Le premier week-end de la Coupe du monde de rugby a été marqué par plusieurs couacs d’organisation avec des accès aux stades compliqués mais aussi lors des matchs entre les hymnes critiqués et un arbitrage parfois discutable.
Un an après le fiasco de la finale de la Ligue des champions et onze mois avant les JO de Paris, l’organisation la Coupe du monde de rugby en France se sait très scrutée. Et cela pouvait difficilement plus mal commencer avec deux gros problèmes d’accès aux stades. A Marseille, plusieurs milliers de spectateurs ont manqué les premières minutes du choc entre l’Angleterre et l’Argentine (27-10), coincés à l’extérieur du Vélodrome en raison d’une mauvaise gestion des flux, de l’absence d’une communication claire et de problèmes techniques.
Ce bazar a provoqué un rappel à l’ordre d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, sur Twitter. Dans son message, elle a aussi pointé du doigt le difficile accès au stade des supporters pour le match Irlande-Roumanie (82-8) à Bordeaux samedi, en raison de gros problèmes de transport.
Difficile de faire plus français pour lancer le Coupe du monde en France. Pour lancer la compétition tant attendue, l’acteur Jean Dujardin avait réuni tous les clichés de la France lors d’une cérémonie d’ouverture diversement appréciée. Certains ont critiqué un côté franchouillard directement inspiré des comédies OSS117 où Jean Dujardin occupe le rôle d’un membre du renseignement français très patriote. D’autres ont apprécié ce pastiche de la France, achevé par une gigantesque pena.
Dans le stade, le public a plutôt souri et applaudi… avant de se crisper face à la prise de parole d’Emmanuel Macron. Le président de la République a été sifflé par une bonne partie de l’enceinte au moment de prononcer son discours d’ouverture, provoquant une salve de réactions, de l’opposition notamment.
Une autre polémique a agité cette première soirée et les autres rencontres du week-end: l’interprétation des hymnes. La confusion a régné lors de la première Marseillaise du Mondial chantée en canon et a cappella par une chorale d’enfants avant l’entrée en matière réussie du XV de France face à la Nouvelle-Zélande (27-13). Les joueurs et le public ont semblé perdre le fil des paroles, pour un rendu très brouillon et frustrant. D’autres nations, comme l’Italie, ont vécu le même désagrément lors de Fratelli d’Italia, joué cette fois sur une bande enregistrée.
Il fut peu question d’arbitrage après France-Nouvelle-Zélande (27-13) puisque les Bleus ont gagné. Mais la prestation du Sud-Africain Jaco Peyper – qui avait déjà suscité la polémique en 2019 en se moquant du carton rouge infligé à Sébastien Vahaamahina lors du quart de finale perdu par les Bleus face au pays de Galles -, a laissé à désirer. Il y eut cet essai validé pour les All Blacks malgré un gros doute sur un en-avant de passe vers Mark Telea. Peyper l’a validé après avoir reçu de le feu vert de ses assistants à la vidéo.
D’autres faits de jeu, comme une grande clémence pour des déblayages très limites de Néo-Zélandais, ont agacé la presse… britannique qui s’est offusquée de ses “décisions marginales semblant aller dans le sens des Kiwis”.
Un autre arbitre se retrouve dans l’œil du cyclone ce lundi: l’Anglais Matthew Carley, accusé de s’être montré très laxiste envers le joueurs du pays de Galles lors de leur pénible victoire face aux Fidji (32-26), dimanche.
Hormis ces critiques, ce premier week-end de Mondial a vu les favoris et outsiders répondre présents, à l’exception de la Nouvelle-Zélande, battue pour la première fois de son histoire ne match de poule par la France. L’Irlande, n°1 mondiale, a humilié la Roumanie (82-8), l’Italie s’est baladée face à la Namibie (52-8), l’Afrique du Sud a été très solide contre l’Ecosse (18-3) et l’Angleterre a balayé l’Argentine (27-10) à 14 contre 15 pendant presque toute la rencontre. Il y eut des frissons aussi pour le Chili, tenant le choc face au Japon pour le premier match de son histoire au Mondial (42-12), ou lors du très emballant Galles-Fidji (32-26).