Exclu lors de la récente victoire de l’Angleterre face au pays de Galles en match de préparation au Mondial, Owen Farrell a ensuite échappé à une sanction de la part de la commission de disicipline. Si World Rugby a fait appel de cette non-sanction, l’ouvreur du XV de la Rose se retrouve au coeur d’une énorme polémique sur l’arbitrage.
A quelques semaines du début de la Coupe du monde en France, voilà bien une polémique dont le rugby se serait volontiers passé. Sanctionné d’un carton jaune ensuite transformé en rouge par l’arbitre vidéo présent dans le “bunker”, Owen Farrell a finalement échappé à une suspension après son plaquage dangereux sur Taine Basham lors du succès de l’Angleterre contre le pays de Galles (19-17) samedi dernier à Twickenham.
Gracié par une commission de discipline, composée d’officiels australiens, l’Anglais s’en est bien tiré et a même vu son carton rouge être purement et simplement annulé par ce comité. Dans un nouveau rebondissement, World Rugby a finalement décidé de faire appel de cette non-sanction et va nommer un panel indépendant pour rejuger le geste de l’ouvreur afin de savoir s’il mérite une suspension ou si cela constitue un plaquage non-dangereux.
Si la Fédération internationale a décidé de faire appel de la non-sanction décidée par la commission de discipline, la bienveillance à l’égard d’Owen Farrell a beaucoup fait parler ces derniers jours. En comparaison, le Tongien George Moala a écopé d’une lourde suspension pour un plaquage cathédrale, maîtrisé mais pas appuyé, lors d’un test-match de sa sélection face au Canada.
L’intervention du centre de Clermont semble pourtant moins violente ou dangereuse que celle d’Owen Farrell mais cela ne l’a pas empêché d’écoper de dix semaines de suspension (sanction réduite à cinq semaines en raison de “facteurs atténuants”).
Partenaire de George Moala avec les Tonga, le Toulousain Pita Ahki a dégoupillé après l’absence de sanction contre Owen Farrell malgré des antécédents de violence comme son plaquage à l’épaule (déjà) sur Charlie Atkinson avec les Saracens en 2020. Déjà à l’époque, l’indulgence de la commission de discipline avait surpris et provoqué un tollé.
“George Moala a un dossier vierge et World Rugby lui a donné dix semaines pour un plaquage cathédrale, a cette fois pesté le centre des Pita Ahki. Ce type a eu combien de cartons rouges? Comment ce mec-là peut s’en sortir? Putain, cela me fait chi**”.
Un avis partagé par l’ancien ouvreur anglais Andy Goode qui s’est fendu d’un message très clair sur les réseaux sociaux sur la question.
“Honnêtement, je ne peux pas croire ce que je vois et lis sur le non carton rouge, a écrit l’ancien international. Le comité a fait une farce de l’ensemble du processus et des problèmes sur la santé des joueurs.”
Légalement autorisé à participer au prochain match de préparation du XV de la Rose, ce samedi contre l’Irlande, Owen Farrell n’a finalement pas été aligné par son sélectionneur. Face à la presse, Steve Borthwick a précisé que le demi d’ouverture de 31 ans et cadre de l’équipe n’avait pas pu préparer correctement ce match à cause de la procédure disciplinaire en cours contre lui.
L’habituel capitaine de l’Angleterre assistera donc à la rencontre face au XV du Trèfle à la télévision ou depuis les tribunes de l’Aviva Park de Dublin et un autre “poète” le remplacera pour le capitanat: Courtney Lawes.
En se rendant en Irlande, Owen Farrell pourrait ainsi croiser son père et actuel sélectionneur de l’Irlande Andy Farrell. Sans surprise, le technicien a été interrogé sur la situation de son fils et a pris sa défense.
“Je ne parle normalement pas trop de mon fils. Mais ce que je dirais probablement c’est que tout ce cirque autour de cette histoire est absolument dégueulasse”, a lâché l’entraîneur de la meilleure nation mondiale du rugby. Avant de tacler les détracteurs d’Owen Farrell: “Dégoûtant et je pense que les gens qui ont adoré passer du temps dans la lumière ont encore quelques jours pour continuer.”
Membre du staff du XV de France en charge de la défense, l’Anglais Shaun Edwards a lui aussi soutenu son compatriote et expliqué pourquoi il devait, selon lui, échapper à une sanction pour son plaquage à l’épaule.
“Nous vivons dans un monde de rediffusions au ralenti. Ces images, image par image, sont si différentes de ce que les joueurs voient sur le terrain, a indiqué l’adjoint de Fabien Galthié dans une colonne pour le Daily Mail. Les choses se passent en une fraction de seconde. Si le porteur du ballon change de direction tardivement, comme cela a été le cas avec Taine Basham, il est quasiment impossible pour le plaqueur de réagir.”
Une fois le choc contre l’Irlande passé, le XV de la Rose terminera sa préparation par un duel contre les Fidji. Ensuite, place au Mondial et une entrée en matière contre l’Argentine, le 9 septembre. Après les Pumas, l’Angleterre affrontera le Japon, le Chili et les Samoa pour tenter de rejoindre les quarts de finale. Reste à savoir si Owen Farrell sera du voyage en France.