L’Italie possède son camp de base du côté de Bourgoin-Jallieu durant la Coupe du monde.
Cela touche particulièrement l’arrière international Italien Ange Capuozzo qui a fait ses débuts du côté dans cette ville sous les couleurs de Grenoble.
Interrogé via Midi Olympique, il avoue être ému de retrouver ces lieux. Extrait:
Ça ajoute de la symbolique, de l’émotion, c’est évident. J’ai un lien particulier avec Bourgoin : c’est à Pierre-Rajon que j’ai disputé mon premier tournoi avec l’école de rugby du FCG, c’est ici aussi que j’ai vu mon premier « vrai » match de rugby, un Bourgoin-Toulouse en 2004. Pour aller plus loin, Saint-Étienne (où l’Italie a affronté la Namibie, N.D.L.R.) est aussi un endroit à part pour moi : c’est à Geoffroy-Guichard que j’ai vu pour la première fois la Squadra Azzurra en vrai, contre l’Écosse, lors de la Coupe du monde en 2007. Quand je me suis retrouvé là, sur la pelouse, pour affronter la Namibie, ça m’a fait bizarre.
C’est comme si la boucle était bouclée. C’est exactement l’expression que j’avais utilisée. Tout petit, la Coupe du monde était un rêve. Au fil du temps, c’est devenu un objectif. J’ai eu l’impression ce jour-là d’avoir coché toutes les cases que je m’étais fixées dans mes rêves, même celles qui me semblaient inatteignables. Même si le match n’était certainement pas inoubliable pour le grand public, en ce qui me concerne, je m’en souviendrai toute ma vie.
Il regrette de ne pas pouvoir montrer la région à ses coéquipiers en raison d’un planning beaucoup trop chargé. Extrait:
C’est dur… Je découvre tout cela mais dans le cadre d’une Coupe du monde, on a un planning très chargé, entre les entraînements, la récupération, les obligations. Mentalement, c’est tout de même très fatigant alors quand on coupe, on a vraiment envie de déconnecter. Depuis le début de la Coupe du monde, je n’ai profité qu’une seule fois de ma proximité avec Grenoble pour aller rendre visite à ma famille (il s’est aussi rendu la semaine dernière au Stade des Alpes pour assister à Grenoble-Agen, NDLR). J’ai aussi eu le temps de me balader un peu dans mes forêts, près de chez moi. Dans la tête, ça fait un bien fou.
Il précise avoir reçu de nombreuses sollicitations pour voir ce match à Lyon. Extrait:
(il se marre) Alors, pour être honnête, j’ai pris le parti de ne décevoir personne : chacun se débrouille ! (rires) J’avais évidemment quelques places pour mes proches, comme n’importe quel joueur, mais j’ai eu tellement de sollicitations que je ne peux pas satisfaire tous ceux qui m’en ont demandé. Pour trouver des places, on a beau être joueur, on n’a pas d’autre moyen de s’en procurer que le grand public. Vous imaginez l’industrie et l’énergie que l’on pourrait y laisser… Or, avant ce match, je n’ai pas du tout envie d’en gaspiller.
Il a ensuite une pensée pour les joueurs Français qui ont la chance de disputer ce Mondial à al maison. Extrait:
C’est quand même fabuleux que d’être l’équipe hôte d’une Coupe du monde et de jouer pour la gagner. Comme je l’ai dit, c’est une pression très positive. Après, c’est vrai qu’en ce qui nous concerne, nous avons le bon rôle, celui de l’équipe qui a tout à gagner. Même si beaucoup de gens nous remettent en question quant à notre niveau de jeu, notre place dans le Tournoi ou que sais-je encore, on s’avance dans la peau de l’équipe qui n’a rien à perdre. On est tombé dans une poule où cohabitent deux candidats au titre, il n’y a rien de plus excitant que de s’y confronter. C’est d’ailleurs comme ça que nous sommes les meilleurs, même si cela peut aussi parfois nous jouer des tours.. Nous sommes une équipe très joueuse, qui a besoin d’être relâchée pour s’exprimer à plein, et on y arrive parfois mieux face à des « gros » que lorsqu’on a la pression de la victoire.
Dans la foulée, Ange Capuozzo confirme avoir conseillé à son sélectionneur de retenir le demi-de-mêlée Martin Page-Relo pour le Mondial. Extrait:
S’il est là, il se le doit à lui-même, parce qu’il a convaincu les entraîneurs pendant nos deux mois de préparation. Moi, je n’ai fait que l’intermédiaire, c’était à peine 1 % du travail. Mais c’est vrai que ce qu’il vit est assez surréaliste. Il y a cinq ou six mois, jamais il n’aurait imaginé être là, un peu comme moi il y a un an et demi. Je pense que c’est super qu’il y ait encore la place dans le sport de haut niveau pour des parcours moins formatés, comme les nôtres. En tant que sportif, c’est bien pour tout le monde de pouvoir aussi s’identifier à des parcours atypiques, qui donnent de l’espoir à tout le monde.
Ange Capuozzo se dit aussi impressionné par un joueur du XV de France, à savoir Louis Bielle-Biarrey. Extrait:
C’est vrai que celle-là aussi est incroyable… Je le connais très peu: il est plus jeune que moi de quatre ans, donc je ne l’ai jamais côtoyé. Je sais qu’à Grenoble, il était identifié comme un joueur à très fort potentiel, très talentueux et rapide, sur lequel le FCG comptait. Il est parti très jeune à l’UBB, cela avait fait un peu de bruit et je me souviens qu’à son départ, tout le monde attendait de voir que cela pouvait donner. On a bien vu… Il a fait taire tout le monde, en franchissant toutes les étapes de manière très impressionnante. Je serais très heureux de le croiser sur la pelouse, à Lyon…