Le président de la FFR, Florian Grill s’est confié via L’équipe pour évoquer la Coupe du monde.
Ce-dernier indique sentir la pression monter. Extrait:
Je suis incroyablement enthousiaste. On sent la pression monter. J’ai encore dans les yeux le tifo dans le Stade de France contre l’Australie (27 août, 41-17). La Marseillaise a cappella, les poils qui se dressent. Jacques Rivoal, le patron de la Coupe du monde, me disait qu’il y avait deux heures de queue à l’ouverture de la boutique officielle place de la Concorde. On sent que les gens attendent cet événement, qu’ils ont envie de partager et de sourire. On sent que ça prend. On sent que ça vibre.
Il évoque un levier formidable pour le rugby Français. Extrait:
Toute la stratégie de nos équipes, c’est d’utiliser la lumière médiatique pour montrer tout ce que nos clubs font au jour le jour. Et l’amplifier. Le rôle au quotidien d’un club dépasse la dimension sportive. Il y a la dimension éducative, et il n’est pas besoin d’ouvrir deux fois les yeux pour comprendre à quels points certaines valeurs ont besoin d’être inculquées aux gamins. Le rugby peut le faire. Il y a aussi la dimension sociétale. J’aimerais que tout le monde voie la somme d’actions incroyables menées par les clubs qui passent en dessous des radars et faire comprendre à l’État, aux régions, aux départements et à toutes les mairies le rôle sociétal du rugby.
Avec les sections de rugby adapté, le rugby santé… On a déjà 270 clubs qui mènent des actions dans les quartiers prioritaires (QPV), avec des moyens dérisoires. Il faut monter à 400. Si l’État et les collectivités nous font confiance et si, en plus, on a des mécènes qui viennent donner plus de moyens, on aura la capacité de faire nation sur la durée. On est là, on peut le faire.
Selon lui, cette Coupe du monde pourrait permettre de faire grimper de 20% le nombre de licenciés. Extrait:
Le budget de la gouvernance précédente tablait sur 30 % de croissance. Ça me paraît beaucoup au regard de ce qu’on a observé en 2007. Moi, je m’attends à 20 %, ce qui est déjà très bien. Mais le sujet, c’est de les fidéliser. Qu’est-ce qui fidélise les licenciés ? La qualité de l’encadrement, donc il faut des éducateurs diplômés ; la qualité des dirigeants et la qualité des installations. Par exemple, la féminisation des vestiaires. Parce que vous imaginez bien que la question de la proximité est encore plus prononcée pour les féminines.
Dans la foulée, Florian Grill parle du déficit d’exploitation de la FFR qui est passé de 9 à 13 puis 20 millions d’euros. Extrait:
Il y a des choses très positives et je ne veux pas les passer sous silence. S’il y a une fierté, c’est l’apaisement. C’est d’avoir constitué ce bureau fédéral (avec des anciens laportistes). Cet apaisement, on le devait bien au rugby. On aurait été ridicules. Les “anciens” découvrent des trucs qu’ils ne savaient pas. D’autant que Serge Simon leur avait interdit de nous parler. Au dernier comité directeur, il y a eu six abstentions ou votes contre (sur 40 membres). Il y a de bonnes équipes à Marcoussis, et il y a aussi ce gouffre budgétaire. Le lendemain de l’élection, c’était moins 9 millions d’euros. Puis moins 13, car ils avaient anticipé des revenus “hospitalités” irrationnels.
On arrive à moins 20 une fois effectuée la correction sur les nouveaux partenariats maillots qu’ils avaient inscrits au prix tarif ; or il y a eu des négociations et on a abouti à 2,5 M€ de moins. Même chose pour les revenus des Six Nations. Ils avaient tablé sur l’hypothèse haute. Idem pour le GIE et les hospitalités. J’essaie d’expliquer tout dans le détail. Il y avait à la FFR des commissions qui rassemblaient 450 personnes, sur le rugby à cinq, à sept, sur le handicap… On a 20 millions de déficit, donc on n’a gardé que celles qu’on a estimées indispensables. On a remplacé des commissions de dix par deux ou trois chargés de mission bénévoles. On a ramené l’ensemble à une centaine de personnes. Ça fait partie des économies qu’on peut faire.
Il confirme ensuite la prolongation du partenariat avec le groupe Altrad. Extrait:
Elle a été décidée par la précédente gouvernance, je l’ai signée. Il y aura trois partenaires textiles : la face avant avec Altrad (10 M€ par saison sur quatre saisons), la Société générale sur le dos (7 millions la saison) et Renault sur le short (5 millions la saison).
Pour conclure, il indique que tout se passe bien avec Fabien Galthié. Extrait:
On m’avait dit que ça allait être le chaos. Pas du tout. Je ne m’inquiétais pas. Mon message a été simple : “Je comprends et je respecte ton amitié avec Bernard Laporte. Considère nous comme une ressource, pas question qu’on s’impose à vous”. »