Une étude portant sur le cerveau d’anciens joueurs de rugby révèle que ceux qui avaient une carrière plus longue étaient plus susceptibles de développer une maladie cérébrale dégénérative.
Jouer plus longtemps au rugby serait-il nuisible pour la santé? Selon une étude dirigée par l’université de Glasgow et publiée par la BBC, les joueurs qui jouent plus longtemps étaient plus susceptibles de développer une maladie cérébrale dégénérative. Sur les 31 cerveaux analysés (23 de joueurs de rugby amateurs et huit professionnels), 21 présentaient des signes d’une maladie liée à des traumatismes crâniens répétés et à des commotions cérébrales.
Près de deux tiers des personnes atteintes d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC, dégradation des cellules cérébrales au fil du temps) jouaient au niveau amateur. Elle serait due à la répétition de traumatismes crâniens et aux coups portés à la tête. Elle s’aggrave lentement avec le temps et conduit à la démence. Avec une carrière moyenne de 18 ans, 68% des cerveaux présentaient des traces d’ETC.
Des études menées post-mortem ont montré que les personnes pratiquant des sports de contact (foot, boxe, rugby) ont un risque plus élevé de développer cette maladie. Concernant le rugby, chaque année supplémentaire jouée augmenterait de 14% le risque de développer une encéphalopathie traumatique chronique.
“Ce sont les secousses, les torsions et les rotations de la tête des milliers de fois pendant des décennies qui sont susceptibles de provoquer des lésions profondes dans le cerveau”, explique le professeur Willie Stewart, principal auteur de l’étude, cité par la BBC. Ce dernier estime que le monde du rugby n’en fait pas assez pour réduire les impacts et limiter les commotions cérébrales.
Dernièrement, World Rugby a annoncé l’utilisation de protège-dents “intelligents” visant à transmettre des alertes en cas de choc important ou de secousse violente à la tête lors des matchs. Le nouveau protocole est testé à l’occasion du nouveau tournoi féminin WXV, actuellement disputé par les Bleues en Nouvelle-Zélande. Concrètement, les alertes sont transmises à un médecin indépendant en temps réel au moment du match.
Via RMC Sport