Ce samedi soir à Saint-Etienne, le XV de France s’est imposé petitement contre l’Ecosse, sur le score de 30 à 27.
L’actuel manager du CA Brive, Patrice Collazo s’est confié dans les colonnes du journal L’équipe pour analyser la petite victoire des Bleus.
Le technicien Français explique pourquoi cette victoire reste très importante dans le parcours des Bleus. Extrait:
Cette victoire est importante. En cas de défaite, les plans du staff pour les prochains matches de préparation (contre les Fidji samedi puis l’Australie le 27 août) auraient sans doute été contrariés… Ce succès s’est surtout dessiné grâce à un fort vécu collectif du quinze aligné par Fabien Galthié. Mais aussi par les fulgurances de certains joueurs, notamment sur le début de la seconde période.
Je parle des actions initiées par Antoine Dupont ou la relance de Thomas Ramos. Malgré tout, cette équipe a encore besoin de se roder. Mais c’est tout à fait normal face à une nation comme l’Écosse qui disputait déjà son troisième match (ils avaient battu l’Italie le 29 juillet, 25-13). On l’a vu sur les vingt dernières minutes. Il y a quelques joueurs comme (George) Horne, (Huw) Jones ou (Duhan) Van der Merwe que nous avons eu du mal à cadenasser. Ils ont enfin joué sur leurs points forts en multipliant les temps de jeu. C’est d’ailleurs comme ça que l’Écosse s’est mise dedans toute seule, en surjouant dans certaines zones du terrain, ce qui s’est retourné contre eux. Finalement, chaque mi-temps a été scindée en deux avec vingt minutes à chaque fois pour chaque équipe.
Patrice Collazo l’affirme : il ne faut vraiment pas être inquiet pour l’équipe de France après ces deux premiers matches de préparation contre l’Ecosse. Extrait:
Dans la tête, c’est forcément positif. C’est un surplus important pour leur vécu collectif. Il ne faut pas être inquiet pour les Bleus. On l’a vu, ils ne se sont pas affolés. Regardez le match de Charles Ollivon. Il a été très présent dans son jeu de rupture. Et à la fin, c’est lui qui vole le dernier ballon. Ça prouve son importance, son charisme. Paul Boudehent est aussi précieux contre ces équipes très athlétiques. Dès qu’on les a amenés dans des phases de combat, ils se sont mis à la faute.
Mais n’oublions qu’il s’agit d’un match de reprise pour cette équipe de cadres. Même avec un manque de repères, les Bleus gardent une certaine cohérence. Les automatismes vont revenir, ils se trouveront de mieux en mieux d’ici l’ouverture de la compétition. Les entraînements et le physique ne remplacent pas les matches ! Ils vont monter en puissance. Ils doivent rebasculer en mode compétition. Il y a quand même des bases solides.
Pour conclure, Patrice Collazo pointe du doigt le gros point négatif de cette rencontre : le faible apport du banc des remplaçants. Extrait:
C’est l’un des points négatifs. Mais ce n’est pas forcément inquiétant. C’est un peu comme lors des vingt premières minutes, les titulaires, qui n’avaient pas joué le premier match face à l’Écosse (défaite 25-21, le 5 août) ont mis du temps à trouver la bonne carburation. C’est la même chose pour les remplaçants, ils n’ont jamais trouvé le bon rythme. Sans oublier que la sortie de Romain Ntamack avant l’heure de jeu (56e) a perturbé le quinze de France.
Il a fallu réorganiser toute la ligne de trois-quarts, encore un peu plus après la sortie de Jonathan Danty (64e) et le passage de Boudehent au centre. Il y a donc des circonstances atténuantes. Il faut tenir compte du contexte, je ne pense pas que certains aient perdu des points. Il n’y a rien de rédhibitoire. Et n’oublions pas que cette équipe d’Écosse ne se manoeuvre pas si facilement.