C’est officiel depuis deux jours : le trois-quarts George Tilsley a quitté le Stade-Toulousain afin de rejoindre le SU Agen.
Recruté par Toulouse cet été en tant que joker Coupe du monde, il n’a pas joué le moindre match avec le club de la Ville Rose.
Et pour cause, celui-ci a été condamné à six mois de prison avec sursis pour des violences conjugales.
Bien évidemment, Toulouse a récemment mis à pied le joueur et l’a laissé filer vers Agen.
Interrogé via La Dépêche, le joueur a refusé de revenir sur sa condamnation et son dérapage.
En revanche, il a accepté d’évoquer sa signature à Agen. Extrait:
Avant le Covid, j’ai signé à Perpignan. Puis j’ai rapidement eu envie de revenir à la maison. Pendant les confinements, je discutais en visio avec Jeff (Fonteneau), dont je suis toujours resté proche. J’ai toujours gardé contact avec Agen. Mon fils vient d’ici, il habite à Astaffort. C’est mon club de cœur. C’était le moment de rentrer à la maison.
En Nouvelle-Zélande, même si j’étais international à VII, je travaillais à côté du rugby. J’étais consultant dans une banque. C’est Agen qui m’a donné l’opportunité de devenir professionnel. J’ai donc toujours aimé le club, l’équipe, et toutes les personnes autour.
Il l’affirme : le SUA A changé en cinq ans. Extrait:
Depuis cinq ans, ça a vachement changé. Il y a des infrastructures de très haut niveau. Je suis fier d’avoir commencé ma carrière ici quand je vois la progression du club. La seule chose qu’il reste à faire, c’est mettre le SUA en position de jouer en Top 14. J’espère aider à cela. J’ai l’habitude. J’ai toujours joué le haut de tableau de Pro D2 ou le bas de tableau de Top 14. Ce sera un bon challenge pour moi.
Il précise être prêt à jouer dès ce vendredi, contre Aurillac. Extrait:
Je pense que si on s’engage dans quelque chose, c’est qu’on est prêt et qu’on en a envie. Je sais que je peux jouer. J’ai eu assez de temps pour me préparer et me tenir en forme. Si je dois jouer à Aurillac, je peux même y aller en voiture !
Certains supporters Agenais n’ont pas apprécié la signature du joueur, condamné à de la prison avec sursis pour violences conjugales. Le principal intéressé répond. Extrait:
Avec le rugby, on est habitué aux critiques, c’est la vie. Ça m’est déjà arrivé. Si j’étais plus jeune, j’aurais pu être touché. Mais j’ai vécu des choses graves, dans mon cercle proche, avec des cancers, qui me permettent de relativiser ces critiques. Ce qu’il s’est passé est fait. Je n’ai pas pu bien me défendre. Je peux dire quelque chose, mais une autre personne peut dire autre chose. La vérité, je l’ai expliquée aux personnes proches de moi. Ils connaissent toute l’histoire, les tenants et les aboutissants. Je n’ai pas besoin de le faire aux yeux du grand public car cela concerne ma vie privée.
Il y a des choses extérieures au terrain. On est humain, on fait des choses bien ou non. Le président sait que c’est important pour moi de rentrer et rester proche de mon fils. J’ai eu d’autres opportunités qu’Agen, mais c’était ma dernière chance de jouer au SUA. Je l’ai compris dans ce sens-là.
J’ai perdu mon père quand j’avais 13 ans. Ma mère est tombée en dépression. J’ai grandi seul, je n’avais pas de “role model” pour me guider, auquel m’identifier. C’est pour cela que j’appelle Jeff “paps”. Il me montre la bonne voie, le bon chemin.