L’arrière de l’équipe de France Thomas Ramos va disputer sa 27e sélection dimanche face à l’Australie (17h45), un match qui va ponctuer la préparation des Bleus. A maintenant quelques jours de l’ouverture de la Coupe du monde, le Toulousain sent la pression monter, mais aussi l’engouement. L’occasion, selon lui, de marquer les esprits sur un plan offensif, comme il le raconte à RMC Sport.
Thomas, le match d’ouverture de la Coupe du monde face à la Nouvelle-Zélande approche à grand pas. Est-ce que le sablier est déjà dans la tête ?
Non, le sablier, il a commencé. Il a commencé il y a quatre ans. Après, c’est sûr que plus on arrive à quelques jours de ce match d’ouverture et forcément, plus on y pense. On a quand même encore le match contre l’Australie. Donc, personnellement et collectivement, je pense qu’on est encore focalisés sur ce dernier match de “prépa”. Et puis, ensuite, on aura le temps de se préparer encore une dernière semaine avant de plonger définitivement dans la compétition.
Faut-il faire un pas de côté pour gérer la pression d’un tel évènement ?
La pression de toute façon, je pense que, à différentes échelles, on l’a. On l’a quand même tous les week-ends. Mais là, c’est sûr que c’est un événement planétaire. Je pense qu’il y aura beaucoup de monde devant sa télé. Et jouer les Blacks d’entrée, c’est aussi un gros enjeu pour nous. Donc voilà, certes, il y aura une pression, mais je pense que depuis maintenant quatre ans, ce groupe a aussi réussi à gérer des moments difficiles et des moments d’émotions également. Donc je pense qu’on est bien préparés à ce qui va nous arriver.
Il y a eu de la ferveur sur votre passage à Saint-Etienne, à Nantes. Dimanche, c’est le Stade de France, comme une répétition générale. Le rendez-vous avec le public, ça s’entretient ?
On voit qu’il y a énormément de ferveur autour de nous et autour de notre équipe. Depuis quatre ans, les matchs au Stade de France sont à guichets fermés. 80000 personnes à chaque fois. Alors là, Saint-Étienne et Nantes… personnellement, je n’étais pas à Nantes, mais il paraît que c’était aussi bien qu’à Saint-Étienne. Je crois qu’ils attendent 80 000 personnes encore ce week-end. Donc ça va être sympa de se remettre dans l’ambiance du Stade de France… C’est une ambiance que l’on connaît maintenant depuis quelques temps, mais on a toujours envie de la revivre parce que c’est quand même une drôle d’atmosphère.
Cette semaine il y a eu le départ de neuf de vos coéquipiers. Un moment particulier ?
Déjà, on savait très bien que ça allait arriver. Et puis, il y a eu la liste qui nous a été annoncée dimanche. Donc voilà, c’est sûr que c’est un moment difficile à passer parce qu’on n’a pas forcément envie de montrer notre joie devant des mecs qui se sont entraînés, qui ont tout donné pendant deux mois et qui nous quittent là maintenant. Par respect pour eux, on contient notre joie et puis on est aussi triste parce que la plupart méritent tout autant leur place que nous. Donc beaucoup de respect pour ces mecs-là.
Qu’est-ce que vous attendez de l’équipe face à l’Australie, en termes de jeu notamment ?
Déjà, essayer de se retrouver un peu rugbystiquement, de mettre notre circuit en place. Contre les Fidji, c’était un peu mieux. Notamment en première mi-temps. Un peu plus de déchets en 2e mi-temps. Un peu comme les matchs contre l’Écosse. Il y avait un peu plus de déchets aussi. C’est sûr que, aujourd’hui, on a une défense qui est performante depuis quatre ans, mais on a aussi envie de progresser en attaque. Et on voit aussi que les arbitres et le rugby à l’heure actuelle prônent un peu plus l’attaque qu’il y a quelques années. Donc on a envie d’être bon sur ce secteur là, pour que notre attaque nous permette de gagner des matchs. Être bons sur les fondamentaux sur ce dernier match de préparation, mais aussi peut-être être un peu plus ambitieux sur notre stratégie offensive, qui est performante depuis quatre ans.
Il ne s’agit pas de cacher son jeu avant la Coupe du monde ?
Non. C’est sûr qu’on a deux, trois lancements pour chaque match. Après, notre stratégie offensive restera à peu près la même durant la Coupe du monde. On ne va pas révolutionner notre jeu aujourd’hui. On essaie juste d’évoluer et d’apporter quelques détails dans certains secteurs. Mais après, de toute façon, aujourd’hui il y a tellement de choses qui sont analysées… Donc on ne se fait pas de souci, les équipes adverses auront les bonnes informations sur nous, nous, on aura les bonnes informations sur elles et je pense qu’il vaut mieux répéter comme on a envie de répéter plutôt que d’être frustré et de ne pas faire ce dont on a envie.
Le thème de la blessure est beaucoup revenu ces derniers temps. Notamment avec celle de Romain Ntamack. Vu votre relation, l’avez-vous un peu vécu comme si c’était la vôtre ?
C’est sûr que… alors peu importe qui ça aurait été, ça aurait été dur pour nous, dur pour l’équipe forcément. Mais voilà, que ce soit “Rom”, c’était encore un peu plus douloureux je pense. Pour les Toulousains notamment qui le côtoient tous les jours : il a réussi à s’imposer quand même depuis quelques années dans cette équipe et il le fait très bien, donc c’est sûr que, quand on connaît le personnage, ça fait ça fait mal. Mal pour lui et mal pour l’équipe aussi. Mais c’est sûr, comme vous dites, la blessure, ça revient beaucoup dans les discussions. On sait très bien que ça peut arriver. On fait un sport de contact mais c’est sûr que dans ces moments-là, ça n’arrive pas au meilleur des moments. En tout cas j’ai pu le croiser, je l’ai trouvé très fort dans sa façon d’aborder la chose. Donc voilà… chapeau. Après, c’est un compétiteur. Alors je pense que, forcément, au fond de lui, il a certainement un peu de douleur et c’est dur à accepter. De ne pas faire partie de l’aventure. Mais je pense aussi qu’il voudra se refixer des objectifs au plus vite pour oublier cette étape-là.
La semaine prochaine, vous avez des jours de repos pour rentrer chez vous notamment, avant de revenir à Paris le samedi 2 septembre. Avez-vous déjà votre programme ?
Je vais rester chez moi, pas bouger ! Je vais rester chez moi parce que on n’est pas souvent chez nous actuellement. Déjà, je pense qu’on aura un petit peu de sport à faire. Donc ça permettra aussi de faire un petit saut au club pour croiser les mecs et les saluer. Ça fait toujours plaisir aussi de temps en temps de reprendre le contact avec les gars du club. Et puis voilà, je vais rester chez moi parce que j’aime bien être à la maison tout simplement. Tu ne vas partir en vacances maintenant. Pendant trois semaines, on a vécu quand même dans un environnement assez sympa. Il fait beau, on avait la possibilité d’aller à la plage pour nous changer les idées en fin de journée ou les jours de repos. C’est quand même agréable. Mais c’est sûr que la semaine prochaine, ce n’est pas le moment de de partir au soleil ou à la montagne (sourire)…