L’ancien international Français Imanol Harinordoquy s’est confié via Midi Olympique.
Ce-dernier est revenu sur la prestation des Bleus contre l’Uruguay.
Il avoue être déçu par la prestation des Français. Extrait:
C’est assez paradoxal, mais ce sont les Uruguayens qui m’ont le plus séduit. Ils ont mis du cœur et de l’envie. Ils ont aussi bien joué au rugby. Je dois faire un mea culpa car je n’avais pas donné cher de leur peau. J’ai vraiment été agréablement surpris. Quant à l’équipe de France, elle n’a pas été au niveau espéré. Le constat est cruel : de nombreux joueurs avaient des points à gagner, je pense qu’ils en ont finalement perdu. Les finisseurs devraient rester des finisseurs pour la suite de la compétition.
Il souhaite tout de même relativiser. Extrait:
Le plus important, c’était de gagner. On ne va quand même pas tout remettre en question pour une sortie un peu ratée, ni remettre en cause la valeur des joueurs. Je suis convaincu que tous, individuellement, ont l’étoffe de titulaire au sein de l’équipe “Premium”. S’ils n’ont pas réussi à le montrer contre l’Uruguay, c’est aussi parce qu’il y a eu peut-être trop de changements sur ce match.
Il tente d’expliquer la prestation manquée des Bleus. Extrait:
Il y a eu beaucoup de turn-over dans l’effectif pour cette rencontre, ça n’a pas aidé. Cette équipe n’a pas réussi à tenir le ballon. La seule action où elle a réussi à le faire en mettant de la vitesse, c’est sur l’essai de Louis Bielle-Biarrey. Mais le match a été trop haché, il a manqué de rythme. Les Bleus n’ont pas réussi à enchaîner trois ou quatre temps de jeu. Un match compliqué.
Il remet cependant en question l’une des stratégies prônées par Fabien Galthié. Extrait:
Je m’inquiète de ce choix de laisser le ballon à l’adversaire. J’ai l’impression de me répéter, mais le grand chelem 2022 a été réalisé notamment en raison de la qualité de cette défense très agressive qui étouffait l’adversaire. C’était même violent. Avec cette défense, les Bleus empêchaient leurs adversaires de construire leur jeu. Les Anglais ont d’ailleurs construit leur succès sur cette stratégie face à l’Argentine. Là, ce n’est plus le cas pour l’équipe de France. La défense est plus en contrôle, ce qui laisse l’initiative à l’adversaire. Et si tant est que l’adversaire ait cette volonté de tenir un peu le ballon, de jouer dans l’avancée, ça devient dangereux pour les Bleus. Face à L’Uruguay, il y a eu en plus pas mal de plaquages ratés. Le XV de France prend des essais trop facilement.
Il peste d’ailleurs contre l’indiscipline des Bleus. Extrait:
C’est un secteur que l’on peut relier à la qualité de la défense. Moins tu défends fort, plus tu subis et plus tu commets de fautes. C’est un paramètre qui a lourdement pesé dans le scénario de la rencontre. À force de répéter les fautes, les Bleus se sont mis sous pression et ont laissé l’adversaire jouer dans leur camp. Autant d’opportunités de prendre des points. Ce qui n’avait pas été le cas contre la Nouvelle-Zélande. Peut-être que les joueurs français avaient imaginé un match plus facile et qu’ils ont été surpris par les Uruguayens, leur engagement, leur capacité à jouer. Et puis, la discipline, c’est quelque chose de très collectif. Or, les Bleus n’ont pas joué collectivement.
Il avoue s’être également trompé. Extrait:
Moi aussi, je me suis trompé. J’étais convaincu que cette équipe de France avait franchi un cap dans ce registre. J’étais sûr d’une large victoire après la performance aperçue contre les Blacks. D’ailleurs, j’aurai aimé que cette équipe soit capable de faire comme la Nouvelle-Zélande contre la Namibie. Ça aurait été mieux pour la confiance. Mais bon…
Dans l’inconscient collectif, les joueurs avaient sûrement en tête l’idée d’une carte individuelle à jouer pour la suite de la compétition. Pour moi, la principale problématique, elle est là. Voilà pourquoi je ne suis pas très inquiet. C’est le lot de chaque coupe du monde : il y a toujours un match piège. Désormais, il est passé. Place à la suite.
Une chose est sûre pour Imanol Harinordoquy : les joueurs cadres doivent faire leur retour contre la Namibie. Extrait:
En 2003, il y avait les “Toasts”, en 2007, il y avait les “coiffeurs”, en 2011 on n’a jamais trop su qui était titulaire ou remplaçant… Cette année, même si c’est un peu dur pour les joueurs qui étaient sur le terrain à Lille, aucun n’a remis en cause la hiérarchie bien établie.
Impossible de laisser les joueurs “Premium” au placard pendant quinze jours ou trois semaines. Rien ne remplace l’intensité d’un match, même pas les entraînements de Thibaud Giroud, aussi durs soient-ils. C’était bien de faire tourner contre l’Uruguay, mais il faut remettre l’église au milieu du village. Les mecs ont besoin de confiance. Contre la Namibie, si j’étais Fabien Galthié, je ferais jouer l’équipe “Premium”.