tournée, j’avais fait la prépa avec le club, je ne ressentais toujours rien et d’un coup… Mais le médecin a fait son job. Il n’y a pas de problème avec ça. Après, comme je l’ai dit, dans ma tête, ce n’était pas fini. Je savais qu’on trouverait une solution. Pas en France, ça c’est sûr, puisque c’est la règle. Mais j’étais sûr qu’on trouverait quelque chose d’autre, ailleurs, pour que je continue à jouer.
Je sens mon coeur. S’il dit : “non, arrête”, je ne suis pas con non plus. Je savais que je pouvais continuer, même au Racing, mais ils ont pris une décision que je respecte totalement.
Il explique ce qu’il a fait suite à l’annonce de la fin de sa carrière, l’été dernier. Extrait:
Après l’annonce, je suis resté au club, avec Yannick Nyanga qui m’a proposé d’animer avec lui et Joe Rokocoko les entraînements des Espoirs jusqu’à la fin de saison. Cela m’a aidé aussi par rapport à la décision que j’ai prise. L’idée de rejouer était toujours là. J’ai même fait des entraînements avec les jeunes. Quand il n’y avait pas assez de joueurs, Joe et moi faisions le nombre. Des membres du staff me disaient : “Fais attention avec ton truc.” Mais moi, je ne sentais rien. Puis je suis rentré aux Fidji et le fait de revoir ma famille m’a motivé encore plus.
Cela m’a donné de la force. Toutes les personnes que je croisais me disaient : tu vas rejouer, ne t’inquiète pas. Tout le monde est convaincu de ça. Et je le sais aussi. En rentrant, j’ai envoyé un message à Laurent Quaglia, mon agent, je lui ai dit qu’il fallait qu’il me trouve un truc.
Il explique avoir repris l’entrainement. Extrait:
En rentrant en France, j’ai commencé direct l’entraînement à la maison. J’ai un vélo d’appartement, je fais de la musculation en salle à Boulogne-Billancourt pour 9 euros, ça va (rires). À côté, il y a aussi un stade de rugby, porte d’Auteuil.
Parfois, quand je m’entraînais, il y avait des jeunes du Stade Français. Je crois qu’une fois, l’un d’entre eux m’a reconnu. J’ai entendu : “Vakatawa, Vakatawa”, mais j’ai fait semblant de ne pas comprendre avec les écouteurs et je me suis cassé (rires).
Je me sens bien, mais c’est juste de la prépa physique. Je n’ai pas touché un ballon de rugby depuis… pfff… un an ! Une semaine d’entraînement avec les “Babaas” avant le match, ça va m’aider pour le rugby.
Vous pouvez faire toutes les prépas physiques que vous voulez, le rugby, ce n’est pas pareil. Juste le fait de partir puis rester avec des joueurs une semaine, je pense que ça va me faire du bien. Et après, le rugby, dès que tu es dedans, avec de l’envie… Ça va le faire.
Il explique ensuite pourquoi il prend le risque de rejouer malgré cette alerte du staff médical. Extrait:
J’ai dit à Laurent Quaglia que je ne me sentais pas seul. Je crois en Dieu. Je sais qu’il y en a un dans ce monde. C’est lui qui m’a donné ce talent. Au fond de moi, j’ai encore beaucoup à faire dans le rugby en tant que joueur. Peut-être que je serai un jour entraîneur, mais pas maintenant. Je préfère encore jouer et montrer mon talent sur le terrain avant de passer à autre chose. C’est mon idée. Je ne veux pas regretter d’avoir arrêté maintenant alors que je sais au fond de moi depuis le départ que je peux continuer, montrer des choses sur un terrain. Je n’ai pas peur.
Il n’a désormais qu’une hâte : rejouer. Extrait:
Je suis excité, content. J’ai eu Pat Lam au téléphone hier. J’ai commencé à fouiller dans mes affaires pour retrouver un protège-dents (rires). J’ai juste hâte. Brice Dulin (La Rochelle) m’a envoyé un message, Maxime Machenaud (Bayonne) aussi. Au Racing, je n’ai pas parlé avec des joueurs depuis un moment. Mais il n’y a aucun souci avec le Racing ni avec personne.