L’emblématique talonneur de l’USAP Mike Tadjer, qui s’est vu refuser un essai à la vidéo lors du match de Coupe du monde de rugby 2023 face à l’Australie ce dimanche, était “comme un gosse” en entrant sur la pelouse. Malgré la défaite, le Portugais était “fier” du jeu produit, mais aussi “frustré” par les occasions ratées”.
Le Portugal s’est incliné 34-14 face à l’Australie mais a tenu tête aux doubles champions du monde. Dans un stade Geoffroy Guichard de Saint-Etienne acquis à leur cause, les Portugais qui comptaient une défaite face au Pays de Galles (28-8) et un nul face à la Géorgie (18-18) ont offert un superbe visage en inscrivant le premier essai de la partie.
Les joueurs de Patrice Lagisquet ont marqué deux essais dans le match, ont enflammé la partie avec énormément de jeu et ont offert une grosse résistance aux doubles champions du monde. Le Portugal qui a payé cher le carton jaune à la 15e minute de son centre Pedro Bettencourt auteur du premier essai. 10 minutes où les Portugais ont encaissé 21 points.
Mike Tadjer, il reste quoi à chaud, quel sentiment après cette performance?
Encore une fois, on est un peu frustré parce qu’on fait du beau rugby, on s’y file comme des chiens, et puis on n’est pas assez récompensé. On fait des petites erreurs qui nous coûtent cher. Ce que j’ai dit au mec, c’est que le très très haut niveau ça se joue sur ça. Sur des petits détails qui font qu’on n’est pas dans les clous. Mais mais je leur ai dit qu’ils pouvaient être très fiers de de ce qu’ils ont fait aujourd’hui, parce que ça a été encore une fois une belle prestation.”
Vous êtes fiers de l’image que vous renvoyez dans cette compétition?
Cela fait plusieurs mois que je dis, on ne voulait pas faire une Coupe du monde pour être ridicule et juste chanter les hymnes, que l’on ne se rappelle nous que pour ça. On a à cœur de faire quand même des gros matchs malgré le fait que nous soyons une petite nation, avec le nombre d’amateurs que l’on a aussi en équipe. Donc voilà. Je pense qu’on commence à tendre vers ça, de faire des beaux matchs et de donner aux jeunes portugais et au peuple portugais l’occasion de s’intéresser un peu plus au rugby portugais. C’est le plus important.
Vous vous attendiez à tenir tête au Pays de Galles et à l’Australie?
Non, parce que nous on travaille évidemment sans se dire qu’on va gagner les matchs, parce que c’est très compliqué. On joue contre des grandes nations. Mais tous, on se dit qu’on aimerait bien les gagner, donc on les joue pour les gagner, même si c’est compliqué. En tout cas, on voit qu’on donne une belle image parce que tout le public du rugby mondial dans tous les stades où on joue nous le rendent vraiment bien. Surtout les Portugais qui sont là à chaque déplacement et c’est vraiment énorme.
Vous vous retrouvez arbitre sans avant le vouloir de la du sort de l’Australie…
C’est anecdotique pour nous. On va jouer ce match comme on comme on le fait depuis trois matchs. Ce sera notre dernier match de Coupe du monde. Je suis désolé pour l’Australie si on perd, je serai content pour eux si on gagne, mais ce n’est pas ce qui va changer notre préparation de match.
Un petit mot sur le public qui vous a soutenu tout le match.
C’est énorme. Je sais pas si vous allez trouver des photos de moi quand je rentre dans le stade, mais je suis comme un gosse parce que c’est monstrueux. Le stade était monstrueux, était beau, il y avait du bruit. J’ai entendu des “Portugal” tout le long du match descendre des travées. Cela fait chaud au cœur de voir que le public a répondu présent. Il répond toujours présent depuis le début de la Coupe du monde. Pour nous, vraiment, c’est une grande fierté.
Si vous devez décrire ce que vous vivez là depuis le début de cette Coupe du monde…
S’il y a un mot, ce serait “incroyable”. Parce qu’on est la dernière nation qualifiée, avec nos amateurs, nos pro, nos semis pros et tout. Et puis on renvoie quand même une belle image. Et on voit que tout le monde le ressent aussi. Donc c’est vraiment important pour nous, c’est incroyable de vivre ça à notre échelle.
Qu’a apporté Patrice Lagisquet?
Patrice, depuis le début, il prône un jeu de mouvement, tout ce qui a fait que lui déjà était un joueur comme ça. Après, il a apporté beaucoup de régularité, de travail, beaucoup de choses un peu plus professionnelles dont on n’avait pas trop l’habitude avant avec le Portugal. Cela nous a fait beaucoup de bien. Il a régularisé les entraînements, que tout le monde soit ensemble, mis de l’intensité aussi. Il y a beaucoup de rigueur dans tout ce qu’on fait. Il nous crie beaucoup dessus (rire). Pardonnez mois l’expression, mais ça a été un putain de mec, d’homme pour la sélection qui nous a fait vraiment du bien.
Dimanche ce sera le dernier match de votre carrière, comment vous appréhendez ça?
J’ai hâte et en même temps je n’ai pas hâte. Ça va être une semaine un peu particulière, c’est fort en émotions depuis le début de la Coupe du monde et ce le sera encore plus. Mais il ne faudra pas que je me laisse manger par ça pour être bon. Mon match de rêve, évidemment ce serait une victoire du Portugal pour pour bien finir. Et puis un essai qui me sera accordé vraiment cette fois-ci (rire).”
Via RMC Sport