Alors qu’il n’avait plus joué depuis trois semaines et qu’il avait subi une double fracture du visage, Antoine Dupont a finalement été titularisé pour le quart de finale de Coupe du monde contre l’Afrique du Sud.
Mieux que ça : Antoine Dupont a disputé l’intégralité de la rencontre et n’a pas été remplacé par Maxime Lucu.
Interrogé via Le Parisien, l’ancien international Français Guy Accoceberry se pose des questions à ce sujet.
Selon lui, le staff de l’Afrique du Sud a clairement gagné sa bataille face au staff Français, notamment sur l’affaire Dupont.
Il l’affirme : les Bleus se sont rendus beaucoup trop dépendants d’Antoine Dupont.
Il s’explique. Extrait:
« En deuxième mi-temps, on a senti une petite baisse de lucidité et de physique de sa part.
Être capable de jouer seulement trois semaines après sa blessure et à ce niveau pendant 50-55 minutes, c’est incroyable. Mais le haut niveau, ça ne pardonne pas. L’intensité du début de match et son inactivité lui ont coûté cher ensuite.
Le staff sud-africain a gagné par rapport au staff tricolore. Contrairement à l’Afrique du Sud, qui a plusieurs plans possibles, nous sommes trop tributaires d’Antoine Dupont et nous avons surtout un plan A, constate-t-il. S’il n’est pas là ou s’il est contré, on n’a pas d’autres possibilités. On est assez prévisible offensivement. L’entrée de Maxime Lucu aurait pu être ce plan B pour ne pas avoir ce jeu stéréotypé en fin de rencontre.
Dès le début du mandat de Fabien Galthié, on s’est rendu trop dépendant d’Antoine. Et hier, on l’a poussé jusqu’à l’extrême. Quand on sait ce qu’il a vécu, c’est déjà un surhomme d’avoir joué, et de cette manière, jusqu’à la 60e minute. Mais ce n’était pas possible de tenir tout le match, surtout qu’une bonne partie de l’équipe était dans le dur et ne pouvait plus l’aider. »
Le constat d’échec est le même pour Pierre Berbizier. Extrait:
« Est-ce que le poids de Dupont dans cette équipe, est-ce que la quinzaine où toute l’attention a été portée autour de sa blessure ont fini par induire le staff en erreur sur le coaching ? Maxime Lucu aurait pu animer la fin de match différemment, apporter d’autres solutions, mais on ne le saura jamais.
Le coaching, c’est quoi ? C’est adapter ta stratégie à tes moyens et à la réalité du moment, notamment le score, à l’instant T. Le coaching des Sudafs a toujours collé à la réalité du moment, ça leur a permis de garder de la fraîcheur, de l’intensité et du leadership. C’est un coaching que je qualifierais de positif quand le nôtre a été subi. Regardez le coaching du capitaine sud-africain Siya Kolisi versus le coaching de notre capitaine Antoine Dupont. Ils n’ont pas hésité à sortir leur leader très tôt en seconde période (46e) quand nous avons laissé Dupont sur le terrain jusqu’à la fin. »